Londres et Bruxelles ont conclu aujourd’hui, vendredi 8 décembre, un accord de compromis sur le Brexit.
Après une nuit de négociations, le « Monsieur Brexit » de l’UE, le français Michel Barnier, est parvenu à un accord avec son homologue britannique, David Davis, sur la situation des expatriés, le sort de l’Irlande et la facture du départ.
La deuxième phase des discussions, celle qui va régir la relation future entre l’UE et Londres, va donc pouvoir commencer et la date théorique de la concrétisation du divorce est le 30 mars 2019.
Les experts européens restent néanmoins sceptiques et ils avancent que les questions épineuses, à l’instar de la situation de l’Irlande, ne sont pas véritablement réglées.
Ce matin vendredi à Bruxelles, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré lors d’une conférence de presse commune avec la Première ministre britannique, Theresa May : « La négociation a été difficile, l’accord d’aujourd’hui est un compromis. »
Juncker a rappelé que c’était surtout le sort des expatriés, qui représentent 3 millions d’Européens sur le sol britannique, qui avait été prioritaire : « Ils ont été prioritaires dans cette négociation. Leurs droits resteront les mêmes après le Brexit. »
Les Britanniques ont accepté toutes les conditions financières des Européens, qui exigeaient un chèque de « sortie » pour solde de tout compte d’environ 50 milliards d’euros.
L’agence AP a écrit que le compromis restait ambigu et que les déclarations des responsables semblaient contradictoires.
À cet égard, elle a souligné que d’une part, les Britanniques avaient promis de se retirer du marché commun de l’UE et de son union douanière et que de l’autre, le nouveau compromis annonçait qu’il n’y aurait pas de frontière rigide sous le contrôle strict de la police et des forces de sécurité entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. L’Irlande du Nord fait partie du territoire britannique. Or, après le Brexit, le Royaume-Uni n’aura qu’une seule frontière terrestre avec l’Europe, qui sera celle avec la République d’Irlande.
En effet, Theresa May a annoncé ce matin qu’il n’y aurait « pas de retour à une frontière dure » entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, comme cela avait été exigé par Dublin.
Nigel Farage, ancien président du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, a écrit dans tweet que ce nouvel accord de compromis « est une bonne nouvelle pour Mme May parce que nous pouvons passer à l’étape suivante de l’humiliation ».
Avec Le Monde