L'Iran, considéré comme la plus importante puissance de la région et le marché digne de confiance en Asie, ne se laissera jamais influencer par les sanctions américaines.
L'analyste de la chaîne de télévision Bloomberg s'est, ainsi, penché sur les récentes évolutions en Arabie saoudite et leurs conséquences dans la région et leurs impacts sur les relations Iran/USA.
La volonté du président américain Donald Trump de faire pression sur l'Iran et de l'isoler sur la scène internationale reflète les visions obsolètes américaines qui n'ont plus d'utilité vu les réalités actuelles du Moyen-Orient, selon Bloomberg.
Dans les meilleurs des cas, la nouvelle approche saoudienne finirait par renforcer, plus que jamais, les positions de l'Iran dans la région; ce sera une situation semblable à celle engendrée par les mesures entreprises par l'ancien président US George W. Bush qui a lancée une guerre contre l'Irak en 2003 , ajoute l'analyste.
L'Iran est, actuellement, la plus importante puissance dans la région, il joue un rôle déterminant en Syrie, au Liban et en Irak sans oublier l'extension de son influence au Yémen et en Afghanistan. Or, ignorer la puissance de l'Iran signifie une confrontation aux forces iraniennes qui coopèrent avec les gouvernements de ces pays précités, conclut Bloomberg.
En plus, souligne l'analyste, l'Iran entretient de solides relations avec la Russie en ce qui concerne la Syrie d'autant plus qu'il partage des intérêts communs croissants avec la Turquie en ce qui concerne les questions relatives au refus de l'indépendance des Kurdes et au renforcement du gouvernement central d'Irak. Par ailleurs, l'Iran et la Turquie soutiennent, tous les deux, le Qatar face à l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Tout cela a fourni des opportunités à l'Iran pour se présenter, comme une force stabilisatrice au Moyen-Orient, aux autres puissances telles que la Chine et l'Inde, ajoute Bloomberg.
Les efforts de Washington en vue d'isoler l'Iran vont au rebours des mesures des parties européennes, russes et chinoises qui souhaitent dialoguer avec Téhéran pour l'encourager à jouer un rôle plus constructif dans la région. Quant à l'accord nucléaire que Washington s'efforce d'éclipser, le seul perdant sera les États-Unis eux-mêmes; les pays européens se penchent de plus en plus vers l'Iran, trouvant en lui un allié plus responsable envers ses engagements, souligne l'analyste.
Et n'oublions pas l'Asie où l'Iran s'est transformé, selon Bloomberg, en un marché de commerce digne de confiance. La Chine considère l'Iran comme un facteur important pour son projet géopolitique mondial "la Ceinture et la Route", qui emprunte les antiques routes de la Soie et qui est destiné à relier Pékin au Moyen-Orient et à l'Europe. De même, le Japon, la Corée du Sud et l'Inde jugent l'Iran un marché sûr et fructueux. Tous ces pays sont actuellement les clients du brut et des produits pétrochimiques de l'Iran et cherchent à investir dans l'économie iranienne.
L'analyste conclut qu'il semble peu probable que les sanctions US puissent empêcher l'avancée de l'Iran et son influence croissante dans la région. Les politiques hostiles de George W. Bush n'ont rien fait que renforcer le statut de l'Iran au Moyen-Orient et maintenant, c'est le tour de Donald Trump de répéter la même erreur, selon les analystes de Bloomberg qui lui conseillent de cesser d'affaiblir l'accord nucléaire et de soutenir le changement de régime en Iran et de considérer, plutôt, ce pays comme un rival, tout comme c'est le cas de la Russie et de la Chine.