Le journal en ligne russe Vzgliad a publié, le jeudi 2 novembre, un article au sujet de l’échec des velléités de Washington d’isoler l’Iran et la Russie.
« Le mercredi 1er novembre, le Leader de la Révolution islamique l’Ayatollah Khamenei a proposé, lors d’une rencontre à Téhéran, au président russe Vladimir Poutine de renoncer au dollar et de le remplacer par les monnaies nationales, dans les échanges commerciaux, afin d’isoler les États-Unis. Même les mass médias occidentaux ont reconnu l’échec de la politique américaine envers l’Iran et la Russie, après le déplacement de Vladimir Poutine à Téhéran. En d’autres termes, les velléités des autorités américaines d’isoler Téhéran et Moscou, en leur imposant des sanctions rigoureuses, ont donné un résultat inverse et ont rapproché davantage ces deux puissances régionales.
Ne faisant aucun cas de la rhétorique belliqueuse des responsables de la Maison Blanche, la Russie et l’Iran ont donné de l’essor à leurs coopérations régionales dont le plus bel exemple reste leurs actes coordonnés en Syrie. Les résultats concrets qu’a apportés leur coopération dans le dossier syrien ont prouvé au monde entier que dans un monde vertical et hétérogène, géré par un seul « chef », l’on pouvait encore parler d’un « grand chef » et que la peur des faucons américains était devenue insignifiante. Cette coopération réussie a également montré au monde entier que les coordinations, suivant un objectif particulier, sont en mesure d’influencer les évolutions internationales.
Zéro implication des États-Unis au Corridor Nord-Sud
Le sommet tripartite Iran-Russie-République d’Azerbaïdjan, tenu à Téhéran, a trahi la zéro implication des Américains dans le mégaprojet du Corridor de transport international Nord-Sud qui va relier la Chine et l’Inde à l’Europe, grâce à sa longueur de plus de 7.000 km. Ce projet profite à un grand nombre de pays à l’exception des États-Unis qui ne sont même pas en mesure d’y avoir une part de gâteau. Bref, les États-Unis restent isolés et exclus de ce mégaprojet largement rentable.
Washington perd sa place dans la répartition des forces
Idem pour le Moyen-Orient où les Américains se sentent plus isolés que jamais. Le dossier syrien fut largement traité par Vladimir Poutine lors de ses rencontres avec les hauts responsables de la République islamique d’Iran. Les résultats des efforts de l’alliance Iran-Russie-Turquie, destinés à apaiser la crise en Syrie, sont non seulement concrets, mais en plus efficaces si bien que l’étau se resserre de plus en plus autour des éléments extrémistes. Cette « réelle victoire », selon le président iranien Hassan Rohani, fait preuve du rôle perdu des États-Unis dans la nouvelle répartition des forces au Moyen-Orient. En plus, le dernier tour des pourparlers de paix à Astana s’est déroulé avec succès, simultanément au déplacement de Poutine en Iran, en l’absence des États-Unis. Voilà une autre preuve d’isolement pour la Maison Blanche !
La Russie soutient l’accord nucléaire
L’accord nucléaire ou le Plan global d’action conjoint bénéfice d’un bon soutien de la part des Russes qui sont même allés plus loin en disant qu’ils continueront de le soutenir, même en cas du retrait de Washington. Mais la Russie n’est pas le seul pays à prendre la défense de l’accord nucléaire, soutenu largement par les pays européens qui s’opposent à ce que la Maison Blanche porte atteinte à ce document international. L’accord nucléaire est donc un autre domaine où les Américains sont au ban des nations.
Initiative imprévisible du Leader de la République islamique d’Iran
Étant donné que la Russie ne semble vraiment pas vouloir isoler un pays ou un autre, ce qu’a proposé le Leader de la République islamique d’Iran à Vladimir Poutine s’annone une initiative imprévisible qui n’a pourtant pas choqué le président russe qui connaît la position ferme des Iraniens vis-à-vis de Washington.
Bien que la Russie ne veuille spécifiquement pas mettre les États-Unis au ban des nations, tout va dans ce sens d’autant plus que l’élimination du dollar dans les échanges commerciaux est un projet qui pourrait se concrétiser tôt ou tard.
Échec indéniable de la politique US en Syrie
La déconfiture qu’a goûtée la coalition internationale, dirigée par les États-Unis, en Syrie, en soutenant les groupes d’opposition armés, est une réalité à ne pas négliger. Il ne faut pourtant pas oublier les complots qu’envisagent les États-Unis, pour l’époque après-Daech en Syrie, que devront être neutralisés par une coopération proche entre l’Iran et la Russie.
En Irak, l’Iran a enregistré une importante victoire en ne permettant pas aux Américains de faire créer un État indépendant kurde sur le territoire irakien. C’est bien la même victoire que l’Iran compte avoir en Syrie.
Changement des règles du jeu au Moyen-Orient
Au Moyen-Orient, les règles de jeu changent. Alors que la position des États-Unis s’affaiblit au fur et à mesure, l’implication des puissances régionales dont l’Iran, la Turquie et le Qatar se renforce dans les évolutions de la région. Ce changement géopolitique pourra avoir des conséquences, pas très attendues ni à Moscou, ni à Bruxelles, ni à Washington.
Outre le triangle Iran-Turquie-Qatar, celui de l’alliance Iran-Russie-Turquie joue, lui aussi, un rôle majeur dans le règlement des conflits militaires en Syrie. »