Le journal américain Washington Examiner crie au complot russo-turc contre les États-Unis et dénonce le ralliement à Poutine d'Ankara , l'un "des principaux alliés de Washington et membre de l'OTAN".
Cité par Sputnik, Examiner écrit : " la Russie et la Turquie complotent contre les États-Unis. Le point de presse conjoint qu'ont tenu à Ankara, Vladimir Poutine et Recep Erdogan témoigne de la conspiration qu'ils ont ourdie contre les États-Unis". Selon le journal, le nœud de ce complot se place à Idlib, "cette province syrienne où Turcs et Russes sont tombés d'accord sur les modalités de la mise en place d'une zone de désescalade". Et Examiner de souligner: " Cet accord sur Idlib avec Poutine signifie au clair qu'Erdogan a trahi la "révolution syrienne" et a abandonné à leur sort les "révolutionnaires" [terroristes, NDLR]. Idlib a été le dernier bastion de ces derniers qu'Erdogan a offert sur un plateau d'argent à l'axe Assad-Poutine-Iran".
Le journal aborde ensuite le référendum sur l'indépendance du Kurdistan d'Irak et y voit une autre "mauvaise nouvelle".
"À vrai dire, la Turquie alliée de Washington et membre de l'OTAN a rallié corps et âme le camp de Poutine. Le président turc s'est d'ailleurs félicité au cours de ses entretiens avec Poutine du renforcement des relations avec la Russie tout en affirmant au cours de sa conférence de presse conjointe avec le chef du Kremlin, sa volonté de focaliser ses efforts sur un élargissement significatif des liens économiques et touristiques russo-turcs. Erdogan a même brandi comme un trophée les chiffres qui accusent une nette hausse des recettes en devises issues de ces deux secteurs pour les sept premiers mois de l'année en cours. Erdogan a émis l'espoir de voir deux des dossiers litigieux entre Ankara et Moscou que sont "TurkStream" et " la centrale atomique Akkuyu" se régler le plus rapidement possible".
The Washington Examiner critique ensuite Erdogan pour s'en être pris aux dirigeants kurdes d'Irak en ces termes : "personne n'a le droit de mettre le feu à notre région" . Pour le journal, la monophonie affichée par Poutine et Erdogan, a mené le président russe à apporter son soutien à un "Irak uni". Le Washington Examiner s'inquiète surtout de ce que les deux parties soient parvenues à un accord sur le statut d'Idlib et qu'Ankara déploie ses forces dans cette province sous la bannière Damas-Moscou et que le président turc dise même vouloir "poursuivre ses coopérations en Syrie avec les Russes et les Iraniens". "Que la Turquie travaille à la concrétisation des zones de désescalade en Syrie, cela signifie qu'Erdogan a rallié le camp de Poutine bien qu'il soit membre de l'OTAN et partenaire des États-Unis. Que compte faire Erdogan après?
Et le journal de poursuivre: "Il vient de verser un premier paiement pour se procurer les S-400 russes et rien ne dit qu'il va en rester là : Erdogan pourrait ouvrir les portes de ses arsenaux aux armements russes alors que la base d'Incirlik est de moins en moins accueillante pour l'OTAN et ses troupes. Puis quand Ankara affirme être prêt à pleinement coopérer avec Moscou en Syrie cela revient à dire qu'il veut cesser son soutien aux "rebelles" comme il l'a fait à Alep. Tout le monde sait que sans la coopération turque, la reprise d'Alep par Damas aurait pu durer des mois. La question qui se pose désormais est la suivante: si la Turquie finit par s'engager aux côtés de la Russie à Deir ez-Zor contre les FDS?"