Ils font ce qu'ils peuvent pour manifester leur solidarité envers les grévistes de la faim. Les habitants de Tubas ont choisi, jeudi 4 mai au soir, de se priver d’électricité en signe de solidarité avec les grévistes de la faim détenus dans les geôles d’Israël.
Le bureau d'Électricité de la ville, située à environ 21 km au nord de la ville de Naplouse avait annoncé, jeudi matin, que par ce geste, les Palestiniens visaient à dénoncer l’indifférence d'Israël face aux conditions de plus en plus inquiétantes des détenus palestiniens qui ont cessé de se nourrir depuis plus de dix jours. Le mouvement de protestation risque d'ailleurs de se propager à travers toute la Cisjordanie. Ce qui a poussé d'ailleurs l'armée israélienne à prendre d'assaut jeudi matin Tubas et d'arrêter deux agriculteurs palestiniens, en plein travail sur leur champ.
Accusés de faire de l’agriculture dans une zone militaire fermée israélienne, les deux fermiers palestiniens ont été appréhendés et transférés à un centre de sécurité.
Dans un incident séparé, un groupe de militaires israéliens ont fait irruption contre une clinique à Ramallah, là aussi en proie à des mouvements de protestation en signe de solidarité avec les détenus grévistes de la faim, avant de tirer des balles réelles et des gaz lacrymogènes.
Cette attaque a provoqué la panique des malades et du personnel soignant. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a réagi à cette incursion dans un communiqué et l’a qualifiée de « violation flagrante des lois internationales qui interdisent toute atteinte au personnel médical ».
Alors qu'Israël est doublement sous pression sur le front extérieur aussi bien au Liban qu'en Syrie, les autorités de Tel-Aviv veulent à tout prix éviter un nouveau scandale. L'organisation des établissements pénitentiaires en Israël a annoncé avoir l'intention de "nourrir de force les grévistes de la faim". Selon la chaîne 2 de la télévision israélienne "le syndicat des médecins israéliens a refusé de cautionner la démarche " par crainte d'avoir à faire face à ses retombées et c'est pourquoi Tel-Aviv a l'intention de faire appel aux médecins étrangers. Une chose est sûre : la bataille du ventre creux ne fait que commencer.