La conférence de presse des ministres russe, iranien et syrien des Affaires étrangères a eu lieu, ce vendredi 14 avril, à Moscou.
Sergueï Lavrov a déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues iranien et syrien Mohammad Javad Zarif et Walid al-Mouallem que les frappes balistiques américaines à Homs constituaient une agression contre la Syrie.
« Nous sommes en train de préparer l’organisation de nouvelles négociations sur la Syrie pour le début du mois prochain. Nous avons passé en revue la nécessité d’empêcher l’aggravation de la situation en Syrie », a-t-il dit.
Le chef de la diplomatie russe a affirmé que les frappes US en Syrie constituaient une agression et une violation du droit international. Lavrov a précisé que c’était au peuple syrien de déterminer le sort de son pays. Il a appelé tout le monde à appliquer les lois et les résolutions du Conseil de sécurité et à respecter l’intégrité territoriale de la Syrie.
« L’Occident cherche à camoufler la vérité de ce qui s’est passé à Khan Cheikhoun. Toutes les armes chimiques syriennes, selon l’annonce de l’OIAC, ont été démantelées », a-t-il indiqué.
Il a affirmé que certains pays tergiversaient face à la proposition russe de former une commission d’enquête sur la récente attaque à Khan Cheikhoun.
« Il faut associer des experts indépendants à l’enquête sur l’événement de Khan Cheikhoun, qui doit être claire et transparente », a dit le patron de la diplomatie russe.
M. Lavrov a appelé les États-Unis et leurs alliés à respecter la souveraineté syrienne et à éviter tout acte similaire à celui du 7 avril dernier, sans manquer de mettre en garde contre ses conséquences graves sur la sécurité régionale et internationale.
De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a appelé à une coopération internationale pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme dans le monde.
« Nous souffrons des décisions unilatérales de certaines parties, décisions qui profitent à Daech et à al-Qaïda. Leurs mesures unilatérales sont inacceptables. Nous coopérerons avec tous les pays en vue de lutter contre l’usage d’armes chimiques », a-t-il ajouté.
M. Zarif a critiqué également l’application de doubles standards quant à l’emploi des armes de destruction massive, avant d’insister sur la nécessité d’une enquête au sujet des frappes balistiques des États-Unis.
Quant au chef de la diplomatie syrienne, Walid al-Mouallem, il a déclaré, lors de ce point de presse, que l’attaque américaine à Homs était une agression injustifiable.
« Nous n’avons utilisé aucune arme chimique contre les terroristes et n’avons pas bombardé notre population », a-t-il précisé.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a ajouté que cette réunion tripartite était une réponse forte à la récente agression américaine contre la Syrie.
Il a dit avoir étudié, avec son homologue russe, les aspects de l’intensification des combats contre le terrorisme ainsi que le soutien de Moscou à Damas.
Concernant l’enquête sur l’événement de Khan Cheikhoun, il a affirmé :
« Des prélèvements d’échantillons seront faits en Turquie et nous ne les accepterons pas, puisqu’ils visent à conforter Washington. »