Selon le site libanais proche du Hezbollah, Al Ahed News, un récent rapport de l'armée israélienne dévoile sa crainte de la marine du Hezbollah. Le rapport apparaît sur le site israélien Walla : le site évoque les manœuvres militaires du Hezbollah en novembre 2016 dans la ville syrienne d'Al Qusseir, près des frontières libanaises et ce site écrit : " Le Hezbollah s'est transformé en une force capable d'employer des armements modernes et des missiles et des drones fabriqués par l'Iran. Le Hezbollah s'est même doté d'une puissance maritime qui agisse en secret et collecte des renseignements et se renforce de jour en jour."
Le site remonte le cours du temps et se rappelle l'attaque éclair des missiles du Hezbollah en 2006 contre une navette israélienne qui l'a fait couler et poursuit : " Les portes sont bien ouvertes pour une montée en puissance d'une marine " Hezbollahi". En 2006, un C-802 du Hezbollah a visé le bâtiment israélien. Depuis cette date, le Hezbollah ne cesse de renforcer ses systèmes radars, ses missiles sol-mer qui constituent une réelle menace pour les puits de pétrole et de gaz israéliens ainsi que pour des cargos d'Israël."
Selon Walla, 90% des importations du régime israélien s'effectuent à bord des cargos et via la Méditerranée. Le site voit dans les plus récentes déclarations du secrétaire général du Hezbollah les signes d'un "renforcement des capacités maritimes" de la Résistance, car celle-ci " ne perdra jamais une si belle occasion pour porter atteinte à Israël". Walla se lance ensuite dans des spéculations et dit : " L'Iran va de progrès en progrès en termes de technologie maritime et fabrique désormais ses navires et sous-marins. Il y a en ce sens de très fortes chances pour que le Hezbollah ait fait l'acquisition des armements propres aux combats navals et qu'il en fasse l'usage au cours de sa prochaine guerre contre Israël. On pense plus particulièrement aux vedettes rapides iraniennes " Zolfaghar". La grande surprise d'Israël au cours de sa prochaine guerre contre le Hezbollah, ne se réduira pas à des missiles sol-mer visant invariablement des navires israéliens. Israël aura peut-être la désagréable surprise de se trouver confronté à des vedettes rapides hezbollahis ou encore aux parachutistes du Hezbollah débarquant sur les côtes du nord d’Israël !!"
Sans le vouloir, le site fait vaguement allusion à la guerre de 2014 entre Israël et la bande de Gaza où l'armée israélienne a été surprise par les parachutistes des Brigades Ezzedeen Al-Qassam, branche armée du Hamas, débarquant dans des colonies israéliennes.
Walla revient ensuite sur des " lignes rouges" fixées par Israël dans le cadre de la crise syrienne et prétend : " En dépit de tous les obstacles (et le site semble vouloir évoquer les S300 et les S400 russes déployés dans le nord et le sud de la Syrie, NDLR), Israël ne permettra pas un transfert d'armes et de munitions depuis la Syrie au Hezbollah." Le site avance cette prétention sans comprendre que le mouvement de la Résistance libanaise possède désormais la technologie de fabrication des armements capables de défier la puissance d'Israël.
La source reconnaît la crainte d'Israël à avoir à faire face à une force maritime du Hezbollah et avoue une multiplication des efforts des services de renseignements israéliens ( Mossad et Shabak) pour mieux s'informer des intentions du Hezbollah. " Pourtant, l'invasion maritime ou terrestre du Hezbollah serait totale. C'est pourquoi Israël va déployer en première ligne de combats les soldats de la brigade 914 et ceux de la base navale du nord d'Israël. Un renforcement de la marine israélienne pour prévoir une attaque du Hezbollah et pouvoir la contrer implique très activement des officiers israéliens sur les côtes et dans les eaux territoriales d'Israël".
En dépit des hypothèses avancées par Walla, le secrétaire général du Hezbollah a réitéré à maintes reprises que son mouvement ne déclenchera aucune guerre, mais qu'il ne laissera aucune agression sans réponse. Les commandos de marine et les forces spéciales d'Israël ont fait preuve de faiblesse en 2014 quand Israël a lancé son agression de 52 jours contre Gaza. Pendant cette guerre, l'armée israélienne n'a pu que s'acharner sur la population civile. Les commandos palestiniens et la force d'élite des Brigades Qassam ont pour la première fois fait plusieurs opérations d'infiltration dans les bases navales israéliennes et ont même capturé des soldats israéliens. C'est visiblement en réponse à ces "faiblesses mémorables " que le site israélien conclut son article en énumérant le nom supposé des "unités d'élites" de l'armée israélienne chargées de " protéger les ports" :" Les unités d'intervention rapide ont la charge de "protéger" les ports, les navires lance-missiles et les hélicoptères de combat. L'armée a même prévu de dresser des fils de fer barbelés sous la mer et faire largement recours aux plongeurs. Les liens entre les bataillons de l'armée de terre et la base navale du nord d'Israël ont été renforcés ces derniers temps par des exercices navals conjoints".
Le site finit son article sur cette phrase:" Un bataillon spécial de la marine vient d'être installé à Haïfa. C'est une zone de près de 110 kilomètres qui constitue les frontières du nord d'Israël et qui est à la fois surveillée par Israël et la FINUL".
L'article du site cache mal la frénésie et la panique qui sévissent en ce moment au sein de l'état-major de l'armée israélienne. Depuis le récent discours du secrétaire général du Hezbollah qui a conseillé aux Israéliens de démanteler non seulement leurs usines d'ammoniac à Haïfa mais aussi leur réacteur nucléaire de Dimona, pas un jour ne se passe sans que la presse israélienne n'évoque le sujet. Une chose est sûre : plus de cinq ans de présence militaire du Hezbollah en Syrie n'ont nullement affaibli le mouvement, au contraire, la guerre lui a fourni une expérience de combat particulièrement précieuse. Le fait que le Hezbollah ne perd jamais de vue son principal ennemi, Israël, aide sans cesse le mouvement à optimiser ses capacités de combat. En ce sens, les missiles pourront ne pas être les " seules surprises" qui attendent le régime israélien, s'il venait à attaquer le Liban.