Le Conseil des représentants de Bahreïn a approuvé un amendement à la Constitution qui permettrait aux tribunaux militaires de juger les civils, en violation des normes internationales d’équité des procès, a déclaré hier, jeudi 23 février, Human Rights Watch.
Human Rights Watch (HRW) a vigoureusement critiqué l’approbation d’un projet de loi légalisant le procès des civils dans les tribunaux militaires.
Selon la chaîne d’information arabophone iranienne Al-Alam, Human Rights Watch a estimé que le fait de juger des civils bahreïnis dans des tribunaux militaires était une violation des normes internationales censées assurer l’équité des procès.
La ratification de ce projet de loi par le Parlement débouchera sur l’expansion du terrorisme dans la région et entraînera une accélération des procès au sein des tribunaux militaires, notamment en ce qui concerne les interrogatoires, rapporte le site d’information Bahrain Mirror.
HRW a souligné avoir enregistré jusqu’à présent plusieurs cas de violation des droits des individus au cours de leurs procès, notamment lorsqu’il s’agit d’opposants politiques bahreïnis déférés devant des tribunaux militaires et civils.
« Les tribunaux bahreïnis — civils et militaires — font partie du mécanisme de répression qui bafoue allègrement les normes des procès équitables quand il s’agit de dissidents politiques », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
« Accélérer les procédures judiciaires à Bahreïn, alors que leur système est déjà très injuste, c’est vraiment prendre un mauvais chemin », a-t-il conclu.
Depuis février 2011, Bahreïn, petite monarchie du golfe Persique, est le théâtre d’une révolution populaire contre le régime despotique des Al-e Khalifa. Depuis, les opposants bahreïnis organisent des manifestations et des rassemblements de protestation, tous pacifiques, pour réclamer la liberté, la justice, l’égalité, la fin de la discrimination et la mise en place d’un gouvernement démocratiquement élu.