Pour le quotidien arabophone Rai al-Youm, le retour du cheikh Nawaf al-Bachir dans le giron de l’État syrien marque le début de l’effondrement de l’opposition.
"Lorsque la crise a éclaté en Syrie en 2011, un certain nombre de généraux de l’armée régulière, d’ambassadeurs et de responsables d’État ont tourné le dos à Bachar Assad. Cet événement a eu, à cette époque-là, une vaste répercussion dans les chaînes de télévision arabes notamment celles des pays arabes du golfe Persique dont les gouvernements soutenaient l’opposition syrienne. Ces médias suggéraient que cet événement allait accélérer la chute du gouvernement Assad. Six ans se sont écoulés et maintenant ce processus marche dans le sens inverse.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, le chef de la plus grande tribu de Syrie, cheikh Nawaf al-Bachir, a expliqué les raisons pour lesquelles il s’est décidé à se démarquer des opposants et à renouer avec le gouvernement Assad, avec la médiation de l’Iran.
Le cheikh Nawaf al-Bachir s'apparente à la précieuse « boîte noire » de l'opposition au gouvernement Assad; il connaît tous les dessous des cartes, leurs alliés et coalitions, leurs sources de financement et il est au courant de leurs contacts.
Dans son interview avec Al-Mayadeen, ses propos sur les pots-de-vin et les corruptions financières n’étaient peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Sa plus grande révélation reste les ballets diplomatiques des chefs de l’opposition syrienne dans les territoires occupés palestiniens. Cheikh Nawaf al-Bachir a parlé des rencontres secrètes entre certains chefs de l’opposition syrienne et les autorités israéliennes. Il a également levé un coin du voile sur une affaire de détournement d’argent, atteignant les 116 millions de dollars, d’un chef de l’opposition qui a pris la fuite pour aller fonder un parti dans un pays arabe.
Selon Nawaf al-Bachir, un autre chef de l’opposition dirigeait une imprimerie où il faisait préparer de faux passeports syriens, mis à la disposition des terroristes et qui leur permettaient de circuler en Europe.
Réalité encore plus sensible que Nawaf al-Bachir a révélée; les fonds que les pays arabes fournissaient aux groupes terroristes dont les noms figurent sur la liste noire des organisations terroristes. Cette révélation pourrait rendre les pays sponsors passibles d'une poursuite juridique.
La "boîte noire" des opposants au gouvernement Assad aurait la possibilité de témoigner devant les tribunaux internationaux si un casier judiciaire venait à être ouvert.
Par ailleurs, Nawaf al-Bachir a affirmé qu’un grand nombre d’opposants syriens entendaient renouer avec le gouvernement Assad.