Le site The Monitoring Star aborde dans un récent article les exercices navals conjoints émirato-britanniques en les qualifient de « menace directe » contre l’Iran. Ces manœuvres militaires ont débuté dimanche tout près du détroit stratégique d’Hormuz « par où transite un tiers du pétrole du monde ».
Les exercices navals en question, baptisés « Poignard de la mer » ne pourraient qu’avoir été organisés pour faire peur à l’Iran, prétend The Monitoring Star qui rappelle toutefois « l’absence de toute réaction officielle de la part de l’Iran » après l’annonce de ces exercices. Le site va encore plus loin et tente de faire un lien entre ces manœuvres maritimes et des coups de semonce récemment tirés par un navire de guerre américain en direction de bateaux iraniens dans les eaux du golfe Persique.
Mis à part la campagne médiatique que le site cherche à déclencher autour de ces exercices navals dont peu de médias parlent, l’information a une autre portée dont il faut tenir compte : à peine plusieurs semaines après l’annonce trop médiatisée de la réouverture d’une base navale très ancienne du Royaume-Uni à Bahreïn, ces exercices veulent vraisemblablement marquer le retour en force de l’ancienne puissance coloniale dans la région.
Le Royaume-Uni, qui ambitionne de remplir le vide de plus en plus grand laissé par le retrait partiel des États-Unis de la région, est sur le point de développer sa base navale moyennant une somme de 30 millions de livres sterling. Les Émirats arabes unis se sont eux aussi engagés sur la voie d’un renforcement des relations militaires avec le Royaume-Uni, pays à l’économie ruinée et qui est en guerre constante avec ses voisins depuis sa sortie de la zone euro. Ainsi Abou Dhabi se dote de plus en plus d’armes de fabrication britannique.
La presse émiratie n’a pas hésité ces derniers jours à souligner que les exercices navals en question venaient de débuter « au plus fort des tensions des pays du Golfe (persique, NDLR) avec l’Iran ».
Les autorités iraniennes n’ont pas réagi à ces manœuvres, mais rappellent le caractère « néfaste » d’un retour de l’ex-puissance coloniale britannique dans la région, laquelle « ne fera qu’emboîter le pas aux États-Unis pour attiser les tensions dans la région ». La marine iranienne affirme toujours son entière disponibilité à protéger les frontières maritimes iraniennes et estime que la présence des forces étrangères dans le golfe Persique est à comprendre comme un projet néocolonial, lequel menace l’intégrité territoriale et la souveraineté des États de la région.