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Pourquoi le meurtrier de l'ambassadeur a été abattu ?

Le tueur de l'ambassadeur russe était un policier, du nom de Burhan Ozbilici. ©20minutes

48 heures après l'assassinat de l'ambassadeur russe en Turquie, les enquêteurs tentent de trouver la réponse à une question essentielle: pourquoi l'assassin n'a pas été arrêté vivant ? La question se pose avec acuité quand on sait que 11 personnes ont été arrêtées en lien avec cet assassinat. 

L'auteur du meurtre, un membre de la police antiémeute, a tiré 11 balles et à bout portant en direction d'Andreï Karlov avant de s'afficher en vainqueur aux côtés de sa dépouille et de tenir un discours qui a duré plus d'une dizaine de minutes. On ignore toujours les circonstances dans lesquelles l'assassin a été abattu. 

L'enquête, qui est menée conjointement par les enquêteurs russes et turcs, tente d'éclaircir la raison pour laquelle les forces spéciales turques dépêchées assez tardivement sur les lieux du crime ont décidé d'abattre le terroriste au lieu de l'arrêter vivant. 

Le président turc Erdogan qui a qualifié ce meurtre de "révulsant" a toutefois soutenu l'initiative des policiers d'avoir abattu l'assassin. Certaines sources se réfèrent aux premiers éléments de l'enquête pour confirmer la volonté du terroriste de se battre jusqu'au bout: " Il continuait de tirer même après avoir été blessé et être tombé par terre", affirme l'enquête. 

Le meurtrier Burhan Ozbilici se tient en vainqueur aux côtés de la dépouille d'Andreï Karlov. ©AFP

A en croire le journaliste de Reuters qui s'est rendu sur place dans les minutes suivant l'attaque, les échanges de tirs s'entendaient pendant un laps assez important de temps. Ces explications semblent toutefois ne pas avoir convaincu les enquêteurs russes qui disent qu'il est encore tôt pour en tirer des conclusions. L'agence de presse turque, Anatolie, évoque l'arrestation de 11 personnes dans le cadre de cette enquête mais elles ne sont pour la plupart que les membres de la famille du meurtrier. 

L'assassinat de l'ambassadeur russe, architecte du rapprochement Moscou-Ankara a été qualifié par les experts d'un genre "nouveau" de terrorisme. Revendiqué par Fatah al-Cham, branche syrienne d'al-Qaïda, cet assassinat a suscité une vague de joie sur les sites d'obédience salafo-wahhabite au point de pousser la délégation des oulémas wahhabites d'Arabie saoudite à émettre une fatwa qui qualifie ce meurtre d'abject et décrète comme étant illégale toute effusion de joie à ce sujet. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV