Israël rechigne désormais à déclencher une nouvelle guerre contre le Liban, guerre qui aurait pour objectif de changer le rapport de force en Syrie et, au-delà, dans la région. C'est un fait que les officiels israéliens ne cessent de répéter dans leurs analyses et commentaires. À cette "apathie" inhabituelle du régime usurpateur, il n'existe qu'une seule raison : la bataille d'Alep et ses acquis.
Dans la foulée des victoires successives de la Résistance en Syrie et surtout à Alep, l'ancien ministre israélien Moshe Arens, célèbre pour ses théories stratégiques, reconnaît l'incapacité d'Israël à réaliser ses objectifs. Le journal libanais Al-Akhbar revient sur les propos de ce général et écrit : "Israël aurait bien renoncé à deux choses : les opérations préventives contre le Hezbollah et les efforts censés empêcher le Hezbollah d'exploiter son potentiel militaire."
Cité par Al-Akhbar, Arens explique la raison de l'impuissance israélienne face au Hezbollah : l'intérieur même d'Israël, où les Israéliens ne pourront jamais supporter l'avalanche des missiles du Hezbollah. C'est un constat désespérant pour ceux qui défendent l'idée d'une intervention militaire directe d'Israël contre le Hezbollah. Le journal libanais souligne l'importance de ce constat, puisque son bien-fondé est approuvé à la fois par les autorités politiques et sécuritaires.
Arens est convaincu qu'après la Syrie, où la Résistance a montré avec brio de quel bois elle est faite, aucune opération préventive contre la puissance balistique du Hezbollah ne pourra être couronnée de succès: "Toute intervention contre l'arsenal du Hezbollah nous coûtera trop cher, puisque la profondeur stratégique israélienne est en jeu. Quelques bombes contre le Liban auraient pour conséquence que des missiles soient tirés contre les villes israéliennes."
Dans une seconde phase, Arens revient sur le concept de l'équilibre de la terreur : "Pendant la Guerre froide, ce concept a permis qu'un certain équilibre dissuasif soit établi entre les deux camps. Chacune des parties était à même d'empêcher l'autre d'agir, rien qu'en se référant à ce principe. Mais dans le cas du Hezbollah, Israël ne peut pas trop compter sur ce principe, car le Hezbollah n'est pas le régime soviétique. Ses combattants ont une foi d'acier et croient fermement à ce qu'ils font. Ils sont sûrs de leur victoire finale. En 2006, les raids israéliens n'ont pas empêché le Hezbollah de tirer ses missiles comme cela d'ailleurs a été le cas pour le Hamas et le Jihad islamique par la suite."
Al-Akhbar ajoute : "Il semble qu'Arens et, au-delà de lui, Israël ont fini par reconnaître la puissance militaire du Hezbollah, une puissance qui de l’aveu d'Arens est capable de vaincre "le Dôme de fer" et les Hitz (missile israélien).
Et Arens d'ajouter : "Israël est donc contraint d'opter pour des solutions pas trop simples." Selon Al-Akhbar, par solution pas trop simple, Arens entend le soutien d'Israël aux groupes takfiristes en Syrie. Mais face à la défaite de ces derniers à Alep et bientôt dans la Syrie tout entière, Israël va encore devoir changer de solution...