L’ex-ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, a finalement annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 à Bobigny, dans la Seine-Saint-Denis. Il sera jeudi et vendredi à Marseille. Pendant ce temps, François Fillon, ex-Premier ministre, poursuit son ascension dans les sondages.
« Jusqu’à présent, il marchait ; maintenant, il court », lit-on dans l'édition du 16 novembre du quotidien français Le Monde. Emmanuel Macron s’est donc résolu à annoncer, mercredi 16 novembre, sa candidature aux prochaines présidentielles. Symboliquement, l’ex-ministre a choisi d'officialiser sa candidature dans un centre d’apprentissage de la banlieue populaire de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.
Il a prononcé dans la matinée un bref discours dans lequel il a souligné les « blocages » qui, selon lui, jugulent la France. « Le système a cessé de protéger ceux qu’il devait protéger », a-t-il lancé, dénonçant une organisation politique « qui vit pour elle-même, plus préoccupée par sa survie que par les intérêts du pays ».
Pour justifier sa candidature, M. Macron entend incarner « l'espérance », notamment auprès de la jeunesse. « Mon objectif n’est pas de rassembler la droite ou de rassembler la gauche, mais de rassembler les Français », a-t-il inscrit dans son discours. Une manière de répondre à la fois à ceux qui l’accusent d’être le futur fossoyeur de la gauche et à ceux qui lui reprochent de troubler la primaire de la droite en se lançant quatre jours avant son premier tour, selon les termes du Monde.
Par ailleurs, François Fillon, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, monte dans les sondages. Dans celui d'OpinionWay diffusé le mardi 15 novembre, il l'emporterait au second tour des primaires aussi bien face à Alain Juppé que face à son ancien patron.
« Je vois plusieurs explications. La première, c'est le fruit du travail de François Fillon qui depuis des mois et des mois arpente la France d'est en ouest, du nord au sud. Tous les soirs, il est dans des salles combles où il a un discours de vérité, un discours qui montre un programme cohérent et il est en train d'en récolter les fruits », explique à Sputnik Vincent Roger, élu du IVe arrondissement de Paris et conseiller régional d'Île-de-France.
« La deuxième chose, c'est que la France est à un moment gaulliste », poursuit-il. « On a parfois dans l'histoire des moments qui sont vraiment cruciaux, des moments où il faut prendre des décisions et la France d'aujourd'hui, elle est dans une Europe en panne, elle a six millions de chômeurs, huit millions de précaires, elle affronte une crise économique et sociale sans précédent, elle se heurte au terrorisme, elle a des problèmes géopolitiques majeurs à résoudre et face à ce moment beaucoup de Français se disent que François Fillon a la carrure, l'étoffe pour être un président à la hauteur des enjeux de la France d'aujourd'hui. »
En somme, dans six mois, la France devrait s'attendre à une élection présidentielle tendue. Les sondages sont catégoriques ; les Français ne veulent plus de François Hollande. À gauche, il devra affronter la candidature de Macron. À droite, le combat sera virulent. Alain Juppé est le favori, mais Nicolas Sarkozy croit encore en ses chances. Et au FN, la patronne, Marine Le Pen, semble déjà assurée de figurer au second tour de l'élection...