Juste au moment où l’armée turque acheminait ses soldats dans le Nord syrien, événement qui a attiré tous les regards vers la Syrie, une autre évolution, tout aussi importante, s’est produite près de Damas.
L’armée syrienne et les rebelles armés sont parvenus à un accord prévoyant l’évacuation de la ville de Daraya.
Tous les rebelles armés et certains civils présents à Daraya quitteront la ville d’ici mardi, et cette dernière sera remise à l’armée syrienne.
Daraya, devenue symbole de la « révolution » pour les rebelles armés, se situe à sept kilomètres au sud-ouest de Damas, près du centre de commandement du « 4e Bataillon », de l’aéroport militaire d’Al-Maza et du Palais présidentiel.
Daraya était parmi les premières villes syriennes à avoir été occupées par les rebelles armés. Elle était assiégée par l’armée syrienne depuis quatre ans.
Les aspects stratégiques de la libération de Daraya ne se limitent pas aux alentours de Damas. Outre les impacts psychologiques de cette victoire pour l’armée syrienne, la libération de cette ville portera un coup dur à tous les rebelles armés opérant dans les Ghouta orientale et occidentale.
Même les terroristes présents dans le sud, à Deraa et à Quneitra, n’y feront pas exception.
Les terroristes, qui se font appeler « révolutionnaires », ne peuvent plus compter sur la Ghouta occidentale, d’autant plus que la ville voisine de Daraya, Al-Moadhamiya, connaîtra bientôt le même sort.
Des rumeurs circulent déjà sur la libération d’Al-Moadhamiya et l’évacuation des rebelles armés.
Ni l’aéroport d’Al-Maza, ni la route stratégique reliant Sahnaya à Damas ne seront plus menacés.
Daraya mène, depuis le sud, à l’autoroute de Damas-Deraa. Voici l’un des points les plus importants auxquels la ville doit son caractère stratégique.
Damas aura désormais un contrôle plus renforcé sur le sud de la Syrie.
En 2012, l’armée syrienne a assiégé Daraya et en 2016, elle a coupé le lien entre celle-ci et la ville voisine d'Al-Moadhamiya.
La tactique d’avancée progressive de l’armée a finalement fonctionné et cette dernière, secondée par le Hezbollah libanais, a libéré une partie de la ville, bâtiment par bâtiment.
Cette progression a resserré l’étau autour des 1000 rebelles armés qui se sont finalement soumis aux conditions de l’armée et ont déposé les armes.
(Photos: AFP et REUTERS)