Le vice-président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, est allé jeudi matin déposer une couronne au mémorial Hector Pietersen, un étudiant tué lors des manifestations par les forces de sécurité et considéré comme le héros de la contestation de la minorité blanche au pouvoir.
Il y a 40 ans, Soweto explosait.
Le 16 juin 1976, des milliers d'écoliers descendaient dans les rues du township pour protester contre l'Afrikaans qui allait être imposé comme langue d'enseignement dans toutes les écoles noires. Une langue perçue comme celle de l'oppresseur. Le soulèvement a dégénéré et a été un tournant décisif dans la lutte contre l'apartheid. Cette langue était perçue comme celle de l'oppresseur du régime d'apartheid.
« L’Afrikaans [une langue germanique issue du néerlandais] était une matière que la plupart des élèves noirs détestaient et pour laquelle ils avaient de mauvaises notes. Non seulement c’est une langue difficile, mais en plus ce n’était pas une langue utilisée par les noirs dans les townships. Cela devait être une marche pacifique, Elle a démarré dans le calme. », selon le photographe Sam Nzima qui, à l’époque, a couvert l’évènement pour son journal, The World.
« Mais en chemin, la police est arrivée et leur a dit de se disperser. Les écoliers ont commencé à chanter 'Nkosi Sikeleli Afrika' or à l’époque cette chanson était interdite ! Et je pense que c’est ce qui a provoqué la colère du commandant de police qui a sorti son pistolet, et a tiré dans la foule. Puis il a ordonné à ses troupes de tirer. Et la police s’est mise à tirer au hasard dans la foule, pour tuer.»
Personne ne sait exactement combien d'élèves sont décédés ce jour-là. Certains parlent d'une vingtaine de victimes, le plus connu étant un jeune garçon de 13 ans, Hector Pieterson, qui a été parmi les premiers à être abattu.
Le corps de l'étudiant Hector Pietersen dans les bras d'un camarade.
Les affrontements ont repris le lendemain, le surlendemain et, en quelques jours, les émeutes se sont propagées dans le pays. Le soulèvement de Soweto a duré près d'un an. Les émeutes se sont répandues à travers le pays.
Le massacre de Soweto a choqué la conscience universelle et affaibli le système de ségrégation raciale. Plus de 500 jeunes sont morts et des centaines ont été arrêtés ou sont partis en exil pour ne revenir que 15 ans plus tard, après la libération de Nelson Mandela. L’apartheid a officiellement pris fin en 1994, avec l’élection du premier président noir du pays, Nelson Mandela.
Source: RFI
Source Video : BBC