Le gouvernement colombien a demandé hier à la Cour constitutionnelle, l'autorisation d'organiser un référendum pour valider l'accord de paix qu'il souhaite signer cette année avec la guérilla des Farc.
Lors d'une audience publique face à la Cour, le président Juan Manuel Santos a déclaré : « Je veux remettre la paix au peuple, pour que ce soit le peuple qui décide si nous devons continuer sur ce chemin ».
Alors que des négociations de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), se tiennent à Cuba, le gouvernement promeut devant le Congrès, une loi pour faire approuver l'accord de paix via un référendum.
Si la loi venait à être approuvée par les parlementaires, elle devrait aussi être validée par la Cour constitutionnelle. Cette cour a organisé hier, jeudi, 26 avril 2016, une séance publique pour connaître les arguments pour et contre le référendum.
En début du mois de mai, la première guérilla du pays s'était déclarée ouverte à une consultation du peuple colombien sur cette question, alors que pendant des années elle avait plaidé pour une Assemblée constituante pour valider l'accord de paix.
Selon un sondage réalisé par l'institut Cifras y Conceptos 67% des personnes interrogées sont disposées à participer à un tel vote et parmi, elles une grande majorité (61%) voterait pour la paix et seulement 29% contre.
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, en déplacement à Bogota, a annoncé que l'Union européenne apporterait plus de 575 millions d'euros pour soutenir les efforts de consolidation de la paix en Colombie.
Mogherini a déclaré : « L'histoire européenne nous montre qu'il y a vraiment besoin de leaders forts pour construire la paix. Et je crois que c'est ce dont la Colombie a besoin maintenant : de leaders courageux pour construire la paix »
Le conflit armé colombien est un conflit interne remontant au milieu des années 1960 avec la création de différentes guérillas marxistes. À des années 1980, des groupes paramilitaires se constituent censés être une force de contre-insurrection opposée aux guérillas que l'État ne parvenait pas à vaincre.
Dans les années 2000, les Autodéfenses unies de Colombie, principal groupe paramilitaire, sont officiellement désarmées après un accord de paix avec le gouvernement mais remplacées par des «groupes émergents» même s’ils sont bien moins puissants. Le conflit se poursuit à la fin des années 2000 entre les FARC et l'ELN (marxistes), les cartels paramilitaires (BACRIM) et les forces gouvernementales.
De 1985 à 2005, le conflit a fait près de 250 000 morts et 45.000 disparus dont des prises d’otages célèbres telle l’affaire Ingrid Betancourt.
Avec AFP et Romandie