Lors d’un entretien avec le quotidien palestinien al-Ayam, le Premier ministre français a demandé la cessation de la colonisation israélienne.
« L’objectif est de créer un Etat palestinien. Tout en assurant la sécurité d’Israël nous devons arrêter la colonisation qui est un obstacle à l’instauration de la paix », a déclaré samedi soir Manuel Valls, le Premier ministre français en visite en Palestine occupée pour aider à la reprise des efforts de paix entre le régime d’Israël et l’Autorité autonome de la Palestine.
En vertu des lois internationales, la colonisation israélienne est illégale. Ces constructions sont faites sur les territoires que les Palestiniens considèrent comme une partie de leur pays à venir.
Et ce alors que Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, s’oppose à ce plan tout en continuant de réprimer violemment la récente Intifada.
La visite de dimanche de Valls dans les territoires occupés intervient alors que le climat politique du régime sioniste est troublé et que Moshe Yaalon vient de démissionner de son poste de ministre de la Défense.
Lors de cette visite, Valls s’entretiendra avec les autorités culturelles et économiques palestiniennes.
Il a rencontré lundi Netanyahu, avant de se rendre à Ramallah en Cisjordanie pour rencontrer Rami Hamdallah, le Premier ministre de l’Autorité autonome palestinienne.
Mahmoud Abbas a accueilli favorablement l’initiative française de tenir une réunion ministérielle, le 3 juin à Paris, sans la participation des représentants palestiniens et israéliens.
Une autre réunion aura lieu en automne avec pour objectif de reprendre les négociations de compromis qui conduiront à la formation d’un Etat palestinien avec la participation des représentants palestiniens et israéliens.
Depuis la défaite du plan américain en avril 2014, les négociations de compromis sont dans l’impasse.
« En cas d’échec de cette initiative de paix, Paris reconnaîtrait immédiatement l’Etat palestinien », a déclaré Valls à Al-Ayam.
Et ce alors que Laurent Fabius, alors ministre français des Affaires étrangères, avait menacé en janvier de reconnaître l’Etat palestinien, ce qui a indigné le régime israélien. Son successeur Jean-Marc Ayrault ne l’a toutefois pas fait.
On s’attend à ce qu'Avigdor Liberman, extrémiste habitant une colonie en Cisjordanie, prenne en charge le poste de ministre de la Défense.
Avec l'approche de l'élection présidentielle française de 2017, certains analystes ont vu dans cette initiative française une mascarade orchestrée par le Parti socialiste, formation politique la plus sioniste de France, pour tenter de grappiller des voix parmi les électeurs musulmans.