Attitude ambiguë du parlement européen
Le parlement européen met au vote une mesure d’interdiction de ventes d’armes au profit de l’Arabie-Saoudite. Selon l’agence de presse Fars, le parlement va mettre au vote incessamment sous peu une mesure relative à l’interdiction d’exportation d’armes de crimes de guerre contre des yéménites. Ce projet citerait expressément la France, l’Espagne, l’Angleterre et l’Allemagne comme des pays ayant exporté de grands containers d’avions de chasse à l’Arabie-Saoudite.
D’après le journal The Guardian, l’an dernier, l’Angleterre avait demandé à hauteur de 3 milliards de pounds des autorisations d’exportation d’armes à l’Arabie Saoudite. Le journal évoque aussi clairement la participation des Britanniques à cette guerre qui a coûté la vie à plus de 8 mille personnes en l'espace d'un an.
La semaine dernière, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est aussi adressé directement et d’une manière inhabituelle à certains pays du Conseil de sécurité comme l’Angleterre et leur a demandé de stopper immédiatement les exportations d’armes à l’Arabie Saoudite. Cet observateur des droits de l’homme a affirmé dans plusieurs rapports déjà publiés que l’Arabie saoudite a bombardé à maintes reprises des zones d’habitation ou des bâtiments civils yéménites tels que des mosquées, des écoles ou des bazars, des frappes qui se sont soldées par la mort de centaines de civils. L’Angleterre nie avoir joué un rôle dans le choix des cibles d’attaque au Yémen mais reconnaît avoir formé un bon nombre de pilotes ayant pris part aux opérations aériennes saoudiennes contre le Yémen.
Ce projet de loi du Parlement européen qui doit être mis au vote le 25 février, condamne clairement la participation des Britanniques à ces opérations aériennes : « Les échanges d’armes importants entre les pays membres de la Communauté européenne tels l’Angleterre, la France, l’Espagne, l’Allemagne et les différents pays impliqués dans cette guerre ( l’Arabie-Saoudite et ses alliés de la Coalition) sont fortement critiquables et doivent être suspendus immédiatement.»
Cette mesure est envisagée alors même que se tiennent à Muinch des négociations en vue notamment de permettre aux forces militaires saoudiennes et autres forces de la Coalition de continuer leurs opérations militaires dans la région.