Un certain nombre d’étudiants, de militants culturels et de citoyens ordinaires se sont rassemblés mardi devant l’ambassade de France à Téhéran. Ce rassemblement a eu lieu en protestation contre la poursuite de la détention de Mahdieh Esfandiari, étudiante iranienne détenue dans une prison en France.
Le 28 février 2025, Mahdieh Esfandiari, étudiante iranienne en master de linguistique en France, a été arrêtée à Lyon, dix jours seulement avant son retour en Iran, uniquement pour son activité sur une chaîne Telegram en soutien au peuple palestinien.
234 jours se sont écoulés depuis : 234 jours d’isolement, 234 jours de silence forcé à la prison de Fresnes, en banlieue parisienne, dans un pays qui se vante d’être le « berceau de la liberté d’expression ».
Des pancartes parlant de la situation de Mahdieh
Les protestataires brandissaient des manuscrits faisant étant de la situation déplorable dans laquelle vivait Mahdieh.
Les étudiants ont pris la plume. Ils écrivent et dessinent. « 234 jours d’isolement pour une phrase !», « Dans le berceau de la démocratie, le soutien à l’opprimé mérite la prison ? », « La France a incarcéré la voix de la Palestine », « La fille de l’Iran doit être libérée ».
Une étudiante utilise l’aquarelle pour défendre Mahdieh
Elle prend son aquarelle et à coups de couleurs elle crie la libération de Mahdieh. Elle dit « Nous sommes venus pour dire que notre fille est captive et que nous ne devons pas rester indifférents. »
Une autre étudiante a confié à Farsnews : « La voix de Mahdieh Esfandiari est aujourd’hui emprisonnée en France. Je dis aux Français : soyez notre voix pour la liberté de Mahdieh et optez pour le bon côté de l’histoire. »
Marzieh Hachemi, présentatrice à la télévision iranienne, a déclaré à Farsnews : « Depuis sept mois, le gouvernement français maintient Mahdieh dans la pire prison du monde, alors qu’elle n’a rien fait de mal. Ils ont arrêté Mahdieh sans en informer sa famille. Quel est son crime ?! Défendre les opprimés est-il un crime ?! Le slogan de la France n’est-il pas liberté, justice et égalité ?! Nous voulons que Mahdieh retourne en Iran au plus vite. »
La déclaration lue à la fin du rassemblement dénonce le comportement ambigu et sélectif du gouvernement français concernant la « liberté d’expression » et les « droits des femmes ».
« L’arrestation de cette universitaire éprise de la liberté s’inscrit dans la continuité des tentatives infructueuses de l’ordre hégémonique pour contenir le soulèvement croissant des étudiants, des jeunes et de tous ceux qui soutiennent la Palestine dans le monde entier contre le régime sioniste usurpateur et raciste. »
Cet incident -selon la déclaration des formations universitaires iraniennes- révèle plus que jamais la nécessité de solidarité et d’unité entre les nations libres du monde, en particulier les sociétés arabo-musulmanes, contre les politiques hégémoniques et d’occupation.
À noter que d’après les autorités iraniennes concernées, Mahdieh Esfandiari vient d’être incluse dans un plan d’échange de prisonniers. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Vahid Jalalzadeh, a déclaré plus tôt mardi que Téhéran avait élaboré un ensemble de mesures politiques et consulaires que les deux pays doivent mettre en œuvre pour accélérer la libération d’Esfandiari,