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La France, une puissance en déclin : une économie usée, des dettes sans précédent et la semi-indépendance des anciennes colonies

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Seyyed Hosseïn Sohrabi

La France qui en apparence fait partie des pays de premier plan sur la scène internationale en tant que membre clé de l’Union européenne, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et figure influente au sein de nombreuses institutions mondiales, est en fait aujourd’hui au bord d’une crise économique, sociale et politique profonde.

Derrière cette façade trompeuse se cache une réalité inquiétante : la dette publique a en effet atteint un niveau record dans l’histoire contemporaine. La croissance économique a fortement ralenti et les pressions internes comme internationales poussent le pays vers une situation où il n’est même plus capable de jouer pleinement son rôle historique et impérialiste qui lui a permis de contrôler de nombreuses colonies au fil des siècles. Les signes de ce déclin ne se manifestent pas seulement dans les statistiques économiques nationales, mais aussi dans la géopolitique française. L’un des exemples les plus marquants de cette tendance est l’accord récent entre la France et les représentants de la Nouvelle-Calédonie ; un accord qui, à première vue et surtout aux yeux des politiciens français, peut être présenté comme « un pas en avant vers l’indépendance », mais qui révèle, à un examen plus attentif, l’incapacité croissante de l’État français à gérer ses anciennes structures coloniales.

La Nouvelle-Calédonie, ce territoire tropical du sud-ouest de l’océan Pacifique, est depuis des années le théâtre d’une lutte politique et sociale entre indépendantistes et partisans du maintien dans la République française. Mais ce qui s’est passé en juillet 2025 ne marque pas la fin de ce conflit, mais le début d’une nouvelle phase d’« indépendance conditionnelle ». Dans cet accord, la Nouvelle-Calédonie obtient le droit d’avoir son propre drapeau, hymne national, identité internationale, et même une nationalité calédonienne. Cependant, tous ces acquis s’inscrivent dans le cadre de la Constitution française, et le lien officiel et juridique avec Paris demeure intact. Ce modèle d’« autonomie limitée », plutôt que d’indépendance pleine, montre concrètement que la France n’est plus la puissance qu’elle était autrefois, capable de trancher de manière décisive sur le sort de ses anciennes colonies.

Pour mieux comprendre la nature de ces changements, il faut s’attarder sur le contexte économique et financier français. Le pays traverse l’une des pires crises financières des cinquante dernières années. Selon les données officielles, la dette publique française a dépassé les 3 300 milliards d’euros au premier trimestre 2025, soit l’équivalent de 114 % du PIB. Parallèlement, la croissance économique a chuté en dessous de 1 % et le déficit budgétaire reste supérieur à 5 %. Les analystes économiques estiment que la structure déficiente des dépenses publiques – notamment dans les domaines de la protection sociale, des salaires de la fonction publique et des subventions – combinée à l’inefficacité des politiques fiscales, expose la France à un risque de délitement progressif.

Lors d’une allocution à Matignon, mardi 15 juillet 2025, dans le cadre de l’annonce de son budget 2026, le Premier ministre français, François Bayrou, s’est exprimé sur la situation critique de la dette nationale et les plans gouvernementaux pour maîtriser le déficit budgétaire. La France fait face depuis plusieurs années à un endettement public massif, et selon les dernières statistiques, le déficit budgétaire a atteint 5,8 % du PIB en 2024. Bayrou a présenté un plan global visant à ramener ce déficit à 4,6 % en 2026 et à 3 % en 2029. Ce programme prévoit une réduction de 40 milliards d’euros des dépenses publiques, que le Premier ministre a qualifiée de mesure indispensable pour éviter une crise économique profonde et ce qu’il a décrit comme la « mort économique » de la France. L’un des aspects les plus controversés de ce plan est la suppression de deux jours fériés nationaux – le lundi de Pâques et le 8 mai (jour de la victoire en Europe) – afin d’augmenter la productivité et l’activité économique.

De plus, le gouvernement souhaite geler la plupart des dépenses publiques et locales de 2025, à l’exception des secteurs liés à la défense et à la sécurité. Il est également prévu qu’à partir de 2027, seuls deux postes sur trois vacants soient remplacés, réduisant ainsi les effectifs dans la fonction publique. Par ailleurs, le gouvernement envisage d’augmenter la fiscalité sur les hauts revenus et de renforcer la lutte contre la fraude fiscale. Ce plan a suscité une forte opposition des partis de gauche comme de droite, avec la menace de motions de censure contre le gouvernement. Le Premier ministre Bayrou a lui-même averti qu’il pourrait recourir à des pouvoirs spéciaux pour faire adopter le budget, ce qui pourrait entraîner une crise politique.

Ces déclarations et mesures illustrent la situation économique difficile de la France et les pressions énormes qui pèsent sur le gouvernement pour réduire les dépenses et contrôler la dette afin de restaurer la stabilité financière. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que la France adopte une position conservatrice et limitée concernant ses anciennes colonies, comme la Nouvelle-Calédonie, craignant les coûts politiques et économiques d’une indépendance totale. Cette région possède non seulement une importance stratégique dans le Pacifique, mais aussi des ressources précieuses, notamment le nickel, qui jouent un rôle majeur dans l’économie industrielle et verte de la France. Paris a donc préféré mettre en place un modèle complexe de « souveraineté partagée » qui constitue à la fois une forme d’évolution et une garantie de maintien du contrôle et de l’influence.

Ce qui doit désormais être examiné de près, c’est si ce nouveau modèle marque le début d’une vague de « décolonisation symbolique » dans la politique étrangère française. Un pays qui, jusqu’à récemment, se considérait comme le gardien de l’ordre international et l’une des voix majeures de la démocratie en Occident, est-il désormais un modèle de recul apparent et de contrôle en coulisses ? Et cette nouvelle politique est-elle le fruit d’une planification géopolitique à long terme ou la conséquence d’une urgence liée à l’effondrement interne ?

Crise économique structurelle en France : l’héritage impérial, la dette colossale et les signes d’un déclin

La crise économique que traverse la France ne se réduit pas à des chiffres ou à des indicateurs ponctuels. Elle résulte d’une accumulation de problèmes structurels profonds, dont les racines plongent dans les héritages de son passé impérial. Depuis des siècles, la puissance économique de la France a largement reposé sur l’exploitation des ressources et des populations de ses colonies, ce qui lui a permis de consolider sa place au sein des puissances mondiales. Aujourd’hui, ce modèle s’est écroulé, laissant place à une économie fragilisée et à une dette abyssale.

Les comptes publics français font état d’un endettement qui s’est accéléré ces dernières années, notamment en raison des coûts croissants liés à la protection sociale, au vieillissement de la population et à la gestion des crises récentes — qu’elles soient sanitaires, énergétiques ou géopolitiques. La pandémie de COVID-19 a fortement aggravé cette situation, augmentant les dépenses publiques pour soutenir les secteurs les plus touchés et relancer l’économie. Malgré les mesures prises, la croissance reste faible, et le chômage, bien qu’en légère baisse, demeure élevé dans plusieurs régions.

Cette faiblesse économique a pour conséquence directe une réduction des marges de manœuvre de l’État français, particulièrement dans ses relations avec ses territoires d’outre-mer. Là où autrefois Paris pouvait investir massivement pour assurer sa présence et son influence, aujourd’hui, elle doit composer avec des contraintes budgétaires strictes. Ces limitations ont d’autant plus d’impact qu’elles se conjuguent avec des revendications croissantes d’autonomie ou d’indépendance dans plusieurs de ces territoires.

Le cas de la Nouvelle-Calédonie illustre parfaitement cette tension. Ce territoire, riche en minerais de nickel — un composant clé pour les technologies modernes, notamment les batteries pour véhicules électriques —, représente un enjeu économique stratégique pour la France. Pourtant, les tensions politiques internes, exacerbées par les divisions entre indépendantistes et loyalistes, compliquent une gestion cohérente.

L’État français, sous la pression combinée de ses difficultés économiques internes et des défis internationaux, adopte donc une posture ambivalente. D’un côté, il cherche à maintenir un contrôle étroit sur les ressources naturelles et les infrastructures stratégiques. De l’autre, il doit reconnaître des formes limitées d’autonomie pour apaiser les tensions politiques et éviter que ces territoires ne basculent dans l’instabilité.

Mais cette stratégie a ses limites. La France dépend aujourd’hui de ses territoires ultramarins pour plusieurs raisons économiques : d’une part, ces régions fournissent des ressources indispensables et des bases stratégiques, d’autre part, elles représentent des marchés pour certaines industries françaises. La perte complète ou le recul de l’influence française dans ces zones risquerait d’aggraver encore plus la situation financière déjà précaire du pays.

Par ailleurs, l’attachement des populations locales à une identité distincte ne cesse de croître, nourri par les inégalités sociales, la perception d’un traitement inéquitable par Paris et le désir d’une plus grande maîtrise de leur destin. Les demandes d’autonomie sont donc souvent synonymes d’une volonté d’émancipation économique et politique, qui se heurte directement aux intérêts français.

Il est donc clair que la crise économique française est un facteur déterminant dans le façonnement des relations entre la métropole et ses territoires outre-mer. Elle pousse la France à revoir ses stratégies coloniales traditionnelles et à négocier des compromis qui, tout en conservant un semblant de contrôle, cherchent à répondre aux revendications locales.

Cette situation instable exige de la part de Paris une diplomatie habile et un engagement financier conséquents, ce qui semble de plus en plus difficile dans un contexte où la dette publique atteint des sommets historiques et où les priorités internes s’accumulent. En somme, la France se trouve face à un dilemme : comment préserver ses intérêts stratégiques tout en répondant aux aspirations croissantes d’autonomie de ses territoires, sans pour autant mettre en péril l’équilibre fragile de son économie nationale ?

Néocolonialisme, déclin de l’influence mondiale et dernier jeu de la France en temps de crise

Pendant deux siècles, la France a été l’une des puissances coloniales les plus influentes au monde. Avec un vaste empire couvrant l’Asie, l’Afrique, l’Amérique latine et l’Océanie, elle a bâti un système impérial reposant sur l’exploitation des ressources naturelles, la main-d’œuvre locale bon marché et des positions géostratégiques stratégiques. Cet empire a assuré à la France non seulement une richesse économique considérable, mais aussi une influence politique et diplomatique importante au niveau global.

Cependant, cette domination impériale a toujours reposé sur des relations profondément inégales, où les territoires colonisés étaient largement subordonnés à Paris. Même lorsque certains pays ont obtenu leur indépendance officielle au cours du XXe siècle, les puissances coloniales ont souvent maintenu une emprise indirecte, notamment économique, à travers des accords politiques et commerciaux taillés pour préserver leurs intérêts.

La Nouvelle-Calédonie en est un exemple frappant. Bien que ce territoire ait obtenu un certain degré d’autonomie, la récente décision de permettre à la Nouvelle-Calédonie d’adopter un drapeau et une nationalité distincte, tout en restant sous souveraineté française, illustre parfaitement ce que l’on pourrait appeler un « néocolonialisme subtil ». La France semble vouloir offrir un cadre symbolique d’indépendance, sans toutefois céder son contrôle réel sur le territoire.

Cette stratégie traduit la situation critique de la France aujourd’hui. L’économie affaiblie et la dette massive limitent sa capacité à assumer des pertes territoriales majeures, notamment dans des zones stratégiques comme le Pacifique. Le nickel, présent en abondance en Nouvelle-Calédonie, est un atout précieux dans le contexte mondial actuel, où les technologies vertes et la transition énergétique exigent des ressources spécifiques.

Ainsi, le maintien d’une souveraineté partielle sur ce territoire ne relève pas seulement d’un calcul politique, mais aussi économique. La France, en consentant à reconnaître certains symboles d’autonomie – drapeau, hymne national, citoyenneté calédonienne – trace une ligne rouge : elle refuse de perdre complètement son influence et ses droits sur les ressources naturelles et les infrastructures vitales.

Cette nouvelle forme d’autonomie encadrée reflète une adaptation de la stratégie coloniale française à une époque où les pressions internes et externes sont nombreuses. Le pays est confronté à des revendications locales grandissantes, à des exigences internationales de respect des droits des peuples autochtones, tout en devant répondre aux défis économiques et géopolitiques mondiaux.

L’accord historique signé en juillet 2025 témoigne donc d’un compromis difficile. D’un côté, il reconnaît certaines aspirations légitimes des Calédoniens à une identité propre et à une gestion plus autonome de leurs affaires. De l’autre, il maintient un cadre juridique et politique où Paris conserve la maîtrise des domaines clés comme la défense, la sécurité, la justice et les relations internationales.

Pour de nombreux observateurs, ce modèle est révélateur d’un déclin progressif de la France en tant que puissance impériale capable d’exercer un contrôle total sur ses territoires d’outre-mer. Plutôt que de renoncer à ses anciens acquis, la France choisit de les transformer en relations hybrides, mélangeant autonomie symbolique et contrôle étatique rigoureux.

Ce tournant peut aussi être analysé dans une perspective plus large, celle du passage du monde colonial à un ordre mondial postcolonial où les anciennes métropoles doivent composer avec des États ou territoires aux revendications multiples, parfois contradictoires, tout en cherchant à préserver leurs propres intérêts.

En somme, la France illustre parfaitement les contradictions du néocolonialisme contemporain : un pays en proie à ses propres difficultés économiques, qui tente de maintenir une influence sur ses anciens territoires par des formes de contrôle indirect, tout en devant faire face à des exigences croissantes d’autonomie et de reconnaissance.

Cette stratégie, si elle peut offrir un répit temporaire, ne résout pas les tensions profondes et pourrait même les exacerber à long terme, si elle est perçue comme une forme de domination masquée. La France, dans son rôle d’ancienne puissance coloniale, est donc à la croisée des chemins entre déclin et réinvention, entre maintien d’une influence formelle et acceptation des nouvelles réalités géopolitiques.

Un accord pour survivre : redéfinition du pouvoir à l’ère du déclin et nécessité de dépasser les empires fatigués

L’accord historique conclu entre le gouvernement français et les représentants de la Nouvelle-Calédonie en juillet 2025 n’est pas qu’un simple compromis politique local. Il symbolise une étape majeure dans la manière dont la France envisage désormais ses relations avec ses territoires d’outre-mer, reflétant une réalité plus large : celle de la fin progressive des empires coloniaux traditionnels et la montée d’un modèle postcolonial, complexe et hybride.

Selon Manuel Valls, ministre français de l’Intérieur, cet accord est un « accord intelligent et historique » qui façonne l’avenir de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre de la République française, avec « une avancée majeure issue de longues négociations ». Cette position est largement partagée par d’autres responsables politiques français, comme Gérard Larcher, président du Sénat, qui souligne « un avenir commun à construire », ou encore Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui parle d’un « modèle unique pour chaque territoire ultramarin » dans ses relations avec la République.

Mais, derrière ces déclarations optimistes, le contenu même de l’accord révèle une réalité plus nuancée. La Nouvelle-Calédonie obtient la capacité de définir une identité nationale propre, avec un drapeau, un hymne, une citoyenneté calédonienne à double nationalité, mais reste néanmoins sous la souveraineté française. La France conserve les compétences majeures en matière de défense, de sécurité, de justice et de relations internationales, ne laissant à la collectivité qu’un transfert progressif et contrôlé de certains pouvoirs.

Cette « indépendance encadrée » traduit clairement la situation délicate de la France, qui, face à sa crise économique profonde, ne peut plus se permettre de perdre totalement ce territoire stratégique. Sonia Backès, représentante de la province Sud, exprime qu’« un tel accord ne satisfait pas tout le monde, mais il offre une sortie du cercle vicieux de la violence et de l’instabilité, et donne une vision claire pour les investisseurs tout en promettant la stabilité ». L’engagement financier et humain de la France pour accompagner cette nouvelle étape est aussi un signe de cette prise de conscience.

Sur le plan économique, le pacte comprend un plan de reconstruction qui garantit le soutien de la France et de l’Union européenne à l’industrie du nickel, ressource cruciale pour la région, ainsi qu’une facilitation des exportations. Ce volet souligne l’importance stratégique majeure de la Nouvelle-Calédonie, que la France entend préserver coûte que coûte.

Ce modèle « à la française » d’autonomie limitée, mais encadrée peut être perçu comme un nouveau paradigme dans la relation entre l’ancienne puissance coloniale et ses territoires ultramarins. Il traduit la volonté de maintenir des liens forts, tout en offrant des signes symboliques d’émancipation, dans un contexte de fragilité interne.

Pour Emmanuel Macron, président de la République, ce pacte incarne un « État calédonien au sein de la République », qualifié de « condition de confiance ». Ce message appelle au respect, à la stabilité et à l’unité, dans un contexte où la France cherche à rassembler ses forces pour affronter un avenir incertain.

Cependant, cette « solution » n’est qu’une étape dans un processus complexe. Le calendrier prévoit la promulgation de nouvelles lois organiques et constitutionnelles d’ici l’automne 2025, suivies d’un référendum local en février 2026. Ces mesures devraient ouvrir la voie à des élections municipales et provinciales au printemps et à l’été 2026, étapes clés pour la mise en œuvre concrète de cet accord.

En conclusion, l’accord avec la Nouvelle-Calédonie illustre parfaitement les défis auxquels la France est confrontée aujourd’hui. Une dette massive, une économie affaiblie, et un passé colonial encore très présent façonnent une réalité où l’indépendance totale d’un territoire semble désormais inenvisageable. L’indépendance se réduit à des symboles – drapeau, nationalité, hymne – tandis que le contrôle réel demeure à Paris.

Ce compromis fragile témoigne des tensions persistantes entre aspirations locales et intérêts nationaux, entre désir d’émancipation et nécessité économique. Il révèle aussi une vérité plus large : dans un monde globalisé en mutation, les anciennes puissances coloniales doivent repenser leurs relations avec leurs anciens territoires, entre déclin et réinvention.

La France, aujourd’hui, semble emprunter cette voie délicate, cherchant à préserver son influence tout en acceptant, tant bien que mal, les limites de sa puissance. La Nouvelle-Calédonie devient ainsi un symbole de cette transition, entre passé et futur, entre empire et postcolonialisme, entre souveraineté formelle et autonomie encadrée.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV