Le président iranien Massoud Pezeshkian affirme qu'il est possible de parvenir à un accord avec les États-Unis, à condition que Washington abandonne ses tactiques d'intimidation.
Pezeshkian a fait cette remarque lors d'une réunion avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim bin Jaber Al Thani, en marge du Forum de dialogue de Téhéran, dimanche.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de rhétorique incendiaire accrue du président américain Donald Trump contre l'Iran, malgré les pourparlers indirects en cours entre les deux parties concernant le programme nucléaire pacifique de Téhéran et la levée des sanctions américaines.
À de nombreuses reprises, le président américain a menacé de recourir à la force militaire si les deux parties ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur un accord.
Confirmant les propos de Pezeshkian, Al Thani a déclaré que l'expérience a montré que dans les relations avec la République islamique d'Iran, la pression et la coercition ont été inefficaces, tandis que le dialogue et la compréhension mutuelle se sont avérés efficaces.
Les deux parties ont également discuté des relations bilatérales, le président iranien exprimant son optimisme quant au fait que les accords bilatéraux entreraient rapidement dans la phase de mise en œuvre au profit des deux pays et de leurs peuples.
Pezeshkian a exprimé l’espoir que grâce à une coopération mutuelle et un engagement constructif avec d’autres pays de la région, « nous pourrons apporter la paix, la sécurité, la prospérité et le progrès à nos nations ».
Le diplomate qatari a pour sa part déclaré que son pays a toujours soutenu les droits légitimes de la République islamique d'Iran et s'est tenu à ses côtés ; ce soutien découle d'une affinité mutuelle et d'un lien qui transcende la politique, à savoir la fraternité religieuse.
En allusion aux conditions sensibles qui prévalent dans la région et dans le monde, Al Thani a ajouté que la situation nécessite des interactions élargies et une coopération étroite et soutenue entre les pays de la région.
« Une plus grande convergence »
Lors d'une autre réunion en marge du Forum de dialogue de Téhéran, Pezeshkian s'est entretenu avec le ministre omanais des Affaires étrangères Badr bin Hamad Al Busaidi, et il a salué le rôle bienveillant, engagé et constructif du gouvernement omanais dans l'accueil des pourparlers indirects entre la République islamique d'Iran et les États-Unis.
L'Iran a tenu quatre séries de négociations indirectes avec les États-Unis sur son programme nucléaire pacifique et la fin des sanctions unilatérales de Washington.
« Nous espérons que grâce aux efforts sincères et dévoués du sultan Haitham bin Tarik, ces pourparlers aboutiront à un accord équitable qui assurera une paix et une stabilité durables dans la région », a déclaré Pezeshkian.
Soulignant la nécessité d’une plus grande convergence entre les pays islamiques, il a déclaré : « Plus les peuples musulmans et les pays frères se rapprochent – et plus ils étendent leur coopération – plus ceux qui souhaitent du mal à l'Oumma musulmane désespéreront de semer la division et la discorde. »
Al Busaidi a pour sa part déclaré que les relations exemplaires entre l'Iran et Oman constituent un modèle de liens basés sur la sincérité, la coopération et la fraternité, exprimant l'espoir que ces relations serviront également d'exemple inspirant pour d'autres nations.
Le Forum de dialogue de Téhéran s'est ouvert, ce dimanche 18 mai, dans la capitale iranienne avec les discours du président Massoud Pezeshkian et du ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi.
Des hauts responsables de 53 pays, dont des ministres, des chefs de groupes de réflexion et des intellectuels, participent à cette réunion de deux jours.
