Étrange prise de position qu'est celle de Melih Gökçek, ex-maire d'Ankara et allié du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé à armer les jeunes déplacés syriens et à baliser le terrain à leur retour "armée en Syrie. Ses déclarations ont déclenché une polémique. En effet, alors que Damas et Moscou cherchent à rapatrier les réfugiés syriens pour les activer dans les projets de reconstruction en Syrie, Ankara veut les armer et les envoyer combattre les kurdes de Syrie voire l'armée syrienne! Certains analystes affirment que l'objectif de la Turquie consiste surtout à "repeupler" la zone tampon qu'elle cherche à créer à l'aide des Américains dans le nord de la Syrie.
« Les jeunes syriens seront renvoyés dans leur pays après avoir suivi des entraînements dans des bases à l’intérieur de la Turquie » a écrit Melih Gökçek dans un tweet.
L'ancien maire d'Ankara estime que la Turquie devrait adopter une nouvelle politique à l'égard des déplacés syriens: les hommes et les femmes âgés de plus de 35 ans et les enfants devraient rester en Turquie, les jeunes de moins de 35 ans être formés dans des bases militaires et envoyés en Syrie pour participer à la guerre.
Lire plus: Une agression militaire turque déstabilisa de nouveau la Syrie
« Les jeunes syriens éparpillés en Turquie doivent être envoyés dans des bases d’entraînement situées dans le territoire turc, puis dans les zones de conflit en Syrie. Tous les jeunes syriens de moins de 35 ans qui dérogent à ce plan seront immédiatement expédier dans leur pays », a-t-il déclaré.
Après 23 ans à la tête de la mairie d'Ankara, Melih Gökçek a démissionné en 2017 de ses fonctions sur « ordre » du président Recep Tayyip Erdogan qui cherche à renouveler les rangs du parti au pouvoir (AKP) en amont des élections de 2019
La Turquie fait partie des principaux protecteurs des groupes terroristes combattant le gouvernement de Damas. En 2011, elle a interrompu ses relations avec Damas et depuis 2018 tente de créer dans le nord syrien un groupe terroriste baptisé le Front national de libération affilié à l’ASL (Armée syrienne libre) qui compte actuellement environ 30 000 hommes.
Depuis le début de la crise en 2011, la Turquie a accueilli environ 3 500 000 déplacés syriens.