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Trump veut exercer un chantage sur Riyad dans le dossier syrien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Trump menace Riyad de retirer ses soldats de Syrie. ©Flickr

L’une des questions qui ont attiré, ces derniers jours, l’attention des analystes des questions du Moyen-Orient est celle du retrait des militaires américaines de Syrie, évoqué par le président américain, Donald Trump.

« La menace de Trump de se retirer de Syrie est ridicule, car les incidents qui sont survenus, ces derniers jours, prouvent que Washington ne renoncera pas à la Syrie. L’ingérence américaine en Syrie se poursuivra », a affirmé Aqil Mahfouz, expert en questions politiques.

Le président américain, Donald Trump. (Photo d’archives)

En allusion aux déclarations de Mohammed ben Salmane, prince héritier saoudien, qui avait insisté sur la nécessité d’une présence des États-Unis en Syrie, Aqil Mahfouz a précisé que les États-Unis jouaient un rôle clé en Syrie dans le scénario concocté par Ben Salmane, qui cherche à se servir des Kurdes contre Ankara, Téhéran et Damas.

Nazal al-Sabaa, un expert libanais, a déclaré à Sputnik : « Cette décision de Trump est en effet considérée comme une défaite pour les États-Unis. Les raisons pour lesquelles cette décision a été prise sont la défaite de Daech à Deir ez-Zor face à l’armée syrienne, l’opération Rameau d’Olivier à Afrin, la défaite des opposants armés dans la Ghouta orientale ainsi que l’inquiétude de Trump quant au risque que les militaires américains soient pris pour cible. »

« Cette décision de Washington poussera les Kurdes à négocier avec Damas, d’autant plus que les Américains n’ont aucune stratégie bien définie en Syrie et que les opposants syriens sont dans une position de faiblesse, aussi bien militairement que politiquement », a ajouté Nazal al-Sabaa.


Donald Trump avec le prince Mohammed ben Salmane, à la Maison-Blanche, à Washington, le 14 mars 2017. ©Reuters

D’autres analystes sont d’avis que cette décision, qui a été prise peu après la rencontre entre Trump et Ben Salmane, vise à exercer une pression accrue sur les Saoudiens pour que ces derniers versent de plus en plus d’argent au Trésor américain.

Trump est bien conscient de l’importance que revêt le dossier syrien pour les Saoudiens. Il sait très bien que la réalisation des objectifs de Riyad en Syrie dépend de la présence des États-Unis. À la lumière de cela, certains analystes considèrent la prise de position de Trump comme un chantage contre l’Arabie saoudite pour demander à cette dernière de l’argent en contrepartie d’une présence américaine en Syrie. Il semble que l’argent que Trump a extorqué de Riyad ne lui suffise pas.

En tout cas, cette prise de position de Trump n’est pas dénuée d’ambiguïté, car il ne l’a pas détaillée et n’a pas précisé la date du retrait des militaires américains. Il s’est contenté de dire que ces forces quitteraient bientôt la Syrie, sans cependant indiquer si ce retrait serait partiel ou total.

D’autre part, les antécédents de Washington montrent que l’on ne peut guère compter sur les promesses des Américains.

Rex Tillerson, ancien secrétaire d’État américain.©AP
Mike Pompeo,nouveau secrétaire d’État américain. (Photo d’archives)
John Bolton, nouveau conseiller à la sécurité nationale de Trump. ©Reuters

La prise de position de Trump a ses partisans et ses opposants. Les premiers la considèrent comme une décision visant à renforcer l’économie américaine, tandis que ses opposants, comme John Bolton, nouveau conseiller à la sécurité nationale de Trump, Rex Tillerson, ancien secrétaire d’État américain, et Mike Pompeo, son successeur, disent que le retrait des militaires américains de Syrie n’est pas dans l’intérêt des États-Unis.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV