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Syrie : les pourquoi de l’engagement de l’Égypte

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. ©AP

Le régime israélien ne ménage aucun effort pour nuire au prestige de la République islamique d’Iran chez l’opinion publique occidentale. Les tentatives visant à affaiblir le rôle de l’Iran en Syrie font partie de l’un des plans anti-iraniens tramés par Israël.

Selon le journal Raï al Youm, qui paraît à Londres,l’analyste des questions arabes du journal israélien, Haaretz, Zvi Bar’l a récemment diffusé un article sur l’Égypte, qui est devenu un nouvel acteur en Syrie.

« L’Égypte a reçu la "permission" saoudienne et l’accord des Russes pour rendre le terrain propice aux négociations entre les opposants armés et le gouvernement dans la Ghouta orientale et dans les quartiers nord de la ville de Homs, décision aboutissant à l’instauration de la trêve.

« Les deux régions font partie de l'accord sur des zones de désescalade convenu par la Russie, la Turquie et l’Iran en mai dernier. Mais c’est la première fois que l’Égypte a joué un rôle actif dans les négociations diplomatiques entre les parties belligérantes en Syrie débouchant sur les résultats positifs. Du point de vue d’Israël, l’implication égyptienne est importante, car elle barre la route à l’influence de l’Iran en Syrie et profitera aux intérêts de Tel-Aviv. Mais le point qui mérite réflexion c’est que l’Égypte mène une « coopération anti-terroriste » au Sinaï avec Israël », a-t-il déclaré.

Se référant à ses sources basées à Tel-Aviv cet analyste israélien a indiqué que la coopération de l'Égypte a commencé lorsque le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a pris ses fonctions en 2013. Sissi a répété à plusieurs reprises que l'Égypte "soutient les armées nationales dans le règlement des crises dans la région et le maintien de la sécurité" - une expression claire du soutien du gouvernement du président Bachar Assad et de son armée.

« Sissi a également déclaré qu'"Assad fait partie de la solution" en Syrie et a permis au chef du service de Renseignement égyptien de rencontrer publiquement en octobre 2016 son homologue syrien, Ali Mamlouk, au Caire. Les médias arabes ont également signalé plusieurs autres réunions entre les responsables égyptiens et syriens de haut rang au cours de la dernière année.

La semaine dernière, une délégation d'hommes d'affaires égyptiens et de représentants de la chambre de commerce a assisté à la Foire internationale de Damas. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, a rendu hommage à la participation de l’Égypte à cette Foire.

La participation de la délégation égyptienne au salon de Damas n’est pas une action commerciale mais il s’agit d’un message clair : Sissi préfère que Bachar Assad reste au pouvoir parce qu'il craint que la Syrie ne s'effondre autrement, avec des conséquences potentiellement graves pour l'Égypte.

Compte tenu du boycott arabe de la Syrie et de l'expulsion de Damas de la Ligue arabe, la présence de la délégation égyptienne n'était pas seulement une question d'intérêts commerciaux: c'était une déclaration diplomatique claire.

L'Arabie a même punis l'Égypte pour avoir soutenu une résolution russe à l'ONU en arrêtant son approvisionnement en pétrole bon marché dans le pays. Cela a obligé Le Caire à chercher d'autres sources au prix du marché. En même temps, les relations entre l'Égypte et la Russie se sont accrues, malgré la revivification de l’amitié entre Le Caire et Washington une fois que Donald Trump est pris la fonction aux États-Unis. Mais Moscou et Washington ne se substituaient pas aux liens diplomatiques et économiques de l'Egypte avec l'Arabie. Ils ne peuvent pas non plus réconcilier Le Caire avec Riyad.

Lorsque l'Égypte a rejoint l'Arabie et les Émirats arabes unis en imposant des sanctions au Qatar, cela revêt une importance toute particulière pour Riyad par rapport à la question syrienne. En outre, Riyad a reconnu qu'il ne pourra pas accéder à une victoire militaire ou diplomatique en Syrie et que sa politique de soutien aux opposants du gouvernement d’Assad n'apportera ses fruits et les politiques saoudiennes sensées contrer l’ingérence iranienne en Syrie n’étaient pas fructueuses.

Ainsi, lorsque la Turquie a envahi le territoire syrien dans le cadre de ce que Riyad considère comme une alliance tripartite entre la Turquie, l'Iran et la Russie, dans laquelle l'Arabie comme les États-Unis, ne joue aucun rôle, le royaume a décidé de faire un virage stratégique. Apparemment, il préfère de s’incliner vers l’Égypte.

Il est exagéré de dire que le rôle et l'implication de l'Iran en Syrie sera éliminé en raison de l'intervention de l'Égypte parce que le gouvernement syrien doit sa survie à l'Iran aussi bien qu'à la Russie », a-t-il conclu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV