En République démocratique du Congo (RDC), la région du Grand Kasaï est le théâtre, depuis un an, d’une grave crise sécuritaire et humanitaire.
Selon l’UNICEF, environ 850 000 enfants sont déplacés et vivent dans des conditions très difficiles. L’agence onusienne explique que près de la moitié d’entre eux pourraient très rapidement souffrir de malnutrition sévère aiguë.
C’est une catastrophe humanitaire, surtout pour les enfants. Depuis le début de la crise dans le Grand Kasaï, des milliers d’enfants ont été forcés de se déplacer et vivent dans des conditions particulièrement difficiles. C’est ce qu’a révélé l’UNICEF, le vendredi 28 juillet.
L’agence onusienne explique que parmi les 850 000 enfants déplacés, près de la moitié pourraient très rapidement souffrir de malnutrition sévère étant ainsi, sans nul doute, les premières victimes de ce conflit, né de l’insurrection d’un chef coutumier. L’UNICEF révèle par ailleurs un autre chiffre très inquiétant concernant les enfants en précisant que 40 à 60 % des miliciens sont des mineurs.
Yves Willemot, porte-parole de l’UNICEF à Kinshasa souligne l’impact dévastateur de cette crise sur les enfants.
« Toute la crise a un effet sur les enfants qui est dévastateur, tout d’abord au niveau direct parce que les enfants sont au cœur du conflit. En effet, un nombre important de miliciens sont des mineurs d’âge. On parle de 40 à 60 %. Ils sont blessés, tués, vivent avec des traumatismes et essaient de survivre avec des traumatismes », précise-t-il.
« D’autre part, une partie encore beaucoup plus importante d’enfants vit les conditions indirectes de la crise dans la mesure où des services de base ne sont plus fonctionnels. Je parle du nombre important d’enfants qui pendant des mois n’ont pas pu poursuivre leur scolarité. Je parle aussi des centres de santé qui ne fonctionnent plus et qui ne sont plus approvisionnés en termes de vaccins, avec toutes les conséquences que cela représente pour leur santé. À l’Unicef, nous estimons que si la situation ne s’améliore pas, à court terme, on pourrait faire face à une situation où 400 000 enfants souffriront de malnutrition sévère », souligne Yves Willemot.
Le Kasaï, région du centre la RDC, est secoué par des violences et exactions qui ont fait plusieurs milliers de morts depuis septembre, après la mort d’un chef traditionnel défiant le pouvoir de Kinshasa. Le chef coutumier, Kamunia Nsapu, a été tué par l’armée, en août 2016.
Avec RFI