Mohammad ben Salmane, le prince héritier d’Arabie saoudite, a rajouté sur la liste de ses adversaires à évincer le fils du défunt roi Abdallah ben Abdelaziz et chef de la garde nationale, Mot’ab ben Abdallah. Son objectif étant de remodeler la structure de l’armée en dissolvant la garde nationale.
L’attention était encore rivée sur le coup d’État de Mohammad ben Salmane contre son cousin Mohammad ben Nayef lorsqu’est tombée la nouvelle que le prince héritier avait l’intention d’évincer le prince Mot’ab ben Abdallah en vue de se frayer un chemin jusqu’au trône.
« Mohammad ben Salmane doit bousculer la balance du pouvoir à l’intérieur même de la famille royale s’il veut ne pas être la victime d’un autre coup d’État. Or, la garde nationale devra être placée sous la tutelle du ministère de la Défense ou de nouveaux services de renseignement. Ainsi, il pourra dompter 80 % des effectifs du ministère », explique le site d’informations NABA.
La garde nationale saoudienne était dirigée par l’ancien roi Abdallah ben Abdelaziz depuis 1962. À l’époque, il n’était que prince héritier. Avant de devenir une institution militaire, la garde nationale n’était qu’une unité de mobilisation tribale.
Les membres de la garde entretiennent une relation amicale avec le prince Mot’ab — ce qui n’est pas dans l’avantage de Mohammad ben Nayef — et il sera difficile de l’évincer aussi facilement, estiment les observateurs.
David Hearst, écrivain et analyste britannique, écrit dans un rapport que le fils du roi Salman tentera de tirer profit du remodelage de l’armée saoudienne pour son propre compte, au détriment du chef de la garde nationale. La fusion programmée des forces de la garde nationale dans l’armée de terre dirigée par Fahd ben Turki Al Saoud ne peut que profiter à Mohammad ben Salmane.