Ankara ne tolérera pas la création d’un État kurde dans le nord de la Syrie, a fait savoir le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du sommet d’Istanbul du Conseil atlantique, diffusé en direct par les chaînes de télévision turques.
« Un certain nombre de personnes non averties et ignorantes ont tenté de former un gouvernement autonome en Syrie. Ces ignorants s’imaginent être capables de former un gouvernement. La Turquie s’opposera à toute tentative de ce genre et n’autorisera en aucune manière qu’un gouvernement autonome soit formé dans le nord de la Syrie », a-t-il déclaré.
Pour ce qui est des relations américano-turques, le président turc a fait le constat suivant :
« Les relations entre Ankara et Washington devraient être établies par le canal des deux gouvernements et non pas par le biais des organisations terroristes. »
Le président turc a également discouru sur le fait qu’il ne fallait pas se faire aider par les terroristes :
« Nous sommes présents dans la région et sommes prêts à soutenir et à intégrer toute coalition, mais nous ne nous rangerons aucunement aux côtés des organisations terroristes, car elles sont pour nous des ennemis. »
Par la suite, Erdogan a fait allusion à la présence de 3 millions de réfugiés en Turquie et a prétendu que le gouvernement d’Ankara avait dépensé 25 milliards de dollars pour ces derniers.
Puis le président turc s’est attardé sur un éternel sujet de préoccupation de la Turquie, en l’occurrence les communautés kurdes et le PKK :
« Personne ne connaît mieux que nous la situation dans la région. C’est donc vers nous que nos amis devraient se tourner pour s’informer sur la situation des différents groupes, car autrement il pourrait faire des faux pas. »
Annonçant que le sol turc avait été pris pour cible depuis deux jours, il a dit :
« Nous ferons le nécessaire tout en respectant les préceptes du droit international. C’est le droit légitime de la Turquie de prendre toutes les mesures nécessaires tant que les menaces persisteront. »
Le président turc a terminé son intervention en s’attardant sur la question de la collaboration sur le terrain entre les États-Unis et la Turquie :
« Par le passé, la collaboration entre la Turquie et les États-Unis avait accru leur influence sur différentes questions. Dans la phase actuelle, qui est cruciale, la collusion entre Ankara et Washington revêt également une importance primordiale. J’espère qu’une nouvelle page s’ouvrira dans les rapports américano-turcs. »