Par Mohammad Molaei
Le missile Kheibar Shekan, autre missile balistique à propergol solide, a retenu l'attention lors des récentes opérations pour sa précision et sa puissance destructrice remarquables.
Lancé en 2022, ce missile a une portée d'environ 1 450 kilomètres, ce qui lui permet de cibler des objectifs stratégiques dans les territoires occupés, notamment des centres de commandement et des installations portuaires comme Eilat.
Le Kheibar Shekan atteint des vitesses supérieures à Mach 12 en phase terminale, et sa conception aérodynamique, associée à sa maniabilité en phase finale de vol, rend son interception par les systèmes de défense aérienne israéliens, tels que la Fronde de David et l'Arrow 3, extrêmement difficile.
Le missile est doté d'un système de guidage combiné avancé, offrant une précision inférieure à 3 mètres, une capacité clairement démontrée lors de frappes sur des cibles sensibles, comme le quartier général des services de renseignement près de Tel-Aviv.
L'utilisation de combustible solide minimise le temps de préparation, permettant des lancements rapides en conditions opérationnelles. Lors d'opérations récentes, la capacité du Kheibar Shekan à pénétrer plusieurs couches de défense aérienne et à infliger des dégâts massifs aux infrastructures ennemies en a fait l'une des armes les plus efficaces de l'Iran, démontrant que la technologie balistique iranienne a atteint un niveau capable de rivaliser avec les systèmes de défense les plus avancés au monde.
Missiles utilisés lors de l'opération Vraie Promesse III - Sejjil
Lors de la douzième vague de l'opération Vraie Promesse III, qui a débuté le 19 juin 2025, la force aérospatiale du CGRI a utilisé pour la première fois le missile balistique longue portée Sejjil.
Ce missile à deux étages, propulsé par propergol solide, d'une portée d'environ 2 000 à 2 500 kilomètres et doté d'une ogive de 500 à 1 000 kilogrammes, compte parmi les armes les plus sophistiquées de l'Iran.
Le Sejjil, mesurant 17,5 mètres de long, 1,25 mètre de diamètre et pesant environ 23 tonnes, est doté d'une ogive tri-conique qui réduit sa surface équivalente radar, rendant son interception par les systèmes de défense ennemis, tels que Dôme de Fer, Fronde de David et Arrow 3, extrêmement difficile.
Le missile atteint des vitesses de 3 600 à 4 300 mètres par seconde (environ Mach 10 à 12) pendant sa phase de piqué et est équipé d'un système de guidage inertiel avancé, offrant une précision inférieure à 10 mètres.
L'utilisation de combustible solide réduit le temps de préparation du lancement à quelques minutes seulement et permet des lancements depuis des plateformes mobiles ou des silos souterrains, minimisant ainsi le risque de destruction avant le lancement.
Le 19 juin, alors que des missiles Sejjil étaient lancés vers les territoires occupés, des vidéos ont émergé du ciel de Téhéran montrant leur passage. Ces vidéos, rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux, montraient une traînée lumineuse laissée par le missile, visible en raison de son vol à haute altitude et du moment du lancement au coucher du soleil.
Ce phénomène, comparé par certains utilisateurs des réseaux sociaux à une « comète », a suscité un large intérêt et est devenu un symbole des prouesses balistiques de l'Iran. Des rapports indiquent que les missiles Sejjil de cette vague ont frappé des cibles stratégiques, notamment les quartiers généraux du Mossad et d'Aman, ainsi que des bases d'avions de chasse israéliens dans les territoires occupés, infligeant des dommages importants aux infrastructures militaires ennemies.
Le lancement de Sejjil depuis le centre et l'est de l'Iran, rendu nécessaire par la pression exercée sur les bases occidentales, a illustré la profondeur stratégique et la flexibilité opérationnelle de l'Iran.
Cette action, combinée à des attaques coordonnées impliquant des drones kamikazes et d'autres missiles balistiques, a mis à mal les systèmes de défense aérienne israéliens, très médiatisés, démontrant la capacité de l'Iran à mener des attaques soutenues et multicouches.
Drones utilisés lors de l'opération Vraie Promesse III
Par ailleurs, lors de l'opération Vraie Promesse III, parallèlement à l'utilisation intensive de missiles balistiques tels que Fattah-1, Qadr, Emad, Hadj Qasem et Kheibar Shekan, les forces armées iraniennes ont utilisé des drones kamikazes sophistiqués, notamment le Shahed-136 et les séries Arash-1 et Arash-2, pour exercer une pression multidimensionnelle sur les systèmes de défense israéliens.
Ces drones, de par leur conception unique et leurs stratégies opérationnelles diversifiées, ont joué un rôle complémentaire crucial aux missiles balistiques. Leur objectif principal était d'occuper les systèmes de défense ennemis, de perturber les opérations de leurs forces aériennes et de créer des opportunités de pénétration de cibles stratégiques par les missiles balistiques.
Le Shahed-136, grâce à son faible coût de production et à sa capacité à voler à basse altitude, s'est avéré un outil efficace pour échapper aux radars ennemis et cibler les infrastructures militaires et économiques.
Doté d'une portée d'environ 2 000 kilomètres et capable d'emporter une ogive de 40 à 50 kilogrammes, ce drone peut suivre des trajectoires non linéaires et adopter des schémas de vol imprévisibles, exerçant une pression considérable sur les systèmes de défense à courte portée comme le Dôme de Fer.
Lors d'opérations récentes, des drones Shahed-136 ont été lancés en groupe, formant des essaims frappant des cibles telles que les bases aériennes de Nevatim et de Ramon, ainsi que les installations portuaires de Haïfa et d'Eilat.
Cette stratégie a saturé les systèmes de défense aérienne israéliens, augmentant ainsi les chances de pénétration aisée des missiles balistiques.
Les drones Arash-1 et Arash-2, représentant la génération la plus avancée de drones kamikazes iraniens, ont joué un rôle essentiel dans l'opération grâce à des caractéristiques améliorées telles qu'une vitesse plus élevée, une plus grande maniabilité et des ogives plus lourdes.
L'Arash-1, d'une portée d'environ 1 500 kilomètres et d'une vitesse de 600 à 800 kilomètres par heure, est équipé d'une ogive explosive de 100 kilogrammes conçue pour cibler les infrastructures sensibles, telles que les radars et les centres de commandement.
Ce drone utilise un système de guidage combiné GPS et inertiel, permettant un vol précis même en conditions de guerre électronique.
L'Arash-2, une variante plus avancée, bénéficie d'une portée de 2 000 kilomètres et d'une ogive de 150 kilogrammes, capable de pénétrer profondément les défenses ennemies.
Sa capacité à emporter des charges explosives plus puissantes le rend idéal pour détruire les structures fortifiées, telles que les bunkers en béton et les centres logistiques dans les territoires occupés.
Grâce à leur vol à basse altitude et à leur technologie de furtivité radar, ces drones ont réussi à échapper aux radars ennemis sophistiqués, dont le radar Green Pine, et ont infligé des dégâts importants à des cibles militaires dans le désert du Néguev et à Tel-Aviv.
L'utilisation combinée de drones kamikazes et de missiles balistiques a illustré la stratégie iranienne consistant à exercer une pression multidimensionnelle sur Israël.
Alors que les drones Shahed-136 et Arash-1 ont submergé les systèmes de défense ennemis grâce à des attaques en essaim, l'Arash-2, grâce à sa vitesse et sa précision supérieures, a visé des cibles plus sensibles, ouvrant la voie à des frappes réussies de missiles balistiques comme le Fattah-1 et le Kheibar Shekan.
Cette tactique, particulièrement efficace lors des deuxième et troisième vagues d'attaques des 13 et 19 juin 2025, a submergé les systèmes de défense aérienne israéliens, notamment le Dôme de Fer et la Fronde de David, les rendant incapables de contrer efficacement le volume important de menaces.
Selon certaines informations, lors des frappes sur le port d'Eilat et les centres de commandement près de Tel-Aviv, les drones Arash-2 ont détruit avec succès plusieurs cibles clés, tandis que les drones Shahed-136 ont perturbé les opérations radar ennemies, permettant aux missiles balistiques d'atteindre des cibles telles que la Bourse d'Israël.
Cette opération a démontré le haut niveau de coordination des forces armées iraniennes dans l'utilisation d'armes diverses et leur capacité à mener des attaques combinées. Ces opérations ont non seulement infligé d'importants dégâts matériels et militaires à Israël, mais ont également eu de profonds impacts psychologiques et stratégiques, consolidant la position de l'Iran en tant que puissance régionale dotée de formidables capacités offensives.
Opération Vraie Promesse III, un tournant
L'opération Vraie Promesse III marque un tournant dans les capacités militaires et stratégiques de l'Iran, plaçant l'entité sioniste face à un défi sans précédent par la mise en œuvre d'attaques combinées et multicouches.
L'utilisation coordonnée de missiles balistiques avancés tels que Fattah-1, Qadr, Emad, Hadj Qasem, Kheibar Shekan et Sejjil, aux côtés de drones kamikazes comme Shahed-136, Arash-1 et Arash-2, a non seulement démontré les prouesses techniques de l'Iran dans la conception et la production d'armes diverses, mais a également mis en évidence la stratégie précise et cohérente du pays pour contrer les systèmes de défense aérienne sophistiqués d'Israël.
L'opération a ciblé des infrastructures israéliennes stratégiques et vitales, notamment les bases militaires de Nevatim et de Ramon, les centres de commandement, les installations portuaires de Haïfa et d'Eilat, ainsi que des pôles économiques comme Tel-Aviv, infligeant de graves dommages matériels et psychologiques à l'ennemi.
L'incapacité des systèmes de défense aérienne israéliens Dôme de Fer, Fronde de David et Arrow 3 à intercepter les missiles balistiques et les drones iraniens, notamment en raison de caractéristiques telles que la vitesse hypersonique, la manœuvrabilité, la furtivité radar et l'utilisation d'ogives à fragmentation, a révélé les failles structurelles du réseau de défense israélien.
Le lancement du missile Sejjil lors de la douzième vague, qui a laissé une traînée lumineuse éblouissante dans le ciel de Téhéran et est devenu un symbole viral de la puissance iranienne sur les réseaux sociaux, a souligné la profondeur stratégique et la flexibilité opérationnelle de l'Iran.
La censure médiatique rigoureuse d'Israël et ses tentatives de dissimuler l'étendue des dégâts, conjuguées à des informations telles que la révélation par le New York Times d'une pénurie d'intercepteurs Arrow 3, ont confirmé l'incapacité de l'ennemi à gérer la crise.
Cette opération a non seulement constitué une réponse décisive à l'agression du 13 juin, mais a également perturbé la chaîne de commandement, l'économie et le moral de la population d'Israël, envoyant un message clair à ses adversaires régionaux et mondiaux.
L'Iran, s'appuyant sur ses capacités nationales et sa dissuasion active, est capable de neutraliser toute menace par des réponses rapides, coordonnées et dévastatrices.
Ce succès a consolidé la position de l'Iran en tant que puissance militaire mondiale dotée de capacités offensives et défensives inégalées, modifiant fondamentalement l'équilibre des forces dans la région en sa faveur.
Mohammad Molaei est analyste des affaires militaires basé à Téhéran