Le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a exhorté les États-Unis à abandonner les politiques « ratées » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, si leur objectif est de conclure un accord nucléaire avec Téhéran.
Mohammad Baqer Qalibaf a fait ces remarques lors d'une séance publique du Parlement, dimanche 8 juin, alors que la République islamique d'Iran se prépare à répondre à une nouvelle proposition américaine concernant un éventuel accord nucléaire.
Qalibaf a critiqué la proposition américaine, affirmant qu'elle omet de mentionner la levée des sanctions imposées à l'Iran, ce qui, selon lui, illustre l'incohérence de Washington et son manque de bonne foi dans les pourparlers indirects avec Téhéran.
Il a souligné que, bien que les États-Unis affichent une attitude soi-disant amicale en évoquant l'ouverture économique, leurs actions révèlent une volonté de priver l'Iran de son droit international à enrichir de l'uranium. Étant donné cette contradiction entre le discours et les actes des responsables américains, Qalibaf a déclaré qu'aucune logique ne pourrait justifier l'acceptation d'un accord unilatéral et imposé de force.
En outre, le président du Parlement iranien a adressé un message direct au président américain, l'avertissant que s'il souhaite réellement parvenir à un accord, il doit revoir sa stratégie et cesser de se coordonner avec le régime sioniste et de poursuivre les idées ratées de Netanyahu.
Par ailleurs, Qalibaf a évoqué une loi adoptée par le Parlement iranien en décembre 2020, visant à contrer les sanctions imposées par l'Occident tout en soutenant le développement du programme nucléaire pacifique de l'Iran.
Ce texte, connu sous le nom de Plan d'action stratégique pour contrer les sanctions, stipule que l'Iran est disposé à prouver la nature pacifique de ses activités nucléaires. En contrepartie et en vertu de cette loi, Téhéran exige la levée des sanctions et des bénéfices économiques, tout en continuant l'enrichissement de l'uranium sur son territoire.
Dans le cadre de ses efforts diplomatiques, Téhéran et Washington ont tenu cinq tours de négociations indirectes, avec la médiation du Sultanat d'Oman, sur le programme nucléaire iranien et la levée des sanctions américaines.
Quelques jours après le cinquième tour de négociations, Oman a présenté des éléments de la proposition américaine à l'Iran lors d'une courte visite à Téhéran.
Selon certains rapports, cette proposition permettrait à Téhéran d'enrichir de l'uranium à faible teneur pendant une période temporaire. Cependant, des responsables américains ont déclaré que l'Iran devrait cesser toutes ses activités d'enrichissement de l'uranium et s'appuyer plutôt sur un consortium régional pour son approvisionnement.
Mercredi dernier, le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a déclaré que l'Iran ne permettrait pas aux États-Unis de donner « leur feu vert ou leur fer rouge » à son programme nucléaire et a souligné « l'indépendance nationale » du pays.