Les Nations Unies affirment qu'aucune aide n'est parvenue aux Palestiniens malgré les affirmations israéliennes selon lesquelles les camions d'aide ont été autorisés à entrer dans la bande de Gaza.
Alors qu’Israël affirme avoir autorisé l’entrée de dizaines de camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, l'aide reste toutefois bloquée du côté palestinien du passage de Karam Abu Salem (Kerem Shalom), l’un des principaux points d’accès pour l’acheminement de l’aide dans le sud de la bande de Gaza.
La semaine dernière, Israël a annoncé qu’il autoriserait l’entrée d'une quantité limitée d'aide humanitaire à Gaza pour ce qu'il a décrit comme des « raisons diplomatiques », visant à réduire la pression mondiale qui pourrait forcer un cessez-le-feu.
L’armée israélienne a prétendu que plus de 90 camions avaient franchi la frontière au cours des derniers jours. Toutefois, aucune garantie n’a été donnée quant à la distribution réelle de leurs cargaisons. Les autorités israéliennes n’ont pas fourni de précisions claires concernant le transfert des produits alimentaires et des médicaments aux organisations humanitaires opérant sur le terrain, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes sur l’efficacité et la sincérité de cette prétendue autorisation israélienne.
L’Organisation des Nations unies a déclaré mercredi qu’elle tentait d’acheminer l’aide vitale arrivée dans la bande de Gaza depuis lundi, mais que la distribution est actuellement paralysée par les restrictions militaires israéliennes et les risques de pillage liés à l’absence de sécurité dans les zones de livraison.
Selon Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, la majorité de l’aide a bien été transférée dans des camions onusiens, mais ceux-ci ne sont pas autorisés à franchir la zone de passage. Il a décrit les itinéraires disponibles comme trop dangereux pour les convois humanitaires, et a précisé que des négociations étaient en cours pour identifier des routes plus sûres.
« Ce que nous parvenons à faire entrer dans Gaza reste une goutte d’eau dans l’océan au regard des besoins humanitaires colossaux sur le terrain », a-t-il déclaré.
Pendant ce temps, les agences d’aide internationale préviennent que la famine à Gaza est désormais imminente. Depuis plusieurs semaines, les stocks alimentaires des organisations humanitaires sont épuisés, et les cuisines communautaires débordées sont devenues la seule source de subsistance pour une population de 2,3 millions de personnes, dont une majorité d’enfants et de femmes.
Les experts en sécurité alimentaire alertent : si le siège de Gaza n’est pas levé de toute urgence, une famine généralisée pourrait bientôt survenir.
Israël a lancé une guerre génocidaire contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023, tuant au moins 54 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et en blessant plus de 120 214.
En janvier, le régime israélien a été contraint d’accepter un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, après avoir échoué à atteindre ses objectifs déclarés, y compris l’élimination du mouvement de résistance palestinien Hamas ou la libération des captifs.
Le 2 mars 2025, alors que devait démarrer la deuxième phase de l’accord du 15 janvier 2025 entre Israël et le Hamas, pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération de captifs, Tel-Aviv a annoncé la suspension de l’entrée de marchandises et d’approvisionnement dans la bande de Gaza. Un peu plus de deux semaines plus tard, le régime israélien a repris ses bombardements incessants et redéployé ses troupes dans le territoire assiégé.
Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza rapporte que depuis lors, la famine et les pénuries médicales ont fait au moins 300 morts, dont 58 à cause de malnutrition aiguë et 242 à cause du manque de nourriture et de médicaments.