Le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a estimé que les États-Unis avaient « totalement tort » d'insister pour que l'Iran cesse complètement ses activités pacifiques d'enrichissement d'uranium.
« C’est une grave erreur de prétendre qu’ils (les Américains) ne permettront pas à l'Iran d'enrichir de l'uranium », a déclaré l'Ayatollah Khamenei ce mardi 20 mai à Téhéran.
« Personne n'attend la permission de qui que ce soit. La République islamique a ses propres politiques, ses propres méthodes et poursuit son propre agenda », a souligné le Leader lors d'une cérémonie commémorant le premier anniversaire du martyre de l'ancien président Ebrahim Raïssi.
L'Ayatollah Khamenei a donc conseillé aux États-Unis d'éviter les « vains discours » sur les mesures que, selon eux, la République islamique devrait ou ne devrait pas prendre.
Le Leader a exprimé son scepticisme quant à l'issue des négociations indirectes en cours entre l'Iran et les États-Unis.
« Durant le mandat du martyr Raïssi, des négociations indirectes ont eu lieu, mais elles n'ont abouti à aucun résultat », a noté l'Ayatollah Khamenei, ajoutant : « Aujourd'hui, nous n'attendons aucun résultat de ces négociations et nous ignorons ce qui en résultera.»
Le Leader salue la fermeté dont Raïssi a fait preuve dans ses relations avec les États-Unis
Le Leader a rappelé que, lorsqu'un journaliste lui avait demandé si la République islamique engagerait des négociations directes avec les États-Unis, l'ancien président avait répondu sans équivoque : « Non ».
L'Ayatollah Khamenei a salué la position résolue de Raïssi, soulignant qu'il n'avait jamais laissé l'ennemi prétendre pouvoir forcer l'Iran à s'asseoir à la table de négociations par la menace, la séduction ou la ruse. « Il ne l'a pas permis », a souligné l’Ayatollah Khamenei.
Le Leader a réitéré que le rejet catégorique de Raïssi quant à la perspective de négociations directes avec les États-Unis était en grande partie la raison pour laquelle diverses parties insistaient pour que l'Iran autorise un tel processus diplomatique.
« L'insistance des parties sur des négociations directes est due à cela. L'une des principales raisons est qu'il ne l'a pas autorisée. »
L'Ayatollah Khamenei a annoncé de nouvelles clarifications concernant l'insistance des États-Unis et d'autres pays sur le « zéro enrichissement d'uranium » de la République islamique.
« Bien sûr, j'expliquerai ultérieurement au peuple iranien pourquoi ils insistent sur l'enrichissement de l'uranium. Pourquoi les parties occidentales, américaines et autres, insistent-elles autant sur le fait que l'Iran ne devrait pas enrichir d'uranium ? »
« Si Dieu le veut, j'éclaircirai ultérieurement ces points pour le peuple iranien, afin qu'il comprenne les véritables intentions de l'autre partie. »
Ces propos font suite à la quatrième série de pourparlers indirects entre la République islamique et les États-Unis depuis le début de l'année, à Mascate, sous la médiation d'Oman.
Au cours de ces négociations, Washington a insisté à plusieurs reprises pour exiger la « cessation complète » des activités pacifiques d'enrichissement d'uranium de l'Iran, tentant de qualifier tout niveau d'enrichissement de « ligne rouge ».
Téhéran a cependant fermement rejeté cette exigence, déclarant qu'il poursuivrait son programme d'enrichissement quelle que soit l'issue des négociations.
Le pays a également souligné sans réserve le caractère pacifique de son programme nucléaire, comme le confirment de nombreuses inspections officielles et une fatwa (décret religieux) émise par le Leader de la Révolution.
Les négociations, a également souligné la République islamique, devraient également inclure la levée des sanctions illégales et oppressives imposées par les États-Unis à Téhéran, tout en évitant d'aborder d'autres sujets tels que la puissance défensive et l'influence régionale du pays.
