L’organisation internationale de défense des droits de l’homme Euro-Med a publié un rapport accablant sur le ciblage délibéré des femmes par Israël dans la bande de Gaza.
Plus de 21 femmes sont tuées chaque jour par les forces du régime israélien depuis octobre 2023 à Gaza, soit environ une Palestinienne toutes les heures, a indiqué l'Observatoire Euro-Méditerranéen (Euro-Med) dans un communiqué de presse publié le dimanche 11 mai.
« Ce taux sans précédent de victimes femmes reflète une pratique systématique de massacres ciblant délibérément les Palestiniennes, en particulier les mères, que ce soit chez elles, dans des tentes de déplacés ou des abris temporaires, ou alors qu'elles tentent de sauver leurs enfants des bombardements », indique le rapport qui souligne également qu’Israël effectue le massacre des femmes à Gaza comme un moyen d’extermination démographique, ce qui relève du crime de génocide.
D’après le rapport, les données de terrain révèlent une pratique systématique de meurtres de femmes enceintes et de jeunes mères avec leurs enfants, ou alors qu'elles tentent de prendre soin de leur famille et de la protéger, en violation flagrante du droit international humanitaire et une mesure qui menace directement l'avenir de la population palestinienne.
L'organisation de défense des droits de l’homme a souligné que son équipe de terrain avait documenté le meurtre de milliers de femmes, dont beaucoup étaient en âge de procréer, y compris des milliers de mères tuées avec leurs enfants chez elles, dans des tentes ou des abris pour personnes déplacées.
Comme l’indique l’Observatoire Euro-Med, le meurtre de femmes, en particulier de femmes enceintes et de mères, constitue un élément essentiel du génocide au sens de la Convention de 1948 pour la prévention du crime de génocide. Cette convention considère comme un acte de génocide « l'imposition de mesures visant à empêcher les naissances au sein du groupe ».
Cette organisation a appelé à une action internationale urgente pour mettre fin au génocide palestinien à Gaza, sous toutes ses formes, et tenir le régime sioniste pour responsable de ses crimes contre les Palestiniens.
Euro-Med a par ailleurs constaté que les mères palestiniennes étaient en proie à une détresse psychologique complexe en raison de la perte de leurs enfants, de leur mari ou de leur foyer, et qu'elles se sentaient totalement impuissantes à protéger leur famille ou à subvenir à leurs besoins fondamentaux.
« Nous avons été déplacées plus de dix fois et avons survécu à de nombreux bombardements. Je ne peux pas rassurer mes enfants. Chaque nuit, ils dorment au son des bombardements et je pleure de peur de ne pas les retrouver en vie au réveil. J'ai été témoin de la tragédie de la perte de mères et d'enfants. Je suis devenue mère [et j'ai pour mission de faire survivre ma famille] sans électricité, sans nourriture », a déclaré Abeer H., mère de quatre enfants originaire de Gaza.
Les données sanitaires officielles de Gaza confirment que 12 400 femmes palestiniennes ont été tuées au cours des 582 jours de la guerre génocidaire d’Israël dans la bande de Gaza.