Lors d’une manifestation au Capitole américain, les médecins de la coalition mondiale des « Médecins contre le génocide » (Doctors Against Genocide, DAG) ont affiché leur soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, qui subissent un siège dévastateur imposé par le régime israélien.
Ils ont appelé à une levée immédiate du blocus israélien, soulignant l’urgence d’atténuer la crise humanitaire qui frappe ce territoire en proie à la guerre.
Mercredi 30 avril, des dizaines de membres de DAG se sont réunis au Capitole pour exhorter les législateurs à plaider en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza.
Ils ont également demandé la levée du blocus israélien et l’envoi d’une aide humanitaire urgente à Gaza, où plus d’un million d’enfants souffrent de malnutrition et de maladies
Selon un rapport de l’agence de presse officielle turque Anadolu, les manifestants ont scandé des slogans tels que « Du pain, pas des bombes ! » et « Laissez les enfants manger ! ».
DAG, qui est une coalition mondiale de professionnels de la santé, se bat contre le génocide, les crimes de guerre et les violations des droits humains.
« La malnutrition délibérée, la famine et les attaques du régime israélien contre les soins de santé à Gaza se sont aggravées et laissent potentiellement présager l’extermination de masses de la population de Gaza, en particulier de dizaines de milliers d’enfants », a déclaré Karameh Kuemmerle, neurologue pédiatrique basé à Boston.
Le 18 mars, le régime israélien a intensifié les hostilités en attaquant Gaza, mettant fin à un cessez-le-feu avec le Hamas. Ainsi depuis le 2 mars, un blocus total a été imposé à Gaza, interdisant toute aide humanitaire, ce qui a conduit la population à faire face à la phase 5 de famine, selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) des Nations unies.
La phase 5 de famine représente le niveau le plus élevé de l’échelle d’insécurité alimentaire aiguë de l’IPC. Elle est caractérisée par des décès de deux personnes ou quatre enfants pour chaque 10 000 habitants chaque jour, causés par la famine ou par la combinaison de malnutrition et de maladies.
Selon la Dre Brennan Bollman, un médecin américain récemment rentré de Gaza, la situation humanitaire est alarmante, avec un manque total d’aide et de nourriture depuis huit semaines.
Cette absence prolongée de ressources essentielles a gravement affecté la population, qui se trouve dans une situation de détresse extrême. Les témoignages de ceux qui vivent sur place révèlent une réalité tragique, où les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits, exacerbant ainsi la crise humanitaire déjà en cours.
« Mes collègues soignants palestiniens ont fait preuve d’une attitude que je ne peux exprimer par des mots, car cela dépasse la compassion, le dévouement et le courage. Ils ont perdu des membres de leur famille et ont repris le travail dès le lendemain », a-t-elle ajouté.
Face à cette situation critique, la Dre Bollman a appelé à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, insistant sur le fait que les professionnels de santé ont un besoin urgent de nourriture, tant pour eux-mêmes que pour leurs patients.
Elle a dénoncé le blocus illégal et inacceptable qui aggrave les souffrances des Gazaouis, qui dépendent presque entièrement de l’aide humanitaire.
Cette déclaration intervient alors que le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a déjà annoncé que ses stocks de nourriture à Gaza sont désormais totalement épuisés.
Dans ce contexte, les 2,4 millions d’habitants de Gaza se trouvent dans une dépendance presque totale à l’égard de l’aide humanitaire, ce qui souligne l’urgence d’une intervention internationale pour répondre à leurs besoins vitaux.
Depuis octobre 2023, au moins 52 400 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués. Face à l’ampleur de la violence, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, pour ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Parallèlement, l’entité occupante se retrouve confrontée à des accusations de génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ).