L’Iran et les États-Unis tiendront samedi à Rome un quatrième cycle de pourparlers sur le nucléaire, toujours sous médiation omanaise, a déclaré mercredi 30 avril le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi.
« Le prochain tour de négociations aura lieu à Rome », a indiqué M. Araghchi, à la sortie d’une réunion du Conseil des ministres, ajoutant que « la veille, vendredi, nous aurons également une réunion avec les trois pays européens ».
En effet, la réunion de Rome sera précédée d’une autre réunion vendredi entre Téhéran et la troïka européenne - le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne - les trois signataires européens de l’accord nucléaire de 2015, officiellement connu sous le nom de Plan global d’action conjoint (PGAC).
Le ministre iranien des Affaires étrangères a indiqué que le rôle des trois pays européens a diminué en raison de leurs propres politiques défectueuses au cours des négociations qui sont dans l’impasse depuis longtemps. « Mais nous ne voulons pas que cela se produise, et c’est pourquoi nous sommes prêts à organiser le prochain tour des négociations avec les Européens à Rome », a-t-il dit.
Téhéran désire résoudre la question du programme nucléaire iranien à des fins pacifiques dans le cadre d’une « entente mondiale », a fait remarquer M. Araghchi. « Nous poursuivons nos négociations avec l’Europe, mais les principaux pourparlers sont actuellement en cours avec les États-Unis […] et l’Agence internationale de l’énergie atomique jouera un rôle important à l’avenir si nous parvenons à un accord. »
Interrogé sur les avoirs bloqués de l’Iran, M. Araghchi a dit que le gel des fonds iraniens faisait partie des sanctions occidentales qui devront être levées.
Évoquant la récente série de sanctions américaines contre Téhéran, il a déclaré : « Cela envoie assurément un signal négatif. Lorsque les parties adverses se livrent à des provocations lors des négociations, cela remet en question leur sérieux. Bien sûr, nous sommes conscients des divergences au sein de l’administration des États-Unis et de l’activité de divers lobbies. »
Au sujet de l’enrichissement de l’uranium à moins de 20 % demandé par l’administration américaine, il a affirmé que « les lignes rouges de l’Iran sont parfaitement claires et ont également été annoncées à la partie américaine ».
Interrogé sur le calendrier des négociations, M. Araghchi a déclaré : « Nous n’avons pas fixé de calendrier précis, mais naturellement, nous ne sommes pas du tout disposés à nous engager dans des négociations prolongées et à perdre du temps, et bien sûr, nous pensons que l’autre partie a la même opinion. »
Les États-Unis ont quitté le PGAC en 2018, leurs alliés européens ayant déclaré à l’époque qu’ils convaincraient Washington de revenir à l’accord. Non seulement le trio européen a manqué à cette tache, mais il a délibérément suivi les pas de Washington en rétablissant à l’encontre de Téhéran des sanctions économiques coercitives que le PGAC était censé lever.
Sous la médiation du Sultanat d’Oman, l’Iran et les États-Unis ont tenu trois tours de négociations à Mascate et à Rome les 12, 19 et 26 avril dans le but de parvenir à un accord sur le programme nucléaire civil de l’Iran et la levée des sanctions contre Téhéran.
Les deux parties ont jusqu’à présent exprimé leur satisfaction quant à la manière dont les négociations se déroulent, les qualifiant de « positives » et « en progression ».