Les Nations Unies ont dénoncé Israël pour avoir instrumentalisé l'aide humanitaire, alors que les forces du régime continuent de bloquer l'acheminement de l'aide dans la bande de Gaza assiégée.
S'adressant aux journalistes à Gaza, Jonathan Whittall, directeur du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) dans les territoires palestiniens occupés, a tiré la sonnette d’alarme sur la « crise humanitaire dévastatrice » à Gaza, où le « siège absolu » imposé par le régime israélien approche de son troisième mois.
« En tant qu'humanitaires, nous constatons que l'aide est instrumentalisée par son refus », a-t-il averti. « Rien ne justifie le refus de l'aide humanitaire. Et l'aide humanitaire ne devrait jamais être instrumentalisée ».
« Il ne s'agit pas seulement de besoins humanitaires, mais aussi de dignité. La dignité des habitants de Gaza est aujourd'hui bafouée », a-t-il ajouté.
M. Whittall a souligné que la réalité de Gaza transcende la guerre conventionnelle. « Les Gazaouis me disent qu’ils ont l’impression qu’il s’agit d’un démantèlement délibéré de la vie des Palestiniens, au vu et au su de tous, documenté chaque jour par vous, les journalistes », a-t-il déclaré.
En mars, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a bloqué les livraisons d'aide humanitaire à Gaza, une mesure qui, selon lui, visait à faire pression sur le Hamas pour que celui-ci accepte une prolongation de la première phase de l'accord de cessez-le-feu, rompu unilatéralement par Israël.
Chaque jour, des milliers d'habitants de Gaza, dont de nombreux enfants, se ruent vers les cantines communautaires à la recherche de nourriture pour alimenter leurs familles.
Vendredi 25 avril, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a annoncé qu’il avait distribué ses dernières réserves de nourriture à diverses cuisines et que ses réserves alimentaires à Gaza étaient complètement épuisées.
Les cas de malnutrition infantile augmentent à Gaza
Par ailleurs, le Dr Ayman Abu Teir, responsable de l'unité d'alimentation thérapeutique de l'hôpital Nasser de Khan Younès, a signalé une augmentation considérable des cas de malnutrition à Khan Younès.
« Les enfants ont besoin de la pyramide alimentaire pour leur développement », a-t-il déclaré, ajoutant que les nutriments nécessaires à leur croissance « n'existent pas à Gaza ».
En mars, les Nations Unies ont déclaré avoir recensé 3 700 enfants souffrant de malnutrition aiguë, soit une augmentation de 80 % par rapport à février.
L'armée israélienne a lancé une série de frappes aériennes sur la bande de Gaza le 18 mars, tuant des centaines de personnes et en blessant de nombreuses autres. Ces frappes ont mis en péril l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas et l'accord sur l'échange de captifs israéliens contre des prisonniers palestiniens.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 52 243 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et 117 600 autres blessés depuis le déclenchement de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza en octobre 2023.
