Dans le cadre des pourparlers indirects en cours entre l’Iran et les États-Unis, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a indiqué que la position de Téhéran sera déterminée en fonction de l’approche américaine lors de la deuxième étape des négociations indirectes, prévue pour le samedi 19 avril dans la capitale italienne, Rome.
Lors d’une rencontre ce vendredi avec la presse à Moscou, M. Araghchi a annoncé son prochain voyage en Italie, soulignant le « sérieux » de l’Iran dans les pourparlers en cours sur le programme nucléaire pacifique du pays, qui ont débuté samedi dernier à Mascate.
Interrogé sur les positions contradictoires et conflictuelles formulées par l’administration Trump depuis le premier cycle des négociations, le haut responsable iranien a déclaré : « Notre position est claire et nous l’avons exprimée clairement à l’autre partie. Nos remarques n’ont pas changé et ne changeront pas ; et nous ne parlons pas de manière différente chaque jour. Nous attendons des autres parties qu’elles participent aux pourparlers avec sérieux, stabilité d’opinion et fermeté dans leurs démarches. »
« Dans ce cas, les discussions peuvent avancer et aboutir à un résultat productif », a-t-il ajouté.
Le ministre a ensuite poursuivi : « Samedi, nous participerons avec sérieux aux pourparlers indirects et, en fonction de l’approche de l’autre partie, nous évaluerons et jugerons de la manière dont nous devrions poursuivre sur cette voie. »
« Nous serons présents à l’endroit indiqué par l’hôte. La responsabilité de la médiation, de la facilitation et de l’établissement d’une communication indirecte incombe toujours au ministre des Affaires étrangères d’Oman et au gouvernement de ce pays », a déclaré M. Araghchi.
Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs souligné que plusieurs pays, dont la Chine et la Russie, avaient déclaré leur volonté de contribuer à la facilitation des négociations.
« Il est vrai que nous effectuons ce travail par l’intermédiaire d’Oman, toutefois, nos amis, comme la Russie et la Chine, qui ont déjà joué un rôle dans les négociations nucléaires, peuvent jouer un rôle et fournir leur assistance dans les nouvelles négociations »,a-t-il expliqué.
Le premier cycle de négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis s’est achevé le samedi 12 avril à Mascate, la capitale omanaise. Les deux parties concernées ont qualifié ce premier cycle de négociations de positif et constructif.
Le 15 avril, le Leader de la Révolution islamique d’Iran, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei a déclaré que les pourparlers indirects Téhéran-Washington avaient été « bien mis en œuvre dans leurs premières étapes » précisant toutefois que la République islamique était « très sceptique » à l’égard de l’autre partie.
Il convient de rappeler que les États-Unis se sont retirés en 2018 de l’accord nucléaire de 2015, communément appelé Plan global d’action commun (PGAC), et ont depuis mené une campagne de pression maximale contre Téhéran.
Le 12 mars dernier, le président américain a envoyé une lettre aux dirigeants iraniens, demandant des négociations pour parvenir à un nouvel accord tout en menaçant d’une action militaire en cas de refus de la part de l’Iran.
En réponse aux pressions et aux menaces exercées, l’Iran a décliné toute proposition de négociation directe avec les États-Unis, tout en maintenant la possibilité de pourparlers indirects.