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Téhéran appelle au renforcement du multilatéralisme et à l'opposition à « l'unilatéralisme excessif »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Troisième réunion des coordinateurs nationaux du Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, un groupement de l'ONU, à Moscou le 14 avril 2025. (mfa.gov.by/)

Un haut diplomate iranien a souligné la nécessité urgente de revitaliser le multilatéralisme et de défendre les principes inscrits dans la Charte des Nations Unies sur la scène mondiale, tout en dénonçant l’érosion des normes internationales en raison de la multiplication des mesures coercitives unilatérales.

Le vice-ministre iranien des Affaires juridiques et internationales, Kazem Gharibabadi, a fait ces remarques lors de la troisième réunion des coordinateurs nationaux du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, un groupement de l'ONU, qui s'est réuni lundi à Moscou avec la participation de hauts responsables et de vice-ministres des Affaires étrangères de 20 pays.

S'adressant à la session de haut niveau, le responsable iranien a averti que « l'unilatéralisme excessif » de certains acteurs internationaux avait gravement porté atteinte à la Charte des Nations Unies, poussant la diplomatie multilatérale à « son état le plus fragile depuis la Seconde Guerre mondiale ».

Il a déploré que huit décennies après la fondation des Nations Unies, la mission principale de l’organisation, à savoir protéger les générations futures du fléau de la guerre et maintenir la paix et la sécurité internationales, ait été compromise par les actions sélectives de certains États.

« Aujourd’hui, les Nations Unies et leurs institutions, qui étaient censées servir la paix et la sécurité internationales, se sont transformées en instruments de pression entre les mains de quelques pays pour imposer leur volonté politique aux autres », a déclaré Gharibabadi.

Il a cité la guerre génocidaire israélienne en cours, soutenue par les États-Unis, dans la bande de Gaza comme un exemple flagrant de l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à agir.

Il a déclaré que la punition collective des civils de Gaza et le ciblage délibéré des infrastructures vitales constituent une violation flagrante du droit international humanitaire.

« Comme nous le constatons avec le génocide commis par le régime sioniste et ses alliés à Gaza, le Conseil de sécurité a été effectivement empêché de s’acquitter de ses obligations inhérentes. »

Le diplomate a soutenu que cette inaction était le résultat d’une obstruction délibérée de la part d’États qui agissaient au mépris du droit international et de la Charte des Nations Unies, affaiblissant ainsi la crédibilité des structures de gouvernance mondiale.

Il faisait référence aux refus successifs du régime israélien de se conformer aux résolutions des Nations Unies interdisant l'occupation des territoires palestiniens et l'agression contre les Palestiniens, ainsi qu'aux nombreux efforts des États-Unis, le plus grand allié de Tel-Aviv, pour entraver l'adoption de mesures anti-israéliennes par l'organisation mondiale.

Réitérant l'orientation de longue date de la politique étrangère de l'Iran, Gharibabadi a déclaré que la République islamique continuait de soutenir les approches multilatérales comme la voie la plus viable pour résoudre les problèmes internationaux.

Il a proposé un ensemble de priorités stratégiques à adopter par le Groupe des Amis, notamment la promotion d’un véritable multilatéralisme tout en rejetant toute forme d’unilatéralisme et en s’opposant fermement aux mesures coercitives unilatérales.

Le responsable a également plaidé pour la défense de la souveraineté des États et du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures, pour des solutions pacifiques et diplomatiques aux conflits mondiaux, pour le soutien aux réformes au sein des Nations Unies, en particulier au Conseil de sécurité, pour la promotion du droit international et de la justice, et pour l'opposition à la politisation des mécanismes juridiques.

Le Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations Unies est devenu une plateforme de résistance collective contre les sanctions illégales, les interventions extérieures et la coercition géopolitique, prônant plutôt l’inclusion, le respect mutuel et le multilatéralisme fondé sur des règles.

Outre l’exploration de mécanismes conjoints pour contrer l’unilatéralisme et la résolution de la question de la création d’une coopération plus forte entre les nations engagées dans la défense de la Charte des Nations Unies, la réunion de Moscou a discuté de l’élimination des vestiges du colonialisme et de la résolution des crises régionales et mondiales, notamment celles en Palestine et en Ukraine.

Les observateurs notent que cette réunion intervient dans un contexte d’appels croissants parmi les pays du Sud, y compris les membres du groupe des BRICS, à reconfigurer l’ordre mondial existant, qui est de plus en plus biaisé en faveur de quelques puissances hégémoniques.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a souligné lors d’un voyage en Russie à la fin de l’année dernière que de tels efforts reflétaient un « changement d’équation mondiale » visant à construire un système international plus juste et plus équilibré.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV