Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que la République islamique d’Iran répondrait à la lettre du président américain Donald Trump dans les prochains jours par les voies appropriées.
Araghchi a fait ces remarques, jeudi matin, lors d’une émission télévisée en direct sur la deuxième chaîne de la radiodiffusion iranienne (IRIB).
Le ministre a fait allusion à la démarche diplomatique lancée par les Américains, dont une lettre et une demande de négociations, avant de clarifier la politique de la République islamique, comme suit : « Nous n’engagerons pas de négociations directes sous la pression, ni sous la menace et les sanctions accrues ».
Selon Araghchi, les négociations doivent se dérouler sur la base d’égalité et dans des conditions équitables.
Le ministre iranien a déclaré que la lettre était « plutôt menaçante », ajoutant qu’il pourrait également y exister des opportunités.
Selon le ministre des Affaires étrangères, la réponse de la République islamique tiendra compte de tous les aspects de la lettre.
« Nous examinerons à la fois les aspects considérés comme menace et comme opportunité », a assuré Araghchi, citant le commandant antiterroriste iranien, le général Qassem Soleimani, qui avait noté : « Derrière chaque menace se cache aussi une opportunité. »
Début mars, Trump a déclaré avoir écrit une lettre au Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei.
Lors d’une réunion avec des officiers de l’armée de l’air à Téhéran en février 2025, l’Ayatollah Khamenei a pourtant annoncé que l’expérience avait bel et bien montré que les négociations avec les États-Unis n’avaient aucun impact sur la résolution des problèmes de l’Iran.
Ses propos sont intervenus quelques heures après l’imposition par les États-Unis de nouvelles sanctions, suite à la signature par Trump d’un décret visant à réimposer sa « pression maximale » sur l’Iran.
« Certains prétendent que si nous nous asseyons à la table des négociations, certains problèmes seront réglés, mais il faut bien comprendre que négocier avec les États-Unis ne résoudra pas les problèmes du pays », a rappelé le Leader de la Révolution islamique.
L’Ayatollah Khamenei a également cité l’expérience de 2015, lorsque l’Iran et six autres pays, dont les États-Unis, ont signé le Plan global d’action commun (PGAC), aujourd’hui en suspens ; l’accord sur le nucléaire iranien dont les États-Unis sous le premier mandat de Trump se sont unilatéralement retirés en 2018, au mépris de deux ans de négociations.
Plus tard, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a réitéré l’ouverture de Téhéran aux négociations, tout en précisant que la République islamique ne céderait pas à la pression des puissances intimidatrices et ne s’engagerait dans aucune négociation sous la contrainte.
Plus précisément en mai 2018, Trump a retiré Washington de l’accord international multilatéral, officiellement connu sous le nom de PGAC, conclu en 2015 entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, plus l’Allemagne.
L’accord, approuvé par le Conseil de sécurité, exigeait de l’Iran qu’il réduise certaines de ses activités nucléaires en échange de la levée des sanctions imposées au pays, notamment par les États-Unis.
Cependant, Trump a par la suite imposé de lourdes sanctions économiques à Téhéran, tandis que l’Iran respectait entièrement ses engagements au titre de l’accord et a même continué à le faire pendant un an après le retrait américain.