Le membre du Conseil politique suprême d’Ansarallah, Mohammed Ali al-Houthi, a rejeté jeudi 6 mars le reclassement, par les États-Unis, du mouvement de résistance Ansarallah comme « organisation terroriste étrangère ». Il a d’ailleurs qualifié cette décision de sans importance.
Mohammed Ali al-Houthi a souligné que la priorité du Yémen est désormais d’envoyer des produits essentiels au territoire palestinien sous blocus. « Cette priorité est plus importante que la décision anti-yéménite de Washington, qui manque de légitimité », a-t-il ponctué.
Mardi, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a annoncé que Washington a placé le groupe de résistance yéménite sur sa liste des « organisations terroristes étrangères ». Trois jours après son entrée en fonction à la Maison-Blanche, le président américain Donald Trump, avait en effet promis de prendre des mesures contre le mouvement de résistance yéménite.
Cette désignation fait suite aux opérations militaires de l’armée yéménite contre les territoires occupés par Israël ainsi qu’aux attaques contre les navires de guerre de la marine américaine et ceux liés à Israël en mer Rouge et dans le golfe d’Aden pendant la guerre à Gaza déclenché le 7 octobre 2023. Ces opérations avaient pour objectif de faire pression sur le régime de Tel-Aviv pour qu’il mette fin à ses offensives contre le territoire palestinien.
« Bloquer l’aide à Gaza et saper les accords de paix relève du terrorisme américain, tandis que l’appui du Yémen à Gaza par le biais d’opérations maritimes est un acte légitime », a fait remarquer le haut responsable yéménite, faisant référence au blocage par Israël d’aides humanitaires vers Gaza et à ses violations incessantes de l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas.
Précédemment, le bureau politique d’Ansarallah a souligné le droit du peuple palestinien à résister aux occupants, et a annoncé que les forces armées du Yémen étaient prêtes à reprendre leurs opérations si l’agression israélienne contre la bande de Gaza se poursuivait. Le Yémen a, en outre, appelé les pays arabes à prendre des mesures sérieuses pour briser le blocus de Gaza et soutenir les Palestiniens.
Mercredi, le département du Trésor américain a en outre imposé des sanctions contre sept dirigeants d’Ansarallah, alléguant qu’ils avaient « introduit clandestinement des produits à usage militaire et des systèmes d’armement dans les zones contrôlées par Ansarallah au Yémen, et avaient également négocié un achat d’armes destinées à Ansarallah auprès de la Russie.