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Les menaces d'utilisation de la force militaire contre les sites nucléaires iraniens sont inacceptables (Russie)

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Le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov. ©AFP

La Russie a fermement condamné les menaces d'utilisation de la force militaire contre les installations nucléaires iraniennes, avertissant que de telles actions auraient des conséquences catastrophiques.

« Les accusations sans fin et les menaces d'utilisation de la force militaire contre l'Iran sont inacceptables », a déclaré mardi le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, lors d'une session du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), faisant référence aux menaces récurrentes des États-Unis et de leurs alliés de déployer une force agressive et destructrice contre les sites nucléaires iraniens sur la base d'allégations non fondées et réfutées selon lesquelles la République islamique chercherait à se doter d’« armes nucléaires ».

« Une telle escalade enterrera toute possibilité de règlement diplomatique de la situation et conduira inévitablement à une escalade militaro-politique, sans parler des conséquences radiologiques et humanitaires irréparables aussi bien pour l'Iran que pour toute la région du Moyen-Orient », a averti l’ambassadeur russe.

« L’Iran reste l’État membre de l’AIEA soumis au régime de vérification nucléaire le plus strict au monde, contrairement aux États non nucléaires qui le critiquent, dans lesquels, d’ailleurs, les cercles sociopolitiques discutent ouvertement de la question de la création de leur propre programme nucléaire militaire », a souligné Oulianov.

« Le niveau élevé des dépenses envisagées par le Secrétariat [de l’AIEA], s’élevant à plus de 10 millions d’euros par an pour les seules vérifications du PGAC, témoigne de l’intensité et de l’ampleur des activités de vérification de l’Agence en Iran », a-t-il déclaré.

« Tous ces chiffres sont contenus dans le rapport du directeur général [de l’AIEA] », a noté Oulianov.

Mardi, Elbridge Colby, nommé au poste de sous-secrétaire d’État américain à la Défense, a également évoqué la nécessité de présenter des options militaires crédibles pour empêcher l’Iran d’acquérir, selon ses propres termes, des « armes nucléaires ».

Or, la doctrine nucléaire iranienne est fondée sur la fatwa (décret religieux) du Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, interdisant catégoriquement la production, la possession et le stockage d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive.

Le régime israélien, l’allié régional le plus cher de Washington, a même mis à exécution ses menaces habituelles d’attaquer l’Iran, en lançant en octobre dernier, ce que Tel-Aviv a qualifié d’attaques militaires « précises et ciblées » contre divers sites de la République islamique, dont un centre de recherche nucléaire, selon certaines informations.

La République islamique d'Iran a cependant nié avoir subi de dommages importants et annoncé que les dégâts qui auraient pu être causés par les attaques avaient déjà été réparés.

« À un peu plus de six mois de la « Journée d’achèvement » du PGAC, toutes les parties concernées devaient adopter une approche constructive envers l’engagement avec la République islamique avant et après cette date », a déclaré l’ambassadeur russe.

« La ressource diplomatique demeure, mais la volonté politique est nécessaire pour l’utiliser. Le directeur général de l’AIEA [Rafael Grossi] peut également jouer un rôle constructif important ici », a-t-il noté.

Les États-Unis ont quitté l’accord nucléaire de manière illégale et unilatérale en 2018, en rétablissant toutes les sanctions illégales que l’accord avait levées et en augmentant encore davantage de mesures de ce type contre la République islamique d'Iran dans le cadre de la politique dite de « pression maximale » de l’ancien président Donald Trump.

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne se sont engagés à ramener Washington dans l’accord, mais n’ont pas tenu leur promesse et ont même suivi la voie de ce dernier en rétablissant les interdictions économiques contre l’Iran.

Le trio européen a même menacé d’essayer d’activer le mécanisme dit de « snapback » qui rétablit pleinement les sanctions des Nations Unies contre l’Iran.

Oulianov a rappelé qu’avec leurs violations de l’accord nucléaire, le trio européen avait perdu tout droit d’invoquer les mécanismes de l’accord, y compris la disposition de « snapback ».

Il a cité une décision de 1971 de la Cour internationale de justice et une décision de 2020 du Conseil de sécurité des Nations Unies rejetant une tentative similaire de Washington de réimposer des sanctions à l’Iran.

« Nous recommandons à Berlin, Londres et Paris d’abandonner leurs illusions sur le snapback et de se concentrer plutôt sur la recherche d’une issue politique et diplomatique à la situation qu’ils ont créée », a déclaré le diplomate russe.

Il a souligné que l’Iran « a fait preuve d’une patience maximale pendant un an » après le lancement de l’approche de « pression maximale » des États-Unis, et « s’est pleinement conformé au PGAC et au protocole additionnel jusqu’en février 2021, malgré les actions unilatérales à son encontre ».

La République islamique a donc pris une série de contre-mesures, que M. Oulianov a définies comme « l’exercice par Téhéran de ses droits en vertu du PGAC et de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU [qui a approuvé l’accord], réduisant progressivement son respect de l’accord ».

Activer le mécanisme de « snapback » dans ces circonstances, a-t-il ajouté, était « non seulement irresponsable mais aussi illégal ».

Les pays qui cherchaient à punir l’Iran pour ses activités nucléaires étaient les mêmes qui avaient violé leurs propres engagements en vertu de la résolution 2231 et du PGAC, a-t-il souligné.

Selon l’ambassadeur de Russie, Téhéran a, entre-temps, constamment exprimé sa volonté de revenir au plein respect du PGAC si les États-Unis et leurs alliés européens prenaient des mesures réciproques.

Toutefois, la réticence de l'Occident à s'engager dans des négociations de bonne foi empêche de telles perspectives, a déclaré Oulianov, affirmant que l'approche de l'Occident reflétait une position « opportuniste et tirée par les cheveux » plutôt qu'un véritable engagement à résoudre les problèmes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV