L’Observatoire Euro-Med a mis en garde contre une aggravation des déplacements forcés de dizaines de milliers de Palestiniens par les forces d’occupation israéliennes au cours de la dernière campagne militaire qu'elles ont lancée contre le nord de la Cisjordanie, où le régime menace de « répéter le génocide commis à Gaza ».
L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme, basé à Genève, a condamné dans un communiqué publié le lundi 10 février les offensives militaires israéliennes en cours en Cisjordanie qui ont déraciné des milliers de personnes de leurs foyers, en particulier dans les camps de réfugiés de la région.
Selon cette organisation, les forces israéliennes ont mené des raids fréquents sur la ville de Tamoun et le camp de Far’a depuis le 2 février, détruisant les infrastructures et les habitations et imposant un couvre-feu rigoureux à la population.
En outre, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a déploré que des centaines de familles palestiniennes n’avaient d’autre choix que de fuir dans des conditions désastreuses, chassées par la menace des bombardements, de la famine et du siège, avant de révéler que les forces militaires israéliennes ont déplacé plus de 11 000 personnes des camps de Tulkarem et la majorité des 13 000 résidents du camp de Jénine.
Il s’agit de l’une des plus grandes campagnes de déplacement forcé menées par l’armée d’occupation israélienne en Cisjordanie depuis des décennies, a-t-il précisé.
Par ailleurs, l’Observatoire Euro-Med a souligné que la stratégie génocidaire actuelle de l’armée israélienne en Cisjordanie, en plus des déplacements forcés, a entraîné des destructions généralisées.
« Cette destruction a inclus le bombardement et l’incendie d’immeubles résidentiels et d’infrastructures, la coupure de l’eau, de l’électricité et des communications, et une politique meurtrière qui a entraîné la mort de 30 Palestiniens – dont quatre enfants – et fait près de 300 blessés en 19 jours », peut-on lire dans le communiqué.
L’organisation internationale des droits de l’homme a averti qu’Israël, enhardi par des décennies d’impunité et le peu de cas fait par la communauté internationale envers ses atrocités dans la bande de Gaza pendant plus de 15 mois, pourrait mener une nouvelle campagne génocidaire en Cisjordanie.
L’Euro-Med a finalement exhorté la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre un terme aux offensives militaires israéliennes, protéger les civils palestiniens et faire pression sur le régime de Tel-Aviv pour qu’il renonce à ses projets d’annexion de la Cisjordanie et d’imposition d’un contrôle total sur celle-ci.
L’armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure contre la Cisjordanie occupée le 21 janvier, et ce, deux jours seulement après l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu à Gaza entre le régime de Tel-Aviv et le Hamas.
Les raids israéliens ont entraîné le déplacement de plus de 35 000 Palestiniens des camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Far’a.
Selon les Nations Unies, environ 90 % des résidents des camps de réfugiés de Jénine et Tulkarem ont été contraints de fuir.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) affirme que les déplacements et les destructions dans le camp de Jénine ont transformé la zone en une « ville fantôme », tandis que le bureau des droits de l’homme de l’ONU affirme que les meurtres et la démolition de maisons « témoignent de violations continues du droit international ».