Les autorités suisses ont lancé une enquête criminelle contre un militaire israélien se trouvant actuellement basé dans le pays, suite à une plainte détaillée déposée par la Fondation Hind Rajab (HRF), une organisation d'activisme juridique.
Les autorités suisses ont lancé l'enquête mercredi, suite à une plainte antérieure du HRF qui aborde et conteste l'impunité du régime israélien concernant les crimes de guerre et les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés de la Palestine.
Selon l'organisme, la plainte présente de nombreuses preuves liant l'individu à une série de crimes de guerre abominables et de crimes contre l'humanité commis dans la bande de Gaza.
Ces crimes comprennent le ciblage délibéré de civils, la destruction systématique de maisons et d’hôpitaux, le déplacement forcé de familles innocentes et une multitude d’autres violations graves du droit international.
L'enquête intervient après 15 mois consécutifs de guerre génocidaire israélienne contre Gaza, qui a déjà fait plus de 47 000 morts, en majorité des femmes et des enfants. Un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur en janvier dans l'espoir de mettre un terme à l'offensive israélienne, mais le régime de Tel-Aviv continue de violer cet accord, ce qui peut avoir des conséquences mortelles.
« Pendant trop longtemps, les forces israéliennes ont agi avec un mépris aveugle pour la vie humaine et les normes internationales », a dénoncé le président du HRF, Dyab Abou Jahjah, dans une interview exclusive accordée à The Cradle , un magazine d’information en ligne.
A lire: Israël ne fait « aucun effort » pour enquêter sur les crimes de guerre à Gaza, selon la CPI
« L’audace avec laquelle ces crimes sont enregistrés et diffusés sur les réseaux sociaux souligne une croyance dangereuse en l’impunité. Notre combat est pour la justice et la responsabilité pour chaque vie perdue », a-t-il ajouté, en allusion aux auteurs de ces atrocités qui se vantent de leurs violations mortelles et destructrices sur les réseaux sociaux.
« La HRF exhorte les autorités suisses à poursuivre cette affaire avec sérieux et vigueur », a écrit l'organisation dans un message publié sur X.
L’enquête fait également suite à une vague de plaintes pénales contre les forces israéliennes dites « binationales » qui ont pris part aux opérations barbares à Gaza.
Cette enquête constitue une étape historique vers la traduction en justice des responsables de ce bain de sang, faisant écho aux demandes mondiales de justice.
La lutte contre l'impunité se poursuit, alors que les procureurs fédéraux suisses ont également confirmé qu'ils examinaient plusieurs plaintes pénales contre le chef du régime sioniste Isaac Herzog. Ces plaintes, déposées lors de sa visite à Davos, en Suisse, ont notamment appelé à l'arrestation et à la poursuite en justice pour incitation au génocide et aux crimes contre l'humanité.
Parallèlement, des initiatives politiques similaires ont été prises en Europe. Les Parlementaires de la région de Bruxelles-Capitale, en Belgique, ont récemment adopté une résolution au niveau de la commission, reconnaissant officiellement les atrocités commises à Gaza comme un génocide et demandant l'imposition de sanctions contre le régime israélien.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Guerre du régime Yoav Gallant pour avoir orchestré une campagne de famine comme méthode de guerre, ainsi que des meurtres, des persécutions et d’autres mesures inhumaines commises à l'encontre des Palestiniens dans la bande de Gaza.
Malgré l'autorisation donnée à l'enquête, les autorités suisses ont récemment arrêté puis expulsé le directeur exécutif du site pro-palestinien Electronic Intifada, Ali Abunimah; un incident qui a encore accru l'indignation de ceux qui s'engagent à dénoncer l'agression israélienne.
Abunimah a raconté son expérience pénible à son arrivée en Suisse, la décrivant comme s'apparentant à une « agression », soulignant qu'il avait été détenu sans aucune accusation formelle.