Le président américain Donald Trump a une fois de plus appelé à la relocalisation forcée des Palestiniens de la bande de Gaza vers l'Égypte et la Jordanie, malgré la forte opposition du Caire et d'Amman à ce plan qui a été qualifié de « nettoyage ethnique » par les Nations Unies.
Lundi soir, interrogé sur sa proposition de samedi, le président américain a déclaré aux journalistes à bord d'Air Force One qu'il aimerait « les installer dans un endroit où ils puissent vivre sans perturbation, révolution et violence ».
« Quand on regarde la bande de Gaza, cela a été l'enfer pendant tant d'années... Il y a eu diverses civilisations sur cette bande. Cela n’a pas commencé ici. Cela a commencé des milliers d’années avant, et il y a toujours eu de la violence associée à cela. On pourrait amener des gens à vivre dans des zones beaucoup plus sûres, peut-être beaucoup meilleures et peut-être beaucoup plus confortables », a noté Trump.
Il a ajouté qu'il avait parlé au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de l'envoi de Palestiniens de Gaza vers l'Égypte.
« Je l’ai beaucoup aidé (al-Sissi) et j’espère qu’il nous aidera. Je pense qu’il le fera (accueillir les Palestiniens) et le roi de Jordanie le fera aussi », a précisé Trump.
Dans des propos provocateurs samedi, Trump a d’abord évoqué l’idée de « nettoyer » le territoire palestinien sous blocus après plus de 15 mois de bombardements intensifs d’Israël qui ont réduit la bande côtière à un « chantier de démolition ».
Il a proposé que les Gazaouis soient relogés dans les pays voisins, l’Égypte et la Jordanie, affirmant qu’il avait déjà parlé avec le roi Abdallah II de Jordanie de la possibilité de construire des logements et de déplacer plus d’un million de Palestiniens de Gaza vers les pays voisins.
Et ce alors que le Caire et Amman ont tous deux formellement rejeté la proposition de Trump, car les deux pays se sont historiquement opposés au déplacement des Palestiniens.
La quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés à l’intérieur du pays par la guerre génocidaire menée par Israël sur ce territoire assiégé en octobre 2023. Cette guerre a coûté la vie à au moins 47 306 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.
Le régime d’occupation a accepté un cessez-le-feu au début du mois après avoir échoué à réaliser ses objectifs de guerre, notamment permettre le retour des captifs, « éliminer » la Résistance de Gaza et provoquer le déplacement forcé de toute la population de Gaza vers l’Égypte voisine.
ONU : le plan de Trump pour Gaza est un « nettoyage ethnique »
Lundi, le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a déclaré que l’Égypte et la Jordanie s’étaient clairement opposées au plan de relocalisation des Palestiniens de Gaza.
« Nous avons vu les commentaires, et je pense que nous avons tous vu les commentaires s’opposant clairement à ce plan de la part de l’Égypte, de la Jordanie, de la Ligue arabe. »
« Bien sûr, nous sommes contre tout plan qui pourrait conduire au déplacement forcé de personnes ou pourrait conduire à tout type de nettoyage ethnique », a-t-il déclaré aux journalistes, interrogé sur la proposition de Trump.
Les analystes affirment que tout projet de relocalisation des Palestiniens déplacés donnera au régime israélien l’excuse dont il a besoin pour expulser de force la population de Gaza et repeupler le territoire avec des colons israéliens.