Les Nations unies ont dénoncé Israël pour avoir violé un accord de cessez-le-feu avec la Syrie datant de 50 ans après que les troupes israéliennes ont pris le contrôle de la « zone tampon », alors que le régime occupant poursuit ses efforts pour revendiquer davantage de territoire syrien après la chute du gouvernement de Bachar al-Assad.
Les forces israéliennes ont pris le contrôle de la zone tampon patrouillée par l’ONU dans les hauteurs du Golan occupé quelques heures après que le groupe armé Hayat Tahrir al-Cham (HTC) a pris le contrôle de la capitale syrienne Damas, le 8 décembre.
Israël a déjà été largement et vigoureusement condamné pour avoir mis fin à l’accord de désengagement de 1974 avec la Syrie et pour avoir exploité le chaos dans le pays arabe après la chute d’Assad pour accaparer des terres.
« La présence des forces militaires israéliennes dans la zone tampon constitue une violation de l’accord de désengagement de 1974 », a déclaré mardi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, soulignant que l’accord « doit être respecté et qu’une occupation reste une occupation – qu’elle dure une semaine, un mois ou un an, elle reste une occupation ».
Ses commentaires interviennent après que Tel-Aviv a affirmé dans un message au Conseil de sécurité de l’ONU avoir pris des « mesures limitées et temporaires » dans une bande démilitarisée à la frontière en territoire syrien, alléguant que cette mesure avait été prise pour « contrer toute menace » contre les hauteurs du Golan occupées par Israël.
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La zone tampon dans les hauteurs du Golan occupées par Israël a été créée par l’ONU après la guerre israélo-arabe de 1973. Une force de l’ONU composée d’environ 1 100 soldats – la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) – patrouillait dans la zone depuis lors.
Les troupes israéliennes ont occupé le sommet de Jabal al-Shaykh, qui constitue un point d’observation pour les régions de Syrie et du Liban. Il culmine à 2 814 mètres et constitue le point culminant de la côte est de la mer Méditerranée.
Les troupes israéliennes ont avancé au-delà de la zone tampon en direction de Damas, tandis que les avions de guerre du régime sioniste ont mené des centaines d’attaques aériennes contre la Syrie.
Elles sont également entrées dans la ville d’al-Hurriya, dans la province de Quneitra. Des sources locales ont déclaré que les forces israéliennes ont également procédé à une évacuation forcée des habitants du village de Rasem al-Ruwadi, dans la région.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a exhorté mardi toutes les parties à respecter pleinement l’accord de désengagement de 1974 concernant la « zone de séparation » en Syrie, appelant au calme et à une désescalade des tensions.
Dans un communiqué de presse, les membres du Conseil ont également souligné leur soutien indéfectible à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Syrie.
Depuis la chute du gouvernement de Bachar al-Assad, Israël a anéanti des navires de guerre syriens, des missiles mer-mer, des hélicoptères et des avions, y compris toute la flotte d’avions de combat MiG-29, et des stocks de munitions lors d’attaques sur au moins cinq bases aériennes.
L’armée israélienne a occupé le plateau du Golan syrien pendant la guerre des Six Jours de 1967. Israël a refusé de retirer ses forces ou de restituer le territoire malgré les exigences de la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le régime de Tel-Aviv a déjà établi une trentaine de colonies dans le Golan occupé au cours des dernières années.