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Zoom Afrique du 11 décembre 2024

Zoom Afrique du 11 décembre 2024

Les titres de la rédaction :

  • Le Sénat nigérian veut décourager les exportations de maïs brut
  • Le Niger veut construire 275 km de route desservant les zones du corridor du pétrole
  • Ethiopian Airlines a reçu son 2e Airbus A350-1000
  • Train urbain de Lagos : le gouverneur annonce des engagements financiers pour la Purple Line

Les analyses de la rédaction :

1. AES : une renaissance pour le Sahel face à une CEDEAO en perte de légitimité 

La prochaine réunion des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, prévue le 15 décembre 2024 à Abuja, intervient dans un contexte critique marqué par la décision historique du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de l’organisation. Ces trois pays, fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES), revendiquent une rupture avec une CEDEAO jugée inefficace et déconnectée des réalités sahéliennes. 

Depuis plusieurs années, la CEDEAO, initialement fondée pour promouvoir l’intégration économique et politique régionale, a vu son rôle se diluer dans des pratiques contestées. Les sanctions imposées aux régimes militaires sahéliens ont renforcé un sentiment d’injustice et d’abandon au sein des populations concernées. Ces mesures coercitives, perçues comme dictées par des agendas extérieurs, notamment occidentaux, ont creusé le fossé entre les aspirations des peuples sahéliens et les priorités de la CEDEAO. 

La montée des défis sécuritaires, notamment le terrorisme dans le Sahel, a mis en lumière l’incapacité de l’organisation à agir efficacement. Au lieu de construire une réponse collective et adaptée, la CEDEAO s’est cantonnée à des postures symboliques, tout en fermant les yeux sur les besoins urgents des populations en proie à la précarité et à l’insécurité. 

Face à cette impasse, l’AES s’impose comme une alternative crédible et ambitieuse. En regroupant des États unis par des défis communs et une volonté affirmée de souveraineté, l’AES promet une approche centrée sur les priorités locales : lutte contre le terrorisme, renforcement de l’autonomie économique et respect des spécificités culturelles et politiques. 

Loin des influences étrangères qui ont souvent dicté l’agenda de la CEDEAO, l’AES revendique une vision panafricaine authentique. Elle se veut une plateforme de coopération basée sur l’égalité entre ses membres et une orientation claire vers le développement durable et la sécurité régionale. Ce projet résonne fortement dans un contexte où les populations sahéliennes aspirent à une reprise en main de leur destin. 

Le retrait des trois pays sahéliens de la CEDEAO a des implications géopolitiques profondes. En s’émancipant d’une organisation perçue comme alignée sur des intérêts externes, l’AES ouvre une nouvelle voie pour le Sahel et, potentiellement, pour toute l’Afrique de l’Ouest. Ce choix audacieux pourrait encourager d’autres nations à repenser leur appartenance à des structures régionales souvent inefficaces ou dépendantes. 

Cependant, cette transition n’est pas sans défis. La construction d’un bloc solide nécessite des efforts coordonnés pour répondre aux attentes des populations. Le succès de l’AES reposera sur sa capacité à proposer des solutions concrètes aux problèmes quotidiens, tout en assurant sa place sur la scène internationale. 

La CEDEAO, de son côté, fait face à un dilemme existentiel. Si elle ne parvient pas à se réinventer, elle risque de perdre toute pertinence. Une réforme en profondeur, incluant une meilleure prise en compte des spécificités sahéliennes et une politique plus équitable, pourrait être la seule voie pour éviter une fragmentation accrue de la région. 

La réunion d’Abuja du 15 décembre pourrait sceller le destin de la CEDEAO. Face à une crise sans précédent, les dirigeants de l’organisation ont l’occasion de prouver leur capacité à relever les défis de l’heure. Mais la dynamique enclenchée par l’AES offre une perspective rafraîchissante : celle d’une Afrique unie et souveraine, guidée par les aspirations de ses peuples. Le Sahel, longtemps marginalisé, pourrait bien devenir le catalyseur d’un renouveau panafricain.

2. Tchad : le départ de l’armée française a commencé 

Ce mardi 10 décembre 2024, l’armée française a annoncé le début de son retrait du Tchad, suite à la rupture des accords de défense avec N’Djamena. Cet événement marque une étape historique dans les relations entre les deux pays, mettant fin à plusieurs décennies de présence militaire française sur le sol tchadien. 

La décision de mettre un terme à ces accords de coopération militaire a été annoncée par le gouvernement tchadien le 28 novembre dernier. En ce jour marquant du 10 décembre, deux avions de chasse Mirage 2000-D et un avion ravitailleur ont quitté la base aérienne de Kossei à N’Djamena, symbolisant le début du rapatriement des forces françaises. Cette opération a été supervisée par le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’armée de terre française. 

Le président Mahamat Déby a souligné que cette décision s’inscrit dans une dynamique de souveraineté nationale et d’indépendance stratégique. Il a déclaré que les accords militaires avec la France, qui étaient en vigueur depuis des décennies, étaient devenus obsolètes. Cette position reflète une volonté plus large de la part du Tchad et d’autres pays de la région, comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso, de réévaluer leurs relations stratégiques avec les anciennes puissances coloniales. 

Dans un communiqué officiel, le ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, a déclaré que ce retrait se faisait dans un cadre de respect mutuel et de dialogue constructif. Il a précisé que bien que la coopération militaire prenne fin, les relations bilatérales restent ouvertes dans d’autres domaines stratégiques. Le Tchad, en se détachant de cette dépendance militaire, entend renforcer les capacités de ses forces armées nationales afin de garantir la défense du territoire et la sécurité de ses citoyens. 

Cette étape cruciale est soutenue par une grande partie de la population tchadienne, qui voit dans cette initiative un symbole de dignité et de liberté retrouvée. Le gouvernement tchadien a exprimé sa gratitude envers le peuple pour sa résilience et son soutien durant cette période charnière. Il a aussi réaffirmé son engagement à travailler avec des partenaires internationaux sur des bases équitables, tout en préparant un avenir où le pays sera pleinement capable de relever ses défis sécuritaires de manière autonome. 

Le retrait de l’armée française du Tchad, bien qu’en cours, prendra encore plusieurs semaines pour être complètement achevé. Une commission spéciale mise en place par le gouvernement tchadien pilote ce processus de manière ordonnée. Ce départ marque un tournant décisif pour le Tchad, qui affirme sa souveraineté nationale tout en s’ouvrant à des collaborations basées sur le respect mutuel et la transparence. Par cette action, le pays démontre sa volonté de prendre en main son destin et d’écrire une nouvelle page de son histoire. 

3. Burkina : priorité à la protection du pays de l’impérialisme

Le Burkina Faso, sous la direction du capitaine Ibrahim Traoré, se tient fermement contre l’impérialisme et affirme sa détermination à construire une nation souveraine et prospère. Lors de son discours prononcé à l’occasion de la fête de l’indépendance, le président du Burkina Faso a rappelé avec vigueur que la lutte contre le terrorisme et la protection des ressources stratégiques du pays sont des priorités absolues pour son gouvernement. 

Le capitaine Ibrahim Traoré a appelé à une mobilisation sans relâche des Forces armées burkinabè, affirmant qu’« au sol comme dans les airs, nous allons traquer ces ennemis de la nation jusqu’à leur dernier retranchement ». Dans une stratégie d’intensification des opérations militaires, il a instruit tous les détachements de renforcer leur puissance de feu pour reconquérir chaque parcelle du territoire national. Cette offensive vise non seulement à éliminer les groupes armés, mais aussi à garantir une sécurité durable des richesses naturelles du Burkina Faso. 

Le président Traoré a précisé que la seule issue pour les groupes armés reste la reddition immédiate. « Ceux qui choisiront de résister seront combattus sans relâche jusqu’au dernier », a-t-il déclaré, soulignant la détermination de son gouvernement à ne tolérer aucune menace contre la sécurité et la souveraineté nationale. 

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, Ibrahim Traoré a insisté sur le renforcement des capacités de l’armée burkinabè. L’État investira massivement dans l’équipement et la modernisation des Forces de défense et de sécurité. « Il n’y a aucun développement, aucune paix possible sans une armée forte », a-t-il martelé. Ce renforcement militaire vise à créer un maillage territorial efficace et à consolider les acquis dans la lutte contre les ennemis de la nation. 

Rendant hommage aux soldats tombés pour la patrie, le chef de l’État a rappelé que leur sacrifice est le socle sur lequel repose la quête de liberté totale et d’indépendance du Burkina Faso. « Leur mémoire nous oblige à persévérer dans cet engagement pour un futur meilleur », a-t-il ajouté. 

Le président Traoré a fermement dénoncé les manœuvres des puissances impérialistes visant à déstabiliser le Burkina Faso par le biais de groupes terroristes. « Nous sommes victimes de nos richesses. Ces ressources que certains veulent coûte que coûte reprendre pour nous maintenir dans l’esclavage, nous allons les sécuriser », a-t-il affirmé avec conviction. 

Ce positionnement s’inscrit dans une stratégie globale visant à transformer les richesses nationales en levier de développement pour le peuple burkinabè. « L’avenir du Burkina Faso repose sur notre capacité à protéger nos ressources et à les valoriser dans l’intérêt exclusif de nos populations », a souligné le Capitaine Traoré. 

Le discours du président a également été marqué par un appel à la solidarité nationale. Il a salué la résilience des Burkinabè de l’intérieur comme de la diaspora, les invitant à renforcer leur contribution à l’effort de guerre. « Ensemble, nous continuerons ce combat pour sécuriser nos populations, nos terres et nos richesses, afin de donner vie à notre Nation », a-t-il conclu. 

Ce discours historique du capitaine Ibrahim Traoré marque un tournant décisif dans l’histoire du Burkina Faso. En plaçant la lutte contre le terrorisme et la défense des richesses nationales au cœur de sa vision, il réaffirme l’engagement du pays à tracer sa propre voie, libéré des influences extérieures. Ce combat pour la souveraineté est celui de tout un peuple qui aspire à un avenir sécurisé, prospère et indépendant. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV