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Les analyses de la rédaction :
1. Niger : le président Tiani redéfinit la trajectoire du pays
Le président de la transition du Niger, le général Abdourahmane Tiani tente de redéfinir la trajectoire du Niger après un an de turbulence politique à travers un livre intitulé « Ma Vision pour un Niger véritablement indépendant et prospère ». Cette contribution a pour objectif de restaurer la stabilité et catalyser le développement dans cette nation en quête de stabilité et de progrès durable.
Au Niger, le chef de l’État, le général Abdourahamane Tiani a présenté, samedi 14 juillet 2024, un document qui se veut sa vision de la refondation de l’État. Dans ce document intitulé « Ma Vision pour un Niger véritablement indépendant et prospère », le général Tiani met en avant sa détermination à ériger un État véritablement indépendant et prospère. Il souligne l’importance de renforcer la défense, promouvoir la bonne gouvernance et développer l’économie du Niger.
« Cet acte premier s’appuie essentiellement sur la mobilisation des efforts pour faire face à cette menace, la menace terroriste. Notre pays, dont l’économie repose essentiellement sur deux mamelles, l’élevage et l’agriculture, appelle à se concentrer et à faire beaucoup plus d’action dans ces domaines. »
La vision du général Abdourahamane Tiani pour la refondation du Niger repose sur quatre axes stratégiques. Il s’agit du renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale, de la promotion de la bonne gouvernance, du développement des bases de production pour la souveraineté économique, de l’accélération des réformes sociales.
« Les instructions sont données depuis des mois pour qu’on travaille à revoir, d’abord le fonctionnement de notre administration, de mettre un accent particulier sur des questions de formation et aussi de travailler à réformer les programmes, y compris les programmes scolaires. »
Depuis le 26 juillet 2023, date du renversement du président Mohamed Bazoum, le Niger cherche à se réinventer. Aujourd’hui à la tête du pays, le général Abdourahamane Tiani ambitionne de bâtir un Niger nouveau où les Nigériennes et les Nigériens, unis et solidaires, décident souverainement pour leur patrie et dans l’intérêt supérieur du peuple.
2. RDC-Rwanda : la trêve violée par Kigali et toujours le silence de l’Occident
À 48 heures de l’expiration de la première échéance, la trêve humanitaire entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23, soutenus par Kigali, a été prolongée de 15 jours. Par voie de communiqué rendu public mercredi 17 juillet 2024, le Département d’État américain salue cette nouvelle prolongation et invite les différents acteurs de la région au respect de cette mesure qui a pour objectif de « faire taire leurs armes, permettre le retour volontaire des personnes déplacées et fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables » dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Depuis la résurgence des rebelles du M23 en 2021, soit deux ans après l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, ce mouvement soutenu par le Rwanda s’est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu’à presque encercler le chef-lieu de la province, la ville de Goma. Il y a quelques semaines, les rebelles ont conquis de nouvelles localités sur le front nord, provoquant de nouveaux déplacements de population.
Selon le mouvement citoyen Lucha, 87 villages sont occupés par l’armée rwandaise et le M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero, dans la province du Nord-Kivu.
Pendant la trêve humanitaire, de violents combats ont été signalés sur plusieurs fronts de la province du Nord-Kivu. Les rebelles du M23, soutenus par Kigali, se sont illustrés par des attaques contre les populations civiles, causant la mort de plusieurs citoyens congolais. L’explosion d’une bombe larguée par les rebelles a fait au moins trois morts et quatre blessés dans le quartier Nyamoma, à Bweremana.
Les forces armées ont dénoncé, dans un communiqué le non-respect de la trêve humanitaire signée entre le Rwanda et ce pays d’Afrique centrale.
En RD Congo, l’armée dénonce le non-respect par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, de la trêve qui devait permettre aux humanitaires d’accéder aux zones touchées par le conflit, dans la province du Nord-Kivu. Cette dénonciation fait suite à une énième attaque des positions de l’armée congolaise dans le territoire de Masisi par les rebelles du M23.
« Les terroristes du RDF ont lancé des attaques simultanées vers 4h52 du mercredi 10 juillet sur des positions de Forces armées de la République démocratique du Congo. Les forces armées de la République démocratique du Congo et ses partenaires dénoncent avec énergie le non-respect par le régime de Kigali de ladite trêve et son attitude belliciste légendaire à vouloir maintenir les populations déplacées dans des conditions atroces en leur privant ainsi l’accès à l’aide humanitaire ».
Guillaume Ndjike Kaiko, porte-parole des Forces armées – RD Congo
Le 5 juillet 2024, les États-Unis avaient annoncé le début d’une trêve humanitaire de 2 semaines afin de permettre le retour volontaire des personnes déplacées et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables. Une mesure qui a été jugée insuffisante par beaucoup de déplacés de guerre.
« La coalition RDF-M23 vient de saboter cette trêve recommandée par les États-Unis, il est nécessaire que des mesures conséquentes soient prises à l’égard des auteurs qui ont violé cette décision. On aurait bien voulu que cela soit respecté des deux côtés pour permettre un couloir humanitaire ».
Moïse Hangi, habitant de Goma – RD Congo
Depuis le début du conflit, 4 territoires sur les 6 que compte la province du Nord-Kivu sont déjà touchés par les actions du M23. Après Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, c’est au tour de Lubero, dans le nord, d’être attaqué. Et tout ceci toujours dans le silence de Washington.
3. Comme avec la CEDEAO, le Burkina pourrait aussi quitter l’ONU et l’UA
Le Premier ministre du Burkina Faso, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a reçu en audience, à Ouagadougou, les directeurs régionaux des Nations unies. En séjour dans l’espace de l’Alliance des États du Sahel (AES), ceux-ci lui ont rendu compte des discussions menées avec les membres du Gouvernement du Burkina Faso et recevoir ses orientations.
« Nous sommes venus, accompagnés par les directeurs régionaux des agences du Système des Nations unies, pour avoir des discussions avec les autorités nationales, les autres partenaires au développement, la société civile et la jeunesse pour voir comment bien positionné l’accompagnement des Nations unies au pays », a déclaré, à sa sortie d’audience, le Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel, Abdoulaye Mar Dieye.
Mandaté par le Secrétaire général des Nations unies, Abdoulaye Mar Dieye a affirmé que le Système des Nations unies aligne ses programmes sur les stratégies de développement du pays.
Il a, par ailleurs, précisé que des discussions avec les membres du Gouvernement du Burkina Faso, trois programmes intégrés ont été retenus qui vont être portés à grande échelle.
« Le premier, à la demande du Gouvernement, c’est de travailler sur les questions de sécurité, de l’humanitaire et de développement. Le deuxième, c’est tout ce qui est de la stabilisation et des investissements dans les régions frontalières et transfrontalières parce que nous sommes dans l’espace AES et le troisième programme, porte sur le système agricole », a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : « Je crois que les esprits sont en train d’aller dans le bon sens de l’engagement constructif. Le Secrétaire général des Nations unies nous a demandé de venir écouter surtout les autorités et aussi les acteurs et de voir comment le Système des Nations unies peut se positionner pour vous accompagner. Nous avons eu d’excellentes orientations ».
La désinformation est un sujet qui a été abordé au cours des échanges.
Le Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel a souhaité que les Nations unies et les pays de l’AES travaillent en tandem pour lutter efficacement contre la désinformation.
« Je voudrais féliciter l’initiative du Fonds de soutien patriotique (FSP). Je sais que vous avez comme objectif d’atteindre 100 milliards FCFA et qu’à la date d’aujourd’hui 86 milliards F CFA ont été mobilisés. C’est puissant, ce sont ces genres de messages qu’on doit publier pour que tout le monde sente qu’on part dans le bon sens », a-t-il fait remarquer.
De son côté, le Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla, s’est réjoui du fait que le Système des Nations unies s’inscrive dans la vision enclenchée par les États du Sahel dont fait partie le Burkina Faso.
Il s’est néanmoins étonné de voir que les Nations unies ont diffusé un communiqué incriminant les forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre l’hydre, les accusant d’exactions civiles.
« Depuis 2015, les terroristes sont ici, pas une fois le Secrétaire général n’a fait un communiqué de compassion. Comment une armée que nous avons mise en place pour protéger nos citoyens peut encore s’en prendre aux mêmes citoyens », a-t-il relevé.
Cette rencontre a été l’occasion pour le Chef du Gouvernement de rappeler et de condamner le néocolonialisme.
« Ce que nous refusons, c’est la vision néocoloniale. Voilà pourquoi, nous avons quitté la CEDEAO et pourtant nous avons tous créé la CEDEAO. Avant de quitter la CEDEAO, j’ai même dit que nos pays ont existé avant la CEDEAO donc nos pays peuvent vivre sans la CEDEAO. Nous sommes en train d’observer l’Union africaine, si elle se comporte comme la CEDEAO nous allons la quitter et même l’ONU n’est pas exclue », a-t-il indiqué.
Et le Premier ministre d’ajouter que : « Nous avons vécu avant la colonisation sans rapport avec l’Occident, et on vivait bien. Un pays comme la Thaïlande n’a jamais été colonisé, un pays comme l’Éthiopie n’a jamais été colonisé, mais ils vivent bien. Au contraire, ce sont les Occidentaux qui sont venus nous entraîner dans des labyrinthes à ne pas en sortir. C’est pour toujours nous maintenir sous l’éteignoir ».
Selon lui, il n’y a rien qui va arrêter le Burkina Faso dans sa lutte pour la préservation de son intégrité territoriale et pour son développement.
« Celui qui ne se voit pas dans cette optique, nous ne pouvons pas collaborer ensemble. Ceux qui veulent aller dans notre sens nous sommes d’accord parce qu’après tout, c’est l’intérêt de notre pays »’ », a-t-il déclaré, avant d’affirmer qu’il se pourrait que bientôt nous quittions les institutions financières pour évoluer en fonction de nos propres moyens.
« Depuis 1960, on parle d’aide et on n’a pas évolué, on n’a pas bougé. Il faut remettre les choses en cause. On parle d’aide au développement, d’aide à la coopération et on n’a pas avancé depuis 1960, il faut questionner cette forme d’aide », a-t-il expliqué.