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Zoom Afrique du 15 juillet 2024

Zoom Afrique du 15 juillet 2024

Les titres de la rédaction :

  • Gambie : Port de Banjul, concession actée avec un consortium du turc Albayrak
  • Guinée : la Banque Populaire Maroco Guinéenne inaugure sa nouvelle agence à Kankan
  • Côte d’Ivoire : une nouvelle unité de transformation d’anacarde lancée à Boundiali
  • Togo : 68% d’accès national à l’électricité en 2023

 

Les analyses de la rédaction :

1. Kenya:  une nation contre l'impérialisme et la corruption

Depuis des semaines, les Kenyans se mobilisent dans tout le pays contre un projet de loi impopulaire qui vise à augmenter considérablement les taxes sur les biens et services essentiels tout en ignorant les dépenses effrénées des hommes politiques corrompus.

L'augmentation des impôts, prévue dans le cadre du « projet de loi de finances 2024 », fait partie d'un plan structuré de remboursement de la dette imposé par le Fonds monétaire international (FMI), l'organisme de prêt mondial qui rend compte directement aux États-Unis.

La dissidence généralisée, utilisant des tactiques allant des manifestations de rue au « hacktivisme » en ligne, a forcé le président kenyan William Ruto à retirer le projet de loi, mais non sans que plusieurs manifestants soient tués par les forces de l’État.

La répression contre les manifestants pacifiques a également donné lieu à des arrestations massives et à des brutalités policières sans précédent, en particulier contre les dirigeants des manifestations.

Selon des estimations prudentes, plus de 20 manifestants ont été tués et plus de 200 ont été arrêtés au cours du mois dernier alors que la répression continue.

D’un côté, Ruto a qualifié les manifestations de « trahison », tandis que de l’autre, il a affirmé avoir entendu la voix des Kenyans et avoir retiré le projet de loi dans sa forme actuelle.

Les leaders du mouvement de protestation s’attendent à davantage de répression de la part de l’État alors que le gouvernement élabore de nouvelles méthodes pour faire passer le projet de loi tout en protégeant sa propre élite politique et sa classe capitaliste.

Le projet de loi de finances 2024 visait à imposer des restrictions aux Kenyans et de diverses manières controversées afin de répondre aux critères structurels du FMI.

Par exemple, le projet de loi impopulaire visait à imposer une taxe sur la valeur ajoutée de 16 % sur des produits essentiels tels que les couches pour bébés, l’essence et les données Internet.

Les transactions financières de différentes sortes auraient été également soumises à l’impôt, tandis que le projet de loi n’a pas réussi à réduire de manière significative les dépenses du gouvernement, autorisant des augmentations pour ses propres représentants.

L’objectif était d’utiliser les recettes fiscales pour augmenter les recettes intérieures globales du Kenya.

Cependant, les milliardaires qui semblent faire partie de l'élite politique kenyane ou en être proches, n'ont pas été autant accablés que les Kenyans moyens, voire pas du tout.

Des échappatoires fiscales et d'autres astuces financières leur ont permis d’échapper aux amendements au projet de loi ou en être à peine affectés.

Le gouvernement de Ruto ainsi que les membres de l’opposition, n’ont pas ralenti leurs propres dépenses, dépensant des sommes exorbitantes pour des styles de vie somptueux bien au-delà de la portée du travailleur kenyan ordinaire.

Par exemple, les dépenses de la Commission du service parlementaire du Kenya ont augmenté de 19 %, pour atteindre près de 1,86 milliard de shillings, et la facture des députés a augmenté de 4 %, pour atteindre les 4 milliards de shillings.

Cette élite est ouvertement liée au projet impérialiste américain, qui non seulement soutient les politiques de privatisation irresponsables du FMI, mais utilise également les forces kenyanes comme mandataires pour promouvoir les intérêts américains dans le pays.

Il n’est pas surprenant que les forces kenyanes aient été déployées en Haïti pour réprimer les manifestations généralisées contre l’exploitation américaine, qui est également soumise aux prêts prédateurs du FMI.

Le président américain Joe Biden a même qualifié le Kenya d’allié majeur de son pays, le Kenya n’étant pour autant pas un État membre de l’OTAN.

Ce n’est donc pas seulement une augmentation d’impôts que les Kenyans rejettent ; c’est le système prédateur pris au piège de la crise de la dette imposée par le FMI.

Ces revendications ont inspiré une nouvelle vague dans la conscience publique, appelant à la démission du président Ruto en raison de son rôle dans la répression des manifestations et dans la soumission des travailleurs du pays à des plans impérialistes destinés à maintenir le Kenya faible et dépendant de l'exploitation étrangère.

La victoire électorale du président Ruto il y a deux ans a été contestée par les manifestants et ne peut être laissée hors de son contexte dans la situation actuelle.

En effet, une partie importante de la société kenyane a le sentiment d’avoir été leurrée lors des dernières élections, et ce mécontentement n’a fait que croître avec la gestion des prêts du FMI par Ruto.

Au lieu de faire peser le poids des impôts sur une classe croissante de milliardaires d’élite néocoloniale, son insistance à augmenter les impôts des Kenyans ordinaires pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Les prêts du FMI au Kenya, et dans le reste du monde, offrent d’importantes sommes d’argent à des États financièrement instables (États qui sont souvent eux-mêmes instables en raison de décennies, voire de siècles de colonialisme et de guerres imposées).

À leur tour, les États sont soumis à la pénétration du capitalisme occidental, qui commence généralement par la liquidation des droits et des protections des travailleurs, suivie de la privatisation des entreprises et des entreprises publiques ou détenues par l’État.

Cela prépare le terrain à la prise de contrôle impérialiste des marchés et des ressources clés, où les capitalistes occidentaux sont libres d’exploiter les ressources du pays en échange de l’installation de boutiques et du « développement » du pays.

Il est clair qu'il ne s'agit pas d'un développement du tout. Les droits démocratiques de la population à déterminer l'orientation future de son pays sont supprimés et placés entre les mains de capitalistes étrangers qui ne s'intéressent qu'au profit.

L’argent est canalisé dans les poches d’une petite élite qui sert les intérêts des capitalistes étrangers plutôt que ceux de son propre peuple, une dynamique fondamentale du néocolonialisme.

Ainsi, les masses kenyanes poursuivent leurs protestations non seulement pour s’opposer aux hausses d’impôts prédatrices, mais aussi pour remettre en cause un système prédateur à la racine.

Il n’est pas surprenant que malgré le retrait du projet de loi fiscale par Ruto, de nombreuses organisations se soient engagées à poursuivre les manifestations et à exiger la destitution du président.

Beaucoup considèrent le revirement du président comme une décision stratégique visant à contourner le ressentiment croissant à l’égard du statu quo.

La participation massive de la jeunesse kenyane, ainsi que celle d’éléments traditionnellement non participatifs comme la « classe moyenne » kenyane, a forcé le gouvernement à reconsidérer son approche tout en renforçant la sécurité dans les principales zones de protestation.

Il n’est pas surprenant pour quiconque est familier avec la politique kenyane que le gouvernement actuel tente à nouveau de faire passer le projet de loi tout en réprimant les dirigeants des manifestations.

La présence croissante des forces de sécurité et les dirigeants du mouvement de protestation qui s'engagent à riposter à toute proposition fiscale similaire laissent présager une confrontation dans un avenir proche.

Le rejet du projet de loi et la prise en charge des affaires kenyanes par les travailleurs kenyans constitueraient un coup dur non seulement pour l’élite corrompue du Kenya, mais aussi pour le système impérialiste mondial qui cherche à exploiter des milliards de personnes pour l’enrichissement de quelques-uns.

Rien ne peut être véritablement compris sans le contexte de l’impérialisme, et l’Afrique reste un immense champ de bataille contre lui.

Alors que les citoyens de pays comme le Burkina Faso, le Niger, le Mali et d’autres prennent les choses en main pour tracer leur avenir, les Kenyans cherchent eux aussi une voie à suivre sans s’enfermer dans les pièges de la dette impérialiste et de la pénétration étrangère.

Il ne s’agit pas seulement d’une augmentation d’impôts, mais de la souveraineté même de ce pays africain.

Musa Iqbal est un chercheur et écrivain basé à Boston, spécialisé dans la politique intérieure et étrangère des États-Unis.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)

2. Sénégal : bilan des 100 premiers jours 

À l’occasion de sa première conférence de presse en tant que président de la République, Bassirou Diomaye Faye a dressé un bilan sans complaisance de ses 100 premiers jours à la tête du pays. Face aux journalistes Souleymane Niang, Abdou Kogne Sall, Pierre Edouard Faye, Ndèye Arame Touré, Migui Maram Ndiaye, Fatou Sakho et Ndèye Mariam Ndiaye, le chef de l’État n’a pas mâché ses mots concernant la situation économique et sociale qu’il a héritée. 

« Les indicateurs économiques étaient au rouge ou à la limite orange à ma prise de fonction le 2 avril 2024 », a déclaré Bassirou Diomaye Faye, conférant d’emblée un ton grave à son allocution. Le nouveau dirigeant semble résolu à rompre avec les pratiques dispendieuses du passé, comme en témoigne sa volonté de « rationaliser le train de vie de l’État » conformément à ses promesses de campagne. 

Cependant, Bassirou Diomaye Faye se défend de toute logique vindicative : « Je ne suis pas dans une logique de vengeance ». Il entend plutôt instaurer une véritable culture de la transparence et de la reddition des comptes, marquant ainsi une rupture avec les dérives de la gestion précédente. « Les corps de contrôle font leur travail », assure-t-il, « je ne mettrai mon coude sur aucun rapport produit par ces corps. » 

Sur le plan institutionnel, le président ne dévie pas de sa ligne de conduite. Interrogé sur la suppression d’institutions coûteuses comme le HCCT et le CESE, il rappelle la nécessité d’une réforme constitutionnelle : « Pour les supprimer, il va falloir changer la Constitution. » 

L’un des défis majeurs du nouveau régime reste la lutte contre le chômage des jeunes. Bassirou Diomaye Faye affirme avoir « une claire conscience de cette problématique » et mise sur une stratégie impliquant formation, requalification et développement du secteur privé. « Il y a aussi lieu de renforcer le secteur primaire pour absorber le maximum de main-d’œuvre », ajoute-t-il. 

Dans un registre plus inattendu, le président s’est livré à un vibrant hommage à son Premier ministre Ousmane Sonko, qualifié d’« excellent » et présenté comme « le meilleur Premier ministre de l’Histoire du Sénégal ». Une marque de confiance surprenante au vu des tensions actuelles entre le gouvernement et l’Assemblée nationale sur la question du Règlement intérieur. Un différend que Bassirou Diomaye Faye assure vouloir résoudre « en échangeant avec le président de l’Assemblée ». 

Bassirou Diomaye Faye, élu sur la promesse d’une rupture avec l’ancien système, ne s’est pas prononcé sur la date de fermeture éventuelle des bases françaises.  

« Je ne peux pas vous dire quand ça aura lieu parce que même les modifications qui doivent intervenir entre pays doivent être discutées en toute sérénité et en toute amitié. Je ne pense pas qu’on ait besoin aujourd’hui, quel que soit le partenaire, d’aller vers des ruptures brutales », a-t-il déclaré, répondant à une question d’une journaliste.  

Le président français Emmanuel Macron avait récemment annoncé que son pays prévoyait de réduire à quelques centaines d’hommes sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale.  

La France dispose de plusieurs emprises militaires à Dakar. Elle a commencé à réduire sa présence en 2023 et ne devrait conserver qu’une centaine de militaires au Sénégal, contre 350 actuellement.  

M. Faye a aussi reconnu dans un entretien en langue wolof accordé à des médias sénégalais que la Cedeao était en difficulté après le départ de trois de ses membres et a dit envisager avec humilité et sans illusion sa tâche de médiateur pour les convaincre de revenir.  

Il s’est engagé à essayer de faire revenir les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Mali voisin, le Burkina Faso et le Niger, autour de la table de négociation.  

« J’ai la chance ou la malchance de ne pas avoir été là quand les sanctions étaient prises par la Cedeao contre les États de l’AES. Ces Etats ne me regardent (pas) comme étant quelqu’un parmi ceux qui les ont sanctionnés. Donc ils ont cette facilité à me parler plus qu’ils ne peuvent le faire avec les autres. C’est un atout qu’il faut mettre au service de la communauté », a-t-il fait valoir.  

Le président a par ailleurs évoqué plusieurs autres sujets sur la situation dans son pays.  

M. Faye a réaffirmé sa volonté de renégocier les contrats mal négociés selon lui par l’ancien régime.  

Il a dit son intention de saisir la justice si les audits lancés dans tous les secteurs sur la gestion de l’argent public sous l’ancienne présidence révélaient des malversations. 

 Il a assuré avoir trouvé un pays dans l’ » urgence ».  

Bassirou Diomaye Faye a été élu au premier tour de la présidentielle de mars dix jours après être sorti de prison avec son ancien mentor Ousmane Sonko, qu’il a nommé Premier ministre.  

Les nouvelles autorités ont depuis baissé les prix des produits de première nécessité et ouvert un vaste chantier de réforme de la justice.  

M. Faye s’est également rendu dans plusieurs pays de la région et en France. Il a participé la semaine passée à son premier sommet de la Cedeao. 

En somme, ces 100 premiers jours ont donné le ton d’un mandat placé sous le signe de l’assainissement, de la rigueur et de la transparence. Un vent de rupture qui, s’il se confirme, pourrait bien marquer un tournant dans la gouvernance du pays. 

 

3. Le Burkina en pleine offensive contre l’impérialisme  

Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traore, a eu des échanges directs avec les Forces vives de la Nation, le jeudi 11 juillet au Palais des sports de Ouaga 2000. Cette rencontre avec l’ensemble des composantes des forces vives des 13 régions du Burkina Faso traduit la volonté du chef de l’Etat d’être toujours à l’écoute des Burkinabè pour répondre aux aspirations du peuple à l’édification d’une nation prospère, forte et souveraine, en solidarité avec tous les peuples du Sahel dans une Confédération AES pacifiée et débarrassée du terrorisme. 

Au cours de cette rencontre, le chef de l’Etat a livré un important message sur la suite de la Transition. Le capitaine Ibrahim Traoré a décliné également sa vision pour les cinq ans à venir. Un mandat durant lequel, il entend mettre au cœur de la gouvernance, la lutte pour l’éradication du terrorisme au Burkina Faso et dans l’espace confédéré de l’AES, la solidarité, l’unité et la cohésion sociale. 

Au cours des échanges qu’il a eus avec les forces vives de la Nation, le président Ibrahim Traoré est revenu sur le phénomène de corruption dans les administrations, annonçant le renforcement du dispositif de lutte par la mise en place dans toutes les administrations, au cours de ce mois de juillet, d’un organe qui va s’autosaisir des actes de corruption. 

Le président Ibrahim Traoré dit constater que le phénomène de corruption est un mal profond. 
« La corruption, la mauvaise gouvernance dans les différentes administrations, le manque d’éthique persistent. Certains organes ont été mis en place dans le cadre de la lutte contre la corruption et dernièrement, des arrêtés ont été pris pour ce qui est des primes de dénonciation. Le dernier acte à poser sera la mise en place d’un organe qui devra siéger dans tous les ministères pour s’autosaisir de certains dysfonctionnements, des actes de corruption et pouvoir agir. Nous avons de gros travailleurs dans l’administration, mais qui sont mis dans l’ombre, voire à l’écart ; parce que pendant longtemps, ce sont les plus corrompus, les plus malhonnêtes qui ont été mis à la lumière, ce sont eux qui bénéficient de tous les avantages », a dénoncé le président du Faso, Ibrahim Traoré. 

Il poursuit par une invite. « Je dis donc aux travailleurs de faire attention à ces individus qui sont en train de perdre leurs privilèges, parce qu’ils vont continuer de vous manipuler, de vous intoxiquer et de vous envoyer dans de mauvaises directions. Faites très attention à ces individus qui sont en train de perdre leurs privilèges, parce que nous n’allons pas permettre à ce qu’une soi-disant élite qui avait été programmée, s’arroge tous les droits dans les différentes administrations », a-t-il dépeint avant d’annoncer qu’un organe sera mis en place dans les administrations d’ici à la fin de juillet 2024. 

Cet organe va s’autosaisir des actes de corruption et de dysfonctionnement dans les administrations. Selon le président du Faso, « il n’y a pas de lois ou de textes qui tiennent dans cette lutte, lorsque c’est pour l’intérêt de la patrie ». 

Sur un autre volet, le président du Faso a également déclaré disposer de « preuves irréfutables » sur l’existence de deux importantes bases françaises au Bénin où sont « formés et soignés des terroristes ». Des déclarations qui rejoignent les accusations portées par les autorités nigériennes de transition contre le pays de Patrice Talon et à cause desquelles, Niamey continue de maintenir ses frontières fermées avec le Bénin. Ce que Cotonou a toujours démenti. Le capitaine Ibrahim Traoré a aussi réaffirmé qu’il y a un centre des opérations à Abidjan, « pour déstabiliser le Burkina ». 

« Nous n’avons rien contre les Ivoiriens. Nous avons quelque chose contre ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Il y a bel et bien un centre en Côte d’Ivoire pour déstabiliser le régime burkinabè », a déclaré le président du Faso. 

« Nous avons, dans une interview, parlé du régime ivoirien, et certains Burkinabè sont montés sur leurs grands chevaux pour critiquer. Je le dis, j’insiste et persiste. Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien, mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Il y a bel et bien à Abidjan, un centre des opérations pour déstabiliser notre pays. Personne ne peut le nier et nous apporterons les preuves dans les jours à venir. Nous vous montrerons des preuves physiques et vous allez comprendre de quoi nous parlons », a déclaré le président Ibrahim Traoré dans une salve d’applaudissements de ses partisans. 

« Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin, il n’y a pas de base française fixée contre nous. Et je les mets au défi. Nous avons les preuves. Il y a deux bases françaises au Bénin. Nous n’avons rien contre le peuple béninois, nous avons un problème avec la politique des dirigeants béninois. Il y a bel et bien deux bases. Des pistes ont été réaménagées..., des avions atterrissent, des gens équipent et forment des terroristes là-bas. Nous avons des enregistrements audios d’agents français au Bénin là-bas, qui se jouent des centres des opérations des terroristes. Ils montent les opérations avec eux, ils les aident à se soigner, ils font tout ce qu’il y a là-bas. Nous avons tous les détails sur eux. Et vous ne voulez pas qu’on le dise à notre peuple ? On va le dire. S’ils ne le veulent pas, qu’ils arrêtent de se comporter ainsi. C’est simple », a également insisté le président, qui précise détenir des détails à ce sujet. 

« Le Burkina a été à un moment, une base arrière de terroristes pour déstabiliser des pays, aujourd’hui ça se retourne contre les populations burkinabè », a en substance partagé le président Ibrahim Traoré, invitant les peuples à parler à leurs présidents, pour ne pas, plus tard, se mettre à dos les terroristes comme le subit aujourd’hui le peuple burkinabè. 

Le Capitaine Ibrahim Traoré a aussi exclu toute négociation avec les groupes armés terroristes. « Les terroristes ne sont d’aucune religion. Il n’y a pas d’alliance avec les terroristes, soit nous les combattons ; soit ils nous combattent. Nous avons opté pour le combat. Pour cela, nous avons doublé le matériel. Il y aura un recrutement de 10 000 soldats pour renforcer les effectifs de notre armée. Nous voulons que notre armée atteigne un niveau jamais égalé dans la sous-région », a dit le capitaine IB. 

Au cours de ces échanges, le président Ibrahim Traoré a, une fois de plus, invité les intellectuels à ne pas faire le jeu des impérialistes, qui, dit-il, attisent et font perdurer les crises pour mieux exploiter les ressources. 
Lors de son intervention, le chef de l’Etat burkinabé a tenu une leçon de géopolitique mondiale contemporaine, expliquant comment le monde est actuellement constitué. « La vision du monde par les impérialistes se décline sous forme de triangle, au sommet se trouve le bonheur, le bien et occupé par les impérialistes qui dictent la marche du monde, la base est constituée de deux empires du mal et des esclaves. L’empire du mal à combattre par les impérialistes est constitué des pays comme la Russie, la Chine, Iran (…). L’Afrique se trouve dans l’empire des esclaves, qu’ils considèrent émotionnel et facile à manipuler ». Pour le président du Faso, « aux yeux des impérialistes le monde se résume à ce petit triangle » et pour s’en convaincre, il a affirmé avoir fait ce constat à travers des rencontres qu’il a tenues avec des diplomates, des hommes d’affaires, des politiciens venus du monde entier. 

En bref, encore un discours mémorable qui fait trembler l’impérialisme et qui fait du Burkina Faso, un fief de la lutte contre l’impérialisme. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV