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Zoom Afrique du 3 décembre 2023

Zoom Afrique du 3 décembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Zambie : le nouveau partenaire stratégique de l’État sur les actifs de Mopani est une société émiratie
  • Botswana : le Sud-Africain IDC prête 16 millions $ pour le développement du projet de manganèse K.Hill
  • Le Zimbabwe est en bonne voie pour produire 40 tonnes d’or en Côte d’Ivoire : 807 millions FCFA de matériel saisis dans la lutte contre l’orpaillage illégal depuis janvier 2023
  • Côte d’Ivoire : 807 millions FCFA de matériel saisis dans la lutte contre l’orpaillage illégal depuis janvier

Les analyses de la rédaction :

1. Le FCFA, le projet déchu de l’Occident

Après le Mali l’an dernier, le Burkina Faso et le Niger, également gouvernés et menés par Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani, ont annoncé leur départ de l’organisation G5 Sahel, neuf ans après sa création pour la soi disant « lutte contre le terrorisme au Sahel ». À sa naissance en 2014, l’organisation était composée du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad.

Samedi, le Burkina et le Niger ont décidé « en toute souveraineté » de se retirer « de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ». Une décision qui a pris effet dès le 29 novembre, indiquent les deux pays dans un communiqué conjoint.

« Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et de la République du Niger, après un examen approfondi du G5 Sahel et du fonctionnement de cette organisation, ont décidé en toute souveraineté du retrait du Burkina Faso et du Niger de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel y compris la Force conjointe à compter du 29 novembre 2023 », ont écrit dans un communiqué conjoint les porte-paroles des deux gouvernements.

« Dans l’entendement commun de nos deux États, le G5 Sahel ne saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos États », ont-ils expliqué.

Les porte-paroles des deux gouvernements ont fait savoir que c’est donc en toute lucidité que le Burkina Faso et la République du Niger ont pris la responsabilité « historique » de se retirer de cette organisation. 

Tout comme Barkhane, Takuba ou encore la Minusma, le chapitre G5 Sahel se termine au Sahel.

Aucune instance interventionniste n’a sa place dans cette région et ce projet de détachement anti-colonial montre chaque jour un nouvel aspect.

2. Burkina : Le Monde, suspendu !

Le gouvernement de transition du Burkina Faso a annoncé, samedi soir, la suspension de tous les supports de diffusion du média français « ’Le Monde »’ après la publication d’un article portant sur une attaque terroriste dans le nord du pays.

« ’Fidèle à son engagement pour la cause du Burkina et la défense de ses intérêts vitaux, le gouvernement a décidé en toute responsabilité de la suspension de tous les supports de diffusion du journal Le Monde au Burkina Faso à compter de ce samedi 2 décembre 2023’’, a indiqué le porte-parole du gouvernement burkinabé, Jean-Emmanuel Ouedraogo, par voie de communiqué.

En ce sens, le gouvernement de transition du Burkina Faso s’est dit “’outré”’ par la publication vendredi 1er décembre 2023 d’un “’article tendancieux”’ sur le site du journal Le Monde intitulé : “’Au Burkina, la propagande fait rage après l’attaque djihadiste sur Djibo”’.

Dimanche dernier un grand nombre de “’terroristes”’ ont attaqué la ville de Djibo située dans le Sahel (nord) et une caserne de l’armée burkinabé. Un bilan provisoire communiqué par la télévision nationale et l’agence d’information du Burkina fait état de plus de 400 “terroristes” neutralisés.

Le bilan officiel de cette attaque n’a pas encore été communiqué par les autorités burkinabées.

Le porte-parole du gouvernement burkinabé a déclaré que “’dans un exercice d’équilibrisme intellectuel, le journal tente de renvoyer dos à dos l’État burkinabé et les hordes de terroristes qui ont attaqué Djibo le 26 novembre dernier, mais cache mal son penchant pour ces hommes sans foi ni loi qui violent, pillent et tuent d’innocentes populations en légitimant le discours et la propagande terroristes”’.

“’Contrairement à ce qu’affirme de façon péremptoire le journal ‘Le Monde’, jamais le gouvernement burkinabé ne s’est enfermé dans une logique de propagande dans la guerre que nous menons contre le terrorisme. Bien au contraire il s’est toujours fait le devoir de tenir un langage de vérité aux populations sur la conduite de la lutte contre le terrorisme, et sa communication sur les évènements de Djibo n’a pas dérogé à cette règle d’éthique de la gouvernance”’, a expliqué Jean-Emmanuel Ouedraogo.

Le porte-parole du gouvernement a souligné que le peuple burkinabé est à “’une étape charnière de sa lutte pour son indépendance et sa souveraineté et le Gouvernement comprend la fébrilité des officines occultes de soutien à tous ces pseudo djihadistes qui, faute de succès militaires, tentent par les mots de transformer des défaites cuisantes en victoire”’.

En effet, le fait de vouloir relayer de fausses informations concernant le Burkina en général, mais surtout concernant cette affaire n’est en aucun cas acceptable.

Mais de nouveau, l’intransigeance du gouvernement, salué par le peuple burkinabé, fait barrage à la France.

3. “Le terrorisme au Sahel a été suscité, principalement par le gouvernement français”, selon le Premier ministre du Burkina Faso

par Dramane Traoré

Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a affirmé vendredi devant le Parlement que “le terrorisme au Sahel a été suscité, principalement par le gouvernement français”, appelant les pays africains à s’assumer en tant que “communautés libres”.

“Le terrorisme au Sahel a été suscité, principalement par le gouvernement français, contre les États du Sahel, dans le but de prendre directement le contrôle de ces territoires. Récemment encore, des coups d’État contre le régime de la Transition du Burkina ont été commandités par le gouvernement français”, a déclaré le chef du gouvernement burkinabé dans son exposé sur la Situation de la Nation devant le Parlement.

“Le temps est venu de nous assumer en tant que communauté africaine libre et indépendante dans un ensemble intégré”, a-t-il souligné.

Le Premier ministre burkinabé a expliqué que “ce que certains partenaires veulent nous imposer pour toujours, c’est une forme de démocratie parmi tant d’autres. Une forme de démocratie qui véhicule leurs cultures et leurs valeurs sociales souvent en déperdition”.

“Les Occidentaux devraient prendre conscience qu’il est temps pour eux de s’occuper d’abord du mal qui ronge leur propre démocratie, en accordant davantage d’attention aux minorités qui subissent leur oppression comme les noirs, les Arabes, les juifs, les Tziganes”, a-t-il dit.

Sur le plan sécuritaire, le Premier ministre burkinabé a fait savoir que face au “blocus imposé par certains États occidentaux”, une diversification était, non seulement opportune, mais nécessaire. “Nous avons également renforcé la coopération militaire avec la Chine et la Turquie. Cela nous a permis de disposer de moyens modernes et percutants”, a-t-il mentionné.

De même, a-t-il précisé, le renforcement de la coopération militaire avec la Fédération de Russie permet le renforcement des capacités du personnel militaire et de meilleurs approvisionnements en armements et en munitions.

Soulignant que le Burkina Faso dispose actuellement d’équipements de défense de “dernière génération”, il a indiqué que dans le domaine militaire, le régime de la Transition est disposé à coopérer, “sans complexe, avec tout État dans un esprit d’ouverture et de respect mutuel”.

Il a ajouté que la création du Fonds de soutien patriotique (F.S.P.) permet aux citoyens de contribuer à l’acquisition de moyens pour les forces combattantes et que d’ici à la fin de 2023, les contributions attendues sont de l’ordre de quatre-vingt milliards (134 millions de dollars).

Ces trois États dirigés par des militaires ont signé le 16 septembre dernier, la Charte du Liptako-Gourma mettant en place l’Alliance des États du Sahel.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV