L’ambassadrice et la représentante adjointe de l’Iran auprès des Nations unies a déclaré que les actions coercitives unilatérales violent les droits de l’homme et causent d’innombrables dommages à la santé des personnes. « Rien ne peut justifier des actions aussi horribles contre les gens, rien ne peut justifier la mort d’un enfant qui ne peut tout simplement pas accéder à un produit médical à cause de telles actions », a-t-elle affirmé.
Selon le correspondant de l’agence de presse IRNA à New York, Zahra Ershadi, ambassadrice et représentante adjointe de l’Iran auprès des Nations unies, a tenu ces propos jeudi 5 octobre dans un discours à l’Assemblée générale des Nations unies. « Les effets négatifs et destructeurs des mesures coercitives unilatérales sont directement ressentis par des personnes innocentes qui n’ont pas accès aux médicaments, produits médicaux et vaccins résultant de ces mesures illégales. Comme l’a souligné le rapporteur spécial des Nations unies au sujet des effets négatifs des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits de l’homme, ces mesures illégales et inhumaines conduisent à la violation de tous les droits économiques, sociaux et culturels, y compris les droits à la vie, à la santé, à l’alimentation, aux normes appropriées de la vie, à l’éducation et au développement », a-t-elle fait remarquer.
Et la haute diplomate de la République islamique d’Iran auprès des Nations unies d’ajouter que de tels effets destructeurs affectent la vie, la santé physique et mentale des personnes touchées, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées.
En outre, les mesures coercitives unilatérales compromettent la capacité des pays cibles à respecter leurs engagements en matière de santé, tout en réduisant les ressources et les capacités dans le secteur de la santé et au-delà. Par conséquent, un texte progressiste, concis et pratique sur la santé devrait réellement s’attaquer à ce défi urgent qui, au-delà de tous les obstacles externes, a un impact négatif important et évident sur la santé des personnes.
« Pour ne donner qu’un exemple de ces effets destructeurs et négatifs, je voudrais évoquer la situation provoquée par les mesures coercitives unilatérales appliquées aux patients papillons - une maladie cutanée chronique qui affecte également les enfants et se caractérise par la formation de bulles ou d’ampoules ou par des décollements de la peau, au moindre frottement ou traumatisme », a ajouté l’ambassadrice iranienne.
Selon Mme Ershadi, un fabricant spécifique de produits médicaux a arrêté toutes ses exportations vers la République islamique d’Iran en 2018 à la suite de mesures coercitives unilatérales. Comme le reflète le rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur les effets négatifs des mesures coercitives unilatérales sur les droits de l’homme, « le gel des exportations comprenait des bandages fabriqués par cette entreprise qui étaient vitaux pour les patients papillons, a fait que cette terrible maladie cutanée chronique entraîne davantage de souffrances, voire de décès, parmi ces enfants et a compromis leurs droits à la santé et à la vie ».
Il existe d’innombrables obstacles similaires devant l’accès, l’achat et la livraison de médicaments vitaux et d’équipements médicaux pour traiter d’autres maladies rares et graves en raison de mesures coercitives unilatérales.
La représentante adjointe de l’Iran auprès des Nations unies a souligné que les mesures coercitives unilatérales violent les droits de l’homme et continuent malheureusement de causer des dommages incommensurables à la santé de la population. « Rien ne pourra jamais justifier des actes aussi horribles contre des personnes, rien ne pourra jamais justifier la mort d’un enfant qui ne peut tout simplement pas disposer d’un produit médical à cause de tels actes. Cependant, nous avons clairement vu au cours des négociations que plusieurs pays justifiaient ces actions illégales tout en essayant d’éviter toute discussion sur le caractère inhumain de ces mesures », a-t-elle poursuivi.
Dans une autre partie de son discours, la représentante iranienne a affirmé : « Nous déclarons notre alignement sur la déclaration de la République bolivarienne du Venezuela au nom du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations unies et sur la déclaration présentée par Cuba au nom du Groupe des 77 plus la Chine. Nous tenons à présenter notre déclaration à titre national comme une explication de la position concernant les résolutions et les trois déclarations politiques liées à la santé jointes à cet ordre du jour. »
« En vertu de sa Charte, l’ONU est fondée sur l’égalité souveraine de tous les États membres. Les points de vue et les priorités des États membres sont importants et doivent être hautement respectés. Cependant, lors des négociations sur les déclarations politiques et dans les processus ultérieurs, nous avons constaté que ce principe fondamental avait été négligé. Quelques priorités ont été mises en avant au détriment de nombreux autres États membres et même de grands groupes de pays en développement. Les discours convenus ont été modifiés en faveur d’une poignée de pays tandis que les propositions des pays en développement ont été ignorées. Et d’une manière générale, la partialité, l’ambiguïté délibérée et l’ignorance ont malheureusement prévalu sur l’impartialité, la transparence et l’inclusion », a noté la diplomate iranienne.
Elle a rappelé que la République islamique d’Iran avait participé de bonne foi et avec un esprit de flexibilité, aux négociations sur les projets de déclarations politiques liées à la santé. Elle s’attendait à des processus transparents, inclusifs et équitables pour qu’ils aboutissent à un résultat satisfaisant pour toutes les parties. Cependant, les résultats ont prouvé le contraire, surtout si l’on considère l’omission d’une de nos priorités les plus importantes. Ces conditions ont poussé de nombreux pays membres, y compris de grands groupes de pays en développement, à sortir du silence à deux reprises. La déclaration soumise par le G77 et la Chine pour une déclaration politique sur la tuberculose montre le niveau de frustration et d’insatisfaction des deux tiers de l’ONU face à une telle situation.
Et d’indiquer : « La République islamique d’Iran, ainsi que de nombreuses autres délégations favorables à l’inclusion d’une formulation visant à relever ce défi aigu dans les trois projets de déclarations politiques ont participé de manière constructive aux négociations. Elles ont proposé des initiatives avec l’idée d’améliorer le texte des déclarations. L’un des problèmes sanitaires les plus importants est dû à ces pratiques illégales. Mais même le langage convenu dans le cadre de mesures coercitives unilatérales, qui figurait dans les documents pertinents acceptés par tous les États membres de l’ONU », a été ignoré.
« Le niveau de frustration est perceptible parmi de nombreux États membres face à la manière de gérer les trois processus relatifs à la santé. Mais contrairement aux quelques pays occidentaux qui sont à l’origine de cette frustration et de cette situation, nous n’avons pas l’intention de faire partie du problème », a-t-elle dit.
« Au contraire, compte tenu de la position fondamentale des trois déclarations politiques dans le domaine de la santé, nous décidons de nous joindre au consensus sur les résolutions actuelles, étant entendu que de tels processus injustes, non transparents et unilatéraux ne seront pas prioritaires à l’avenir et ne se reproduiront plus. Dans cette optique, je tiens à faire quelques remarques sur le contenu des trois déclarations politiques », a expliqué la représentante adjointe de l’Iran auprès de l’ONU.
L’ambassadrice iranienne a une fois de plus réitéré l’importance de la propriété nationale et le rôle et la responsabilité principaux des gouvernements à tous les niveaux pour déterminer la voie à suivre pour parvenir à une couverture sanitaire publique et à la prévention, à la préparation et à la réponse aux épidémies, y compris dans le domaine de la tuberculose, conformément aux lois nationales et leurs propres priorités. Elle a également souligné la coopération internationale, en particulier pour soutenir et renforcer les capacités des pays en développement, en augmentant notamment l’aide publique au développement, ainsi que le soutien financier et technique en garantissant le libre accès des pays en développement aux médicaments, produits médicaux et technologies de qualité.
« En conclusion, je voudrais clarifier une position concernant les résolutions et déclarations politiques actuelles sur la prévention, la préparation et la réponse, la couverture sanitaire universelle et la tuberculose, qui doivent être approuvées à l’Assemblée générale. À cet égard, nous soulignons une fois de plus que le respect et la mise en œuvre des dispositions des déclarations politiques par la République islamique d’Iran sont soumis aux lois, réglementations, politiques et priorités nationales, aux lois religieuses ainsi qu’à ses valeurs culturelles et sociales », a ponctué la représentante adjointe de l’Iran auprès de l’ONU.