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Comment Jénine est devenue le symbole de la résistance palestinienne contre le génocide sioniste

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Xavier Villar

La semaine dernière, pendant deux jours complets, les forces d'occupation sionistes ont utilisé toute leur puissance militaire pour attaquer et démolir le camp de réfugiés de Jénine dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Selon plusieurs témoins, la scène rappelait l'agression militaire sioniste contre le camp de réfugiés en 2002, voire pire. Au moins 12 Palestiniens, dont trois enfants, ont été tués dans les raids terrestres et aériens. Les bulldozers israéliens ont également causé d'importants dégâts dans une zone déjà détériorée par des années d'occupation.

Il est important de noter que le camp de réfugiés de Jénine abrite environ 23 600 Palestiniens. Ce camp de réfugiés, l'un des plus anciens de la Palestine occupée, est considéré par les autorités sionistes comme l'un des principaux points chauds de ce qu'ils qualifient d'« activité terroriste ».

Il faut analyser l'usage du langage du terrorisme par les sionistes. C'est un langage qui cherche à criminaliser toute tentative de démantèlement du système oppressif sur lequel repose le sionisme.

On peut la qualifier de langue civilisatrice, car elle sert à identifier et à discipliner des populations entières jugées « indisciplinées ».

Ainsi, continuer à utiliser l'étiquette de « terrorisme » ne fait que perpétuer une grammaire qui cherche à préserver l'hégémonie politique, épistémique et matérielle des colonisateurs.

Pour la population palestinienne, en revanche, Jénine est considérée comme l'un des points centraux de la résistance contre l'occupation.

C'est précisément la résistance de tous les groupes palestiniens, dans une démonstration exemplaire d'unité et de coordination, qui a contraint les troupes sionistes à battre en retraite.

Malgré les tentatives répétées des sionistes d'éliminer la résistance populaire à Jénine, la ville brûlante de Cisjordanie occupée est devenue un symbole politique contre l'oppression et le génocide quotidien.

D'un point de vue discursif, on peut affirmer que la capacité de la Résistance à survivre et à répondre aux agressions sionistes génère une anxiété politique au sein de l'entité sioniste, car sa survie politique même est remise en question.

Cette inquiétude naît précisément de l'incapacité du sionisme à éradiquer l'aspiration politique palestinienne et à imposer définitivement et complètement son hégémonie.

À cet égard, la Résistance palestinienne dans son ensemble, avec le soutien de groupes de résistance comme le Hezbollah et soutenue par la République islamique d'Iran, peut être considérée comme un mouvement qui empêche l'entité sioniste de se projeter politiquement dans l'avenir.

Simultanément, la présence politique de la Résistance interroge le rôle de l'Autorité palestinienne en tant qu'« administrateurs coloniaux ».

Ici, on peut dire que la résistance féroce et courageuse des Brigades de Jénine contraste avec l'échec de l'Autorité palestinienne à protéger son propre peuple des atrocités israéliennes.

Du point de vue de la Résistance à Jénine, il est important de souligner une fois de plus la nature de la guerre asymétrique contre les troupes sionistes.

Selon Ziad al-Nakhalah, le secrétaire général du mouvement de résistance du Jihad islamique, cette stratégie a abouti à « une victoire glorieuse en mettant fin à l'agression d'Israël contre le camp de réfugiés de Jénine et en obligeant ses troupes à se retirer de la région ».

Il s'est empressé d'ajouter que la nation palestinienne « par l'unité et le soutien indéfectible aux combattants de la Résistance, a démontré qu'ils peuvent vaincre l'ennemi sioniste ».

La notion d'unité mise en exergue par le secrétaire général du Jihad islamique doit être vue non seulement d'un point de vue organisationnel mais aussi d'un point de vue politique.

Cette unité politique, fondée sur une vision islamique, rassemble divers membres de l'Axe de la Résistance, tels que le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah, entre autres, dans une lutte commune contre la figure du ''mostakberin'', un terme coranique qui peut être traduit par ''oppresseurs''.

La réponse de la population de Jénine et des groupes de résistance palestiniens souligne que l'islam peut être utilisé comme un outil politique axé sur la libération et la lutte anticoloniale.

Ceci, à son tour, remet en question la notion orientaliste selon laquelle le domaine du politique est uniquement confiné à l'Occident, compris comme une idéologie.

L'articulation de cette identité musulmane est devenue une contre-histoire à la séquence dominante dite "de Platon à l'OTAN". Ainsi, l'articulation d'une position subjective musulmane devient politique en deux sens.

Premièrement, elle est politique dans le sens où elle perturbe le discours hégémonique existant, mettant en lumière l'institutionnalisation "ignoble" du récit dominant. Deuxièmement, elle permet d'établir une distinction publique et autonome entre amis et ennemis.

Dès lors, on peut affirmer que la résistance palestinienne contre l'occupation sioniste coloniale fait partie intégrante de l'identité musulmane et du concept de "mandat oummatique", compris comme la volonté éthico-politique de construire et de préserver cette identité face à de nombreuses obstacles.

Xavier Villar est docteur en études islamiques et chercheur qui partage son temps entre l'Espagne et l'Iran.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV